L’hiver, les fourmis restent dans leurs fourmilières oh
elles sont engourdies , sans aucun mouvement, et entassées
les unes sur les autres; mais dès les premières chaleurs du
printemps, elles sortent de leur état de léthargie, et vont
chercher leurs alimens.
L ’accouplement des mâles avec les femelles ne se fait point
dans la fourmilière. Les mâles ne s’y rencontrent jamais.
C’est dans l’air qu’il s’exécute , les femelles voltigeant avant
leur fécondation. Celles-ci retournent ensuite à la fourmilière
pour déposer leurs oeufs , et les mâles périssent
peu après.
Les oeufs des fourmis sont très-petits et rassemblés par
tas. Il en naît des larves courtes , blanches , grasses , sans
pattes et presque incapables de locomotion. Ce sont ces
larves'que le vulgaire nomme improprement oeufs de fourmis
, et dont les neutres ont les plus grands soins. Ces
memes larves se transforment en nymphes , soit nues , soit
renfermées dans une coque d’un blanc jaunâtre. Comme ces
nymphes sont, ainsi que les larves , incapables de se mouvoir
, si la fourmilière est attaquée , les ouvrières les emportent
dans l’endroit le plus reculé de leur habitation pour
les mettre à l’abri des dangers.
Quoique les fourmis soient souvent très-nuisibles , quelquefois
même un fléau , par les dégâts qu’elles causent dans
nos jardins et même dans nos habitations , surtout dans les
climats chauds , ce sont néanmoins des insectes très-curieux:
et très-intéressans a étudier sous différens rapports , principalement
sous celui de leurs habitudes particulières. Il y
en a qui voyagent en troupe et forment comme des armées
innombrables. D’autres sont guerrières, vont attaquer la
fourmilière de quelqu’autre espèce , et si e\les sont victorieuses
, elles s’emparent des larves et des nymphes de la
fourmilière conquise , les transportent dans la leur et en
prennent soin pour en faire des esclaves qui servent aux
travaux de ^habitation. Ces derniers faits , publiés par
M. Hubert, fils et confirmés parles observations de M. La-
treille , sont vraiment admirables.
Comme les fourmis sont nombreuses en espèces , M. La-
treille en a traité dans un ouvrage monographique avec
des détails intéressans. Depuis , il les â partagées en plusieurs
genres , les considérant toutes ensemble comme
constituant une famille particulière. C’est celte famille qui
forme le genre que nous présentons ici.
E S PÈ C ES .
Un seul noeud squamiforme sur le pédicule de l ’abdomen.
I. Fourmi ronge-bqis. Formica ligniperda. Latr.
F . nigra ; thorace femoribusque obscure sanguineis. Latr.
hist. nat. des fourni, p. 83. pl. 1. f. 1,
à4n formica herculaneaï Lin. Fab. p. 34g. ,
Formica herculanea. Olit. dici. n.? 1.
Habite en Europe , dans les troncs d’arbres. C’est la pins grande
dé notre pays.
-où Fourmi pubescente. Formica puhescens. F.
F- alra ; abdomine pubescente. Fan.
Formica puhescens. Fab. Oliv. n.° 10. Latr. hist. nat. des f.
p. 96. pl. i . f g . 2.
Habite en Europe , dans la France méridionale, en Hongrie.
> Elle vil dans les troncs de? vieux arbres.
3. Fourmi comprimée. Formica compressa.
i , nigra 5 thorace cornprèsso ; antehnis' âpicè femoribusque
rufis ; capite maximo. F.
Fàrmica compressa. Fab. p. 35o.“ Oliv. dieu n.-0 Ë *
Latr. hist. nat. des f. p. 111.
Habite à. Trunquebar.
4. Fourmi fauve. Formica rufa.
F • nigncans ; capitis maximr!parte f 'thorace ', squama fer.-
F rugineis ÿ slcmmatibus 'tribus conspiçuis.fatt.