
§ VI. — Y a-t-il quelque rapport entre la variation de l’h yg rom è tre ,
c’esi-à-dire entre la différence da m a x im um au minimum de h a u teu r
et le plus ou moins d'éloignement de ï équateur?
On s’est occupé de rechercher, au moyen des observations faites
pendant le voyage de l’Uranie, s’il existe quelque rapport entre la v a riation
journalière de l’hygromètre et le plus ou le moins d’éloignement
de féquateur, et si cette variation augmente ou diminue selon que la
iatitude augmente ou diminue elle-même.
Cette recherche a été faite sur les observations faites à terre, sur
celles qui ont eu lieu à bord au mouillage dans ies différentes relâches,
et sur celles qui ont été faites en mer, ailleurs qu’au mouillage dans
divers océans. Elle a eu pour résultat de montrer qu’il n’existe pas de loi de
variation en rapport avec le plus ou le moins d’éloignement de l'égaateur, du
moins d’après les observations qui ont été examinées et comparées.
1° A terre, sur fîle Rawak, la plus grande variation journalière,
portée dans la colonne 7 du tableau ci-joint n" 1, a été trouvée de 20'';
la plus petite, de 5''; la variation moyenne égale à i3 ‘', i 7 pour 3 jours
d’observations seulement. Ce point se trouve presque sous féquateur ;
il n’est qu’à 0° 2' de latitude S.
A Port-Jacksou, situé par 3A“ de latitude S. la plus grande variation
journalière a été de 2 1 ''; la plus petite, de 2/ et la variation
moyenne de lo'^.go pour 9 jours d’observations.
A Coupang (sur fîle T im o r ) , quoique par 10° de latitude S. seulement,
la plus grande variation journalière a été dc 35''; ia plus
petite, de 28'', et la variation moyenne de 5 jours d’observations s’est
élevée à 32'',24.
Où fo n voit que la variation dans la hauteur de fhygromètre n’est
pas en rapport avec la latitude.
2° Au mouillage à bord, la comparaison des variations portées dans
le tableau n” 2 ci-joint, colonnes 7, 8 et 9, et trouvées sur les points
qui y sout désignés, fait voir qu’au nord et au sud de féquateur la
variation de fhygromètre n’est pas moindre en général près de féqua-
CHAP. III. — R E C i iE a c i iE S s u r l e s o b s e r v a t i o n s h y g r o m é t r i q u e s . 399
teur qu’au delà des tropicjues. Cependant le cap de Bonne-Espérance
et Port-Jackson donnent des variations plus fortes c[ue sur les autres
points ; ce c[ui probablement est dû aux localités.
3° En mer, dans les divers océans. Le tableau n'’ 3 ci-joint montre
q u e , dans tous les parages qui y sont désignés, la variation de fh y g ro mètre
n’augmente pas comme la latitude.
V o ici, entre plusieurs cas semblables, celui qui parait surtout le
confirmer. Dans le grand Océan austral, sur 20 jours d’observations
faites en novembre, entre 2 4° et 35° de latitude S. la plus grande
variation journalière a été trouvée de 18'',5, la plus petite de 5'',o, et
la variation moyenne égale à 1 1'', 17.
Dans le même océan, sur 10 jours d’observations, entre 36° et 47°
de latitude S. faites en décembre et janvier, la plus grande variation
journalière n’a été que de 1 7 / 6 , la plus petite de 4'', et la variation
moyenne égale à 9‘',5 i .
Enfin dans le même océan, sur 4o jours d’observations, entre 5o°
et 58° de latitude S. faites en janvier et février, la plus grande variation
journalière a été trouvée de 1 4''; la plus petite de F , et la variation
moyenne ne s’est élevée qu’à 6 '',i2 .
Ce qui semblerait indiquer que la variation diminue à mesure que
la latitude augmente; mais les observations faites dans les autres océans
démontrent le contraire, comme on peut s’en convaincre par finspection
du tableau n° 3 ci-joint.
D’où fon peut conclure, à ce qu’il semble, que la variation de la
hauteur de fhygromètre, c’est-à-dire la différence entre le maximum
et le minimum de chaque jour, n’est pas en rapport avec la latitude,
et qu’elle ne croît pas à raison de la latitude, ni dans fhémisphère
nord, ni dans fhémisphère sud, du moins d’après les observations
faites pendant le voyage de ÏUranie.