de leur forme et l’admirable variété de leurs couleurs.
En effet, la beauté du papillon, sa légèreté, son air animé
, ses courses vagabondes et volages, tout nous plaît en
lui. Il voltige de fleur en fleur, parcourant ainsi les vergers
, les prairies et les plaines : l’inconstance semble former
son caractère.
Une collection de papillons, riche en espèces et bien
conservée, nous présente un des plus beaux spectacles
qtt’on puisse voir dans un cabinet d’histoire naturelle. Ces
insectes semblent se disputer à l’envi la beauté des couleurs
, l’élégance de la forme. Ce sont, en général, les
papillons delà Chine et de» l’Amérique méridionale,
surtout ceux de la rivière des Amazones et du Brésil, qui se
font remarquer par leur grandeur, et par le vif éclat de
leurs couleurs.
Avec de grandes ailes légères, la plupart des papillons,
néanmoins, volent d’assez mauvaise grâce : ils vonttoujours
par zigzag, de haut en bas, de bas en haut, à droite et
à gauche : cela provient de ce que leurs ailes sont libres,
ne frappent l’air que l’uné après l’autre , et peut-
être avec des forces alternativement inégales. Ce vol leur
est très-avantageux, parce qu il leur fait éviter les oiseaux
qui les poursuivent; car le vol de la plupart des oiseaux
est en ligne droite ou par lignes droites, et celui du papillon
est continuellement hors de cette ligne.
Pour faciliter l’étude des nombreuses espèces de papillons
, dont on connaît plus de 900, on les avait divisées en
plusieurs tribus , auxquelles on avait donné des noms particuliers
; ce qui , jusqu’à un certain point, eût pu suffire,
si les caractères de ces tribus eussent été moins vagues,
mieux circonscrits. Mais il paraît que personne, avant
M. Latreille , n’avait assez étudié les papillons pour les
partager en différens genres, et en former une famille
particulière.
! ne suivrai point cet entomologiste dans toutes les
distinctions qu il a établies parmi les papilionides ; mais,
profitant des principaux caractères qufil a fait connaître,
je me bornerai à présenter ces papilionides partagés en
dix coupes circonscrites, que je considère comme constituant
dix genres distincts. Voici la division de ces genres.
D I V I S IO N DES P A P I L IO N ID E S .
§. Quatre épines aux jambes postérieures : deux vers
le milieu du côté interne | et deux au bout.
Uranie.
Hespérie.
SS* Deux éPines seulement aux jambes postérieures,
(0 Troisième article des palpes toujours très-distinct et presque
nu.
Chenille courte , ovale on en forme de cloporte.
Argus.
(2) Troisième article des palpes, soit presque n u l, soit trés-dis-
tinct, mais alors couvert d’écailles on très-velu.
Chenille allongéesûbcÿïindrique.
* Chrysalide, nue, suspendue par .son extrémité postérieure.
Quatre pattes ambulatoires, soit dans les deux sexes, soit
dans les mâles seulement; les deux pattes antérieures étant
relevées contre le cou (enpalatine).
(a) Les deux pattes antérieures releyées et non ambulatoires
dans les deux sexes,
("O Palpes courts, comprimés, presque contigus.
Nymphale.
Tome I F .