De la médaillé de M- Charles Wiener, due à une souscription
ouverte parmi les membres des Sociétés de Flore
et de botanique, il a été frappé deux cent vingt-cinq exemplaires
en bronze. La tête expressive du vieux travailleur
tournaisien est très bien venue. Dumortier a eu la consolation
de voir son effigie métallique traitée par deux fois
avec distinction. En 1839, souvrait une souscription
nationale pour lui offrir sa médaille. Elle est reproduite
dans VHistoire numismatique de la Révolution belge, de
M. Guioth, pl., 37, n° 268. Elle porte cette dédicace :
A I éloquent défenseur de l’intégrité du territoire et des
droits du pays. Le médailleur était M. J. Leclercq, à qui
l’on doit mainte oeuvre de sérieuse valeur artistique.
Dumortier, qui avait dirigé à Tournai le mouvement
révolutionnaire, ne fut que membre suppléant du Congrès
national. Élu membre de la Chambre des représentants
en 1831, il est resté jusqu’à la dernière heure à son poste
de combat. Il ne lui déplaisait pas de s’entendre nommer
le Zouave de la liberté. Le polémiste politique se révéla, à
la fin de décembre 1829 et en janvier 1830, dans les lettres
signées Belgicus.Eti 1838, sa verve patriotique se réveillait
aussi puissante, et l’on vit se succéder une demi-douzaine
d’éditions de sa brochure : La Belgique et les Vingt-
quatre articles.
Dans le domaine de l’archéologie et de l’histoire, nous
citerons de Dumortier : ses Notices sur la cathédrale de
Tournai, 1810, 1841, 1851 ; son Discours sur l’établissement
des Francs dans les Gaules, 1853, et ses Recherches
sur le lieu de naissance de Rubens, 1861-1862.
Mais c est bien plutôt dans ses travaux de botanique que
se décèle ce qu’il y avait en lui de force d’observation et
de perspicacité. De bonne heure il s’était adonné avec
passion à l’étude des sciences naturelles. Au déclin de sa
vie il avait conservé ses ardeurs exploratrices, et rien de
ce qui touchait sa science de prédilection ne lui restait
étranger. Nous nous contenterons de donner ici le titre
d un de ses écrits botaniques les plus remarquables, ses
Recherches sur la structure comparée et le développement
des animaux et des végétaux, lues à la séance de l’Académie
du 5 mars 1831.