l’honneur du grand industriel, une médaille d’or (')
qui lui fut offerte solennellement, le 23 mai suivant,
dans un banquet à l’hôtel de ville.
Liévin Bauwens fut maire de Gand, de 1800 à 1802.
Décoré par l’empereur Napoléon Ier, il commanda aussi,
comme colonel, la garde d’honneur de sa ville natale.
A la chute de l’empire, Bauwens fut obligé de vendre
à bas prix tous ses établissements ; il se retira à Paris où
il mourut le 17 mars 1822.
A plusieurs reprises l’idée d’élever une statue à cette
illustration de l’industrie belge avait surgi, mais sans
jamais aboutir, bien que les sculpteurs Ph. Parmentier,
dès 1849, et P. Devigne-Quyo, un ans après, en éussent
déjà exposé des modèles de plâtre.
C’est l’oeuvre de ce dernier, qu’en 1884, un comité
d’industriels gantois, ayant à sa tête M. Charles de Hemp-
tinne, résolut de faire couler en bronze. La proposition
en fut faite au conseil communal, qui l’accepta par acclamation.
Le comité industriel et la ville se partagèrent les
frais, et, le 13 juillet 1885, eut lieu, en présence de
M. le chevalier de Moreau d’Andoy, Ministre de l’Agriculture
et des Beaux-Arts, la cérémonie solennelle d’inauguration
de la statue. Bauwens y est représenté debout,
en costume de maire; la main droite montre les plans de
la nouvelle machine à tisser qui sont déroulés sur les
débris d’un ancien métier; la main gauche s’appuie sur
(') C’est de cette médaille que s’est occupé M. E. Van den Broeck dans
la Revue belge de numismatique, année 1871, p. 68.
l’écharpe, insigne de ses fonctions municipales; sur la
poitrine, la croix de la Légion d’honneur.
La médaille de M. Lemaire, frappée à deux cents exemplaires
de bronze et à deux d’argent (l’un de ces derniers
est actuellement en la possession de la Société des
ouvriers décorés), lui a été commandée par 1 administration
communale. Les coins, propriété de la ville, sont
déposés à ses archives.
Le droit de la médaille est la copie parfaite de la statue
de Liévin Bauwens. Le revers, de style renaissance, est
du plus charmant effet; aussi le graveur mérite-t-il les
plus vives félicitations pour cette innovation heureuse
autant qu’artistique.
N° 82, pl. LXVIII. La Pucelle de Gand, sous les traits
d’une plantureuse Flamande, la tête ceinte d’une couronne
murale, assise de face dans un enclos; le bras gauche
est nonchalement appuyé sur l’écu au lion, la main
droite tient une oriflamme portant les lettres s. p . q . g .
Sur le genou droit de la Pucelle, le lion flamand repose
familièrement son énorme tête. A l’horizon, la tour du
beffroi, celle de la cathédrale et deux cheminées d’usine.
A l’exergue : l em a ir e .
Rev. Lég. circulaire : steamer anglais « watl ington »
CAP™ FREDERICK DAVIES. NOVEMBRE 1885.
Dans le champ, séparée de la légende circulaire par un
cercle perlé, l’inscription :