métal comme de toutes choses. Mais si nous usons
de réserve quant à l’importance morale des médailles,
prônée par les trois éditeurs, nous n’hésitons pas à
constater avec eux que ce sont là des monuments en
quelque sorte indestructibles, parce qu’à la solidité
du métal ils joignent la multiplicité des exemplaires :
Primo avulso, non déficit al ter;
Æn„ VI, 142.
Nous pourrions aussi abonder dans le sens de
l’historien métallique lui-même, qui dit, dans l’introduction
de son gigantesque ouvrage, « que si les
médailles anciennes ont l ’avantage de l’antiquité, les
modernes ont celui de la clarté; qu’on doit les
estimer les unes et les autres ; mais que les dernières
nous touchant de plus près, méritent particulièrement
notre attention. » Le journal quotidien aujourd’hui
prime et devance les médailles. Elles ne se
produisent plus qu’après coup, ne sont plus que le
résumé du sentiment public. Au temps de Van Loon,
il n’en était pas encore ainsi. C’étaient surtout les
médailleurs qui travaillaient aux renommées. Les
gazetiers ne sortaient guère du cercle des nouvelles
du jour. Puis, le numismate hollandais, en parlant
comme il le faisait, ne songeait pas seulement aux
médailles frappées pendant près de deux siècles dans
les Pays-Bas, il avait encore sous les y eu x un
nombre considérable de jetons se rapportant à des
événements dont le souvenir, bien qu’éloigné, vivait
pourtant dans les mémoires. A son point de vue,
Van Loon avait raison, mais nous qui ne décrirons
que des médailles actuelles, nous ne pouvons prétendre
à ce grand intérêt. Aussi n’avons-nous d’autre
but en commençant cette publication, que de conserver
la mémoire des médailles historiques frappées en
Belgique à partir de la mort de Léopold Ier. M. Guioth,
notre devancier, dans son grand ouvrage sur la
numismatique de la Belgique indépendante, a tout
recueilli, médailles, jetons, décorations, pièces satiriques.
Nous ne nous proposons pas de former une
collection complète de tous les petits monuments
métalliques qui verront le jour; nous nous bornerons
à recueillir les médailles historiques et, pour ainsi
dire, officielles. Décrites au moment de leur apparition,
elles joindront à l’intérêt de l’art l’intérêt de
l’actualité.