parties sont très-petites et presque imperceptibles dans
les éphémères qui ne prennent aucune nourriture , et
qui ne passent à leur dernier état que pour s’-accoupler ^
se reproduire , et périr bientôt après. Ainsi, partout ou
nous observons que des organes sont peu employés ,
nous les voyons sans développement , ou n en ayant toujours
que de proportionnels à leur usage.
Grandes ou petites , selon leur emploi, les parties de
la bouche , dans les névroptères , n offrent plus de suçoir
, mais des organes propres à broyer ou déchirer ;
en sorte que ceux de ces insectes qui, dans 1 état parfait,
prennent encore des alimens J ne sont plus bornés à des
liquides, mais rongent, déchirent et broyent des matières
solides.
La tête des névroptères est pourvue de deux anterfnes
diversement conformées ' selon les genres : elles sont
très-courtes et subulées dans les libellules et les éphémères
, assez longues et sétâcées dans les friganes , filiformes
et terminées en massue ou par un bouton dans
l’ascalaphe , etc.
O u tre les deux grands yeux à facettes , on voit encore
sur le vertex trois petits yeux lisses disposés en triangle.
L’abdomen des névroptères est allongé, quelquefois
même, d’une longueur extraordinaire f comme dans les
libellules : il est composé de huit ou neuf anneaux distincts.
Il n’est armé, ni d’un aiguillon , ni d’une tar-
rière p r o p r e à déposer les oeufs, comme dans les hyménoptères
; mais il est terminé par deux ou trois soies en
forme de queue dans les éphémères, et par des espèces
de crochet» dans les mâles des libellules et des myrmé-
léons.
SANS VERTÈBRES. l 8 l
Enfin, ici aucune larve n’est apode ; toutes ont six
pattes dans leur partie antérieure , et dorénavant, c’est-
à-dire , dans les orthoptères et les coléoptères, ce" sera
la même chose.
La métamorphose offre des diversités remarquables
dans les névroptères : elle prouve ici, comme nous
l’avons déjà vu ailleurs, que la considération qu’elle fournit
ne peut être prise que généralement, comme pour
limiter la classe , mais quJon ne saurait l’employer pour
instituer et caractériser les ordres ; car elle forcerait de
dilacérer les plus naturels.
Ce sont les considérations générales de la bouche qui
doivent, avant tout autre caractère , être employées à
cet usage, puisque, dans aucun ordre, le caractère qu’elles
fournissent ne souffre d’exception. Quimporte qu’à raison
de son usage la langue des lépidoptères soit tantôt
longue , tantôt courte ; c’est toujours une langue de deux
pièces, roulée en spirale dans l'inactio®. Il en est de
même dans tous les ordres ; les diversités que présentent
les parties de la bouche dans les familles et les genres
d’un même ordre, ne contrarient jamais le caractère
général que fournit la bouche dans la détermination dé
cet ordre.
Si quelque entomologiste voulait contester la prééminence
que j’attache au caractère de la bouche sur celui
de la métamorphose, qu’il explique pourquoi, dans un
ordre aussi naturel que celui des névroptères , la nymphe
de la libellule marche et mange , tandis que celle
des myrméléons, dont l’insecte parfait ressemble tant à
une libellule , se trouve enfermée dans une coque , et
y reste immobile, sans manger? pourquoi, dans la fa-,
mille même des hémérobins, l’on voit des nymphes ac