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fit une division de ses coléoptères , en les distinguant par
Jeurs élytres molles et presque membraneuses.
Si Geoffroy eut tort de réunir les orthoptères aux coléoptères
, puisqu’ils en sont essentiellement distincts , quoique
voisins par leurs rapports, celui de Linné fut bien
plus grand , en les confondant dans un même ordre avec
les hémiptères. On voit les inconvéniens graves d’un défaut
de coordination dans les caractères dont on peut faire usage
pour juger des rapports.
Les ailps des coléoptère? sont pliées transversalement,
c’est-à-dire, repliées sur elles-mêmes 5 tandis que , sauf la
forficule celles des orthoptères sont droites et simplement
plissées dans leur longueur, à-peu-près comme un éventail.
Ainsi, de part et d’autre , ce sont des ailes pliéeè ou
plissées , cachées sous de véritables élytres ; et ces rapports
des orthoptères avec les coléoptères sont encore à ajouter
Ù ceux de la bouche.
L ’aile des orthoptères est souvent entièrement cachée sous
l’élytre; mais lorsqu’elle la dépasse, elle prend presque toujours
à son bord, lu consistance de l’élytre même.
Ce fait prouve évidemment que des différences de circonstance
, en ont opéré dans la consistance et l’emploi
des ailes supérieures : en sorte qu’on peut dire que depuis
les diptères , tous les insectes ont réellement quatre ailes ;
les supérieures servant plus ou moins au vol, et étant
plus ou moins altérées dans leur transparence et dans leur
consistance, par les agens extérieurs qui ont plus d’action
sur elles que sur les inférieures.
Ainsi , les orthoptères , que Degeer avait déjà distingués,
furent, avec raison, cpnsidérés par Olivier, comme
constituant un ordre particulier; très-distinct, puisque ces
insectes diffèrent des coléoptères par leurs ailes et leur larve
agissante, et des névrnptères par leurs élytres. Olivier
leur assigna le nom à' orthoptères , mot composé qui signi-,
Ee ailes droites, par opposition avec les ailes des coléoptères
qui sont pliées transversalement sur elles-mêmes dans
l'inaction.
Les insectes de cet ordre ont des antennes sétacees ou filiformes
, quelquefois ensiformes, plus ou moins longues ;
deux grands yeux à réseau ; deux ou trois petits yeux lisses
dans la plupart.
Leur bouche offre une lèvre supérieure recouvrant souvent
ses parties supérieures; deux mandibules fortes , dentées
au côté interne ; deux mâchoires aussi dentees,
chacune portant sur le dos un palpe à cinq articles , et une
galette qui la recouvre plus ou moins ; une proéminence
au palais qui s’avance en forme de langue; enfin, une
lèvre inférieure qui ferme la bouche inferieurement ,
et soutient les deux palpes postérieurs ou labiaux qui n ont
que trois articles.
Le corselet de ces insectes est assez grand , quelquefois
très-prolongé , et n’offre point d’écusson postérieurement.
. Les pattes, en général, sont épineuses, e t, dans un grand
nombre de ces insectes , les postérieures sont renflees ,
grandes, et servent à exécuter des sauts considérables. La ,
c o m m e ailleurs, on trouve des races ou des individus en
qui les ailes avortent constamment.
En général, les orthoptères sont phytiphages ., c’est-à-
dire, se nourrissent de végétaux. Quelques-uns neanmoins
semblent omnivores, mangent et gâtent nos provisions de
quelque nature qu’elles soient.
Je n’admets que quatre familles parmi les orthoptères ; et
je les divise de la manière suivante :