N° 68, pl. LVI1. Buste de M. Astruc, grand rabbin de
Belgique en costume ecclésiastique, tourné vers la droite.
Dans le c h am p , à g a u c h e : c h . w ien er
Rev. Légende dans une couronne de laurier :
HOMMAGE DES ISRAELITES BELGES
A
E. A. ASTRUC
GRAND RABBIN
DE
BELGIQUE
DE
1866 A 1880
M. Ëlie Aristide Astruc, né à Bordeaux, en 1831, est
entré au séminaire de Metz en 18o2et en est sorti, en 1857,
avec le titre de grand rabbin. Nommé immédiatement
adjoint au grand rabbin de Paris, puis aumônier de
divers lycées et délégué cantonal pour l’instruction
primaire, M. Astruc a été proposé, en 1864, pour le grand
rabbinat de Bordeaux et élu à Bayonne membre du conclave
chargé de choisir le grand rabbin de France. Nommé
sans candidature grand rabbin de Bucharest, fonctions
qu’il a déclinées, et, à la presque unanimité des suffrages,
grand rabbin de Belgique; membre du conseil de la
caisse des veuves et orphelins du Département de la
justice depuis 1867, chevalier de l’ordre de Leopold
en 1879, M. Astruc est resté en fonctions dans le pays
jusqu’en 1880.
Avant son départ de France, en 1860, M. Astruc avait
été l’un des fondateurs de l'Alliance Israélite universelle,
association qui a pour but de travailler partout à l’émancipation
et aux progrès moraux des juifs, et de la Société
internationale de traduction de la Bible, composée de prêtres
catholiques, de rabbins, de pasteurs et de philologues
de toutes les confessions. En 1869, enfin, M. Astruc a
participé au synode rabbinique de Leipzig, assemblée qui
a réuni les sommités israélites de l’Allemagne. Collaborateur
de plusieurs journaux israélites, M. Astruc a donné
des travaux à la Revue de Belgique, pris une part active,
comme membre de la Ligue de l’enseignement, à la sécularisation
des écoles, fait de fréquentes conférences dans
les cercles littéraires du pays et publié plusieurs ouvrages,
parmi lesquels nous distinguons : 1° Petites grappes,
poèmes hébraïques des juifs espagnols du xe au xve siècle,
avec traduction française ; 2° Histoire des Juifs et de leurs
croyances, jusqu’à la Révolution française. (Cet ouvrage,
qui a reçu une mention honorable à l’Exposition universelle
de 1878, fait partie de la bibliothèque des athénées
et des écoles moyennes); 3° enfin, Entretiens sur le
Judaïsme, (Conférences et sermons.)
Toute la carrière religieuse et intellectuelle de
M. Astruc, semble donc avoir pour but d’unir les traditions
du judaïsme aux progrès nécessités par notre
époque ; de défendre hautement les principes juifs, tout
en conseillant à ses coreligionnaires de se fusionner civilement
avec leurs concitoyens des autres cultes.
C’est au moyen d’une souscription ouverte entre les
Israélites belges que s’est faite la médaille de M. Astruc.
Elle lui a été remise, dans un écrin, au nombre de trois