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des insectes , comme dans celle des autres classes d animaux,
l’on n’eût pas toujours procédé du plus compose vers
le plus simple, c’est-à-dire , dans un ordre inverse a celui
de la nature.
Les hyménoptères sont liés, d une part , aux lepidop-
tères par leur langue ou espèce de suçoir, ainsi que par
leur nymphe immobile qui s’enferme dans une coque
légère; et d’une autre part, ils tiennent aux névrop-
tères par leurs mandibules et par leurs ailes nues et membraneuses.
Ils ont même de si grands rapports avec les
névroptères , que Geoffroy ne les en distinguait pas ; mais
il les y réunissait et en formait un ordre sous le nom de
tétraptères a ailes nues. Il résulte de ces considérations,
qu’il n’est pas possible de contester la transition naturelle
que forment les hyménoptères des insectes suceurs-aux
insectes rongeurs , c’est-à-dire, de ceux qui n’ont qn un
suçoir pour prendre leur nourriture , à ceux qui ont des
mâchoires et des mandibules utiles.
Les hyménoptères ont quatre ailes nues, membraneuses
et d’inégale grandeur, les inférieures étant constamment
plus courtes et plus petites que les supérieures.
Ce caractère fait distinguer au premier aspect les hyménoptères
des névroptères ; car dans ceux-ci les ailes inférieures
sont à-peu-près aussi longues que les supérieures,
et quelquefois plus longues, Les unes et les autres, dans les
premiers, sontchargées de nervureslongitudinalespeu nombreuses
, et qui se joignent obliquement sans former de
véritable réticulation comme celles des névroptères.
Lorsque l’insecte fait usage de ses ailes, il les étend sur
le même plan l’une à côté d& l’autre , et les unit fortement
par le moyen de petits crochets qui ne sont visibles
qu’au microscope. Ces ailes ne se séparent point tant que
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le vol dure, et semblent n’en former qu’une seule de
chaque-côté. Nous avons vu des crochets analogues dans
une grande partie des lépidoptères; mais, dans les papi-
lionides ou ces crochets n’existent point, nous avons remarque
que le vol était très - irrégulier et ne s’exécutait
que par sauts et en zigzag.
Dans un grand nombre' d’hyménoptères l’anus des femelles
et celui des' neutres de certaines races, est armé
d’un aiguillon que l’insecte tient caché dans l’extrémité
de son abdomen.
Un grand nombre d’autres hyménoptères n’ont pas
1 aiguillon dont je viens de parler, mais parmi eux, les
femelles sont munies d’une tarière à l’extrémité de leur
abdomen ; instrument qui leur sert à déposer leurs oeufs ,
et souvent à percer les corps étrangers dans lesquels elles
veulent les placer. Cette tarière, composée ordinairement
de trois pièces, pique quelquefois comme un aiguillon,
mais elle en est néanmoins très-distincte.
Les hyménoptères sont en général du nombre des insectes
qui présentent les particularités les plus remarquables
par des habitudes , qui sont quelquefois tellement
singulières, qu’on a cru pouvoir les qualifier éiindustrie
, comme si elles provenaient de la faculté de combiner
des idées, en un mot, de penser. L ’illusion que
i on s est faite sur la source de celles de leurs habitudes
et de leurs manoeuvres qui nous paraissent si étonnantes
, sera détruite dès qu’on aura reconnu les produits ,
sur l’organisation intérieure, des habitudes contractées
et conservées dans les diverses races, selon les circonstances
dans lesquelles chacune a été forcée de vivre ; et dès que
1 on considérera que les individus de chaque race ne
peuvent faire autrement que comme ils font.