
 
		O R D R E   C I N Q U I È M E . 
 L E S   H Y M É N O P T È R E S . 
 Bouche  munie  de  mandibules  utiles,   et  d un  suçoir  
 formé de  trois pièces ,  imitant  une  trompe  divisée.  
 Une gaine courte a la base du  suçoir. Quatre palpes,  
 Trois petits y eu x   lisses  sur  la  tête. —  Quatre  ailes  
 nues,  membraneuses■ ,  veinées,  inégalés  :  les  infer  
 rieures  toujours  plus  petites. —  Anus  des  femelles  
 armé  d'un  aiguillon ,   ou  muni  d une  tarriere. 
 •—   Larves  verm formes ,  les  unes  sans  pattes,  les  
 autres avec  des pattes.  Nymphe  immobile. 
 o b s e r v a t ions . 
 C’est  dans l’ordre  des hyménoptères  qu’on trouve pour  
 la première  fois  des mandibules  véritablement  utiles,  et  
 qui  se meuvent  transversalement. Néanmoins  ces  insectes  
 offrent  encore  une  espèce  de  suçoir  qui  en  fait  effectivement  
 les  fonctions,  et  auquel  on  a  donne  d abord  le  
 nom impropre de langue, et ensuite celui de promitscide,  
 qui  vaut mieux.  Ce  suçoir est plus  ou moins  allongé,  selon  
 les  races  qui  en  font  plus  ou  moins  d’usage.  Il  est  
 composé  de  trois  pièces,  dont  les  deux  latérales  sont des  
 mâchoires  allongées  ,  étroites,  qui  ne  sont  encore  que  
 préparées,  et  la  troisième  une lèvre  inférieure aussi  préparée  
 ,  et qui  est embrassée par  ces espèces de mâchoires.  
 Ces pièces forment, par leur réunion, un demi-tube qui fait  
 les  fonctions  de  suçoir ou  de  trompe.  On sent  qu en  désumssant  
 6t  îaccourcissant  cgs  trois  picco.s ?  la  naluro  ci  
 pu,  dans  les  insectes  des  ordres sui vans,  offrir  des mau-  
 dibules,  des mâchoires  libres  et  des  lèvres  ramenées aux  
 formes  appropriées  à  ces  parties. 
 Quanta  la gaine courte qui  embrasse  la  base  du  suçoir  
 des  hymenopteres,  c est  évidemment  le menton  de  l’animal  
 qui  la  fournit. 
 Ainsi,  1 on  peut  dire  que  les  hyménoptères  ne  sont  
 pas  encore  complètement  des  insectes broyeurs,  puisque  
 la  plupart  sucent  encore;  et  déjà  néanmoins,  ils  le  sont  
 en  partie ,  possédant des mandibules propres à couper ou  
 à  déchirer ,  dont  ils  font  usage. 
 C est M.  Latreille  qui  a ,  je  crois^  le  premier  remarqué  
 que  la  langue  ou  le  suçoir  des  hyménoptères  était  
 formé par  1 union  des mâchoires  avec  la  lèvre  inférieure  
 qu elles  embrassent ;  et  c’est  assurément  une  observation  
 tvès-importante pour  ceux  qui  s’intéressent à  l’étude  de  la  
 nature. 
 Au  lieu  de  considérer  comment les mâchoires ,  en s’unissant  
 à  la  lèvre  inférieure,  ont  pu  former  un suçoir ,  il  
 faut rechercher comment,  en désunissant et raccourcissant  
 les  pièces du  suçoir ,  la  nature  a pu  transformer  ce  suçoir  
 en  deux mâchoires et en une  levre  séparée. Alors on  concevra  
 que  ces parties ,  raccourcies  et  devenues libres, ont  
 donne  lieu  à  la bouche des  insectes des ordres suiv-ans., en  
 qui  le suçoir  a  tout-à-fait  disparu. 
 Il  est  donc  très-curieux  de  voir  qu’en  quittant  les  insectes  
 suceurs ,  l’on  trouve  d’abord  des  demi-broyeurs ,  
 et qu apres ceux-ci 1 on ne rencontre plus que des broyeurs  
 complets. 
 Ces  considérations,  intéressantes  pour  la  philosophie  
 de  la  science ,  eussenuété  plutôt  senties ,  s i ,  dans l’étude