se laisser abattre par de trop nombreux déboires, elle
parvint, grâce au généreux concours de tous, à faire
les premiers fonds et à obtenir ensuite l’intervention
pécuniaire de l’État, de la province et de la ville.
Le monument fut l’objet d’un concours entre artistes
belges. Douze concurrents y prirent part. A cause de
l’importance architecturale de l’oeuvre, la plupart des
statuaires s’étaient adjoints un architecte. Le jury accorda
la préférence au projet de MM. Paul de Vigne, statuaire,
à Bruxelles, et Louis Delà Censerie, architecte, à Bruges.
Le choix de l’emplacement donna lieu ensuite à de
longues hésitations. Finalement, l’on se décida pour la
Grand’Place et, le 15 août 1887, la statue fut solennellement
inaugurée en présence du Roi, de Sa Majesté
la Reine, du comte de Flandre, de son fils le prince
Baudouin et de MM. Beernaert, Ministre des Finances,
chef du cabinet; de Volder, Ministre de la Justice;
prince de Chimay, Ministre des Affaires étrangères, et
général Pontus, Ministre de la Guerre.
Des fêles splendides — un cortège historique, un festival,
etc., — eurent lieu à cette occasion et durèrent plusieurs
jours. Mais nous n’avons pas à nous en occuper ici.
L’oeuvre de M. de Vigue a grande allure et a droit aux
plus vifs éloges. Les héros de Bruges et de Groeninghe
sont représentés fièrement campés, la tête rejetée en
arrière, la main droite appuyée sur le pommeau d’une
seule et même épée, plantée nue devant eux. Ce fer symbolise
la vaillance guerrière de la Flandre communale
qui, à Courtrai, à la bataille des Éperons, délivra la
patrie du joug odieux de l’étranger. Derrière les deux
tribuns flotte, tenu par Breydel, le drapeau de la liberté
flamande au lieu et place de l’étendard au lys qui gît
renversé pour jamais.
Le socle, dont la partie architecturale fait le plus grand
honneur à M. Delà Censerie, est décoré de quatre
figures allégoriques représentant les villes de Gand,
Bruges, Courtrai et Ypres. Ces statuettes sont abritées
par des dais ornés dont le pinacle rappelle un édifice
important de chacune de ces villes. Entre ces figures
s’étalent quatre bas reliefs où se voient reproduits la
bataille des Éperons d’or, les matines brugeoises, le
combat de Mons-en-Puelle et le retour triomphal des
Brugeois.
Les statues de Breydel et de Coninc ont été coulées
à la Compagnie générale des bronzes, à Bruxelles. Le
socle, les statues allégoriques et les bas-reliefs sont en
pierre bleue du pays. L’ensemble du monument mesure
11 mètres d’élévation.
A l’occasion des fêtes d’inauguration, la commission
communale organisatrice chargea l’orfèvre ciseleur
M. E. Dryepondt, de Bruges, de graver la médaille
décrite en tête de ce paragraphe. Cet artiste méritant
s’est heureusement acquitté de cette difficile besogne.
Voici le nombre d’exemplaires livrés par lui :
En vermeil, avec bélière . . . . . . . 1
— • , sans bélière . . . . . . 24
En argent ............................................ . . . 35
En bronze doré, avec bélière. . . . / . 94
— , sans bélière. . . . . . 14