8 :, comme e lle , il fervoit à combattre, de près.. Un
caractère pourroit le faire diftinguer de la lance s’il etoit
confiant} c’e f tl’abfence du talon. Mais on en trouve un
mieux prononcé dans le Traité de la chafle de Xénophon
& dans Julius Pollux. ( Lib. y , cap. 4. ) Au fer de la lance
on ajoutoit deux dents ( comme ils les appellent ) ou
deux parties Taillantes , pour empêcher ranimai blefle
de s’avancer vers le chafieur le long de l'épieu. On fai-
foit plus 3 & dans lè même deflein on plaçoit fur l’épieu
des croiflans très-recourbés. Gratius ( Cynegeticon, verf.
110) nous apprend ces détails.
...............................Tum Jlriéla verutis
Dentibus , & geminas fubiere hafli lia fareas.
Et quidam Cotos claujèrunt enfibus orbes
Ne cejfaret iners in vulhere maffa ferino.
Les Contarii romains étoient armés de l’épieu , que l’on
appeloit contus à caufe de fon extrême longueur.
N °. 1 j Pi. LX X IV . Lance à deux fers , telle que la
portoient les Grecs au fiége de Troye. ( Wmck. Mon. ont.)
N°. 1 , PI. LX X IV . Sur une pierre gravée, publiée
par "Wînckelmann ( Monum. antic. 202.) , on voit un
Grec armé montant à cheval. 11 tient de la main droite
les rênes & cette lance , au bas de laquelle efi fixé un
crampon. Son pied droit efi appuyé fur le crampon, qui
fert a faciliter fes mouvemens, en l’élevant à la hauteur
du genou du cheval. C ’eft ce que Xénophon (de Equit.
c. 7 , n°. 1 ) appelle monter à cheval avec le feçours de
7 a .)
N9S. 4 &. y , PI. LX,XIV. Lances tirées des antiquités
N°. 6 , PI. L X X IV ■ Lance romaine, tirée des bas-
reliefs de Trajan , encaftrés dans l’arc de Conftantin.
N°. 7 , PI. L X X IV . Fer de lance de bronze , confervé
dans le muféum de Kircher. A , la pointe ou la
langue. B , B , les ailes. ( Pollux , lib, y , cap. 3 & 4. )
A ° . 1 , PL LXXV. Fer de lance de bronze , du cabinet
de Brandebourg. ( Beger. )
JV°. 23 PI. LX X V . Fer de lance de bronze. (Rec.
d‘ antiq. de Caylus. )
N°. 3 , PI. LXXV. Figure gauloife, tenant de la main
droite un objet inconnu, & de la gauche le bouclier &
la lance gauloife. C’eft le type du revers d’une médaille
gauloife, publiée parPellerin. ( Peuples 7, pl. V ,n ° . 1 y. )
Le n°. 8 de la même planche préfente unelance femblable.
Lçs médailles des Gaulois font fi grolïières, qu’ on ne
peut diftinguer la forme précife de leurs lances.
Sidoine (Epift. 4 , 20) parlant des Francs, le jeune
Sigimer & fes compagnons, dit qu’ils avpient des lances
armées de crocs ou hameçons, & qu’ils portoient dans
la main droite des haches defîinées à être lancées......
Lanceis uncatis , fçcuribufque mijfilibus a extra referts. Les
nos. 4 , y & 6 } Pl. LX X V a peuvent en donner quelque
idée. La première efi tirée du tome III des R c. a Antiq.
de Caylus ; la fécondé, des peintures d’ Kerçulanum, & la
troifîème d'une pierre gravee du Mufeum florentinum.
jVps. 7 , 8 , PL L X X V , & 1 , PL L X X V I . Inftrumens
de bronze, tranchans par le b a s, défîmes de leur grandeur
, & tirés de la colleûion d'antiques, dite de Sainte-
Geneviève. Or en a déterré fouyent en Angleterre, en
Bretagne & en Normandie. Le n°. 7 efi creufé pour
recevoir une hampe, un manche ou un piquet. Les nos.
8 , pl. LX X V , & i 3pl- L X X V I , entroient au contraire
dans le bois. Le premier & le derniey ont lyi. trou ou
annëau qui fervoit à les porter Tufpendus. Je les donne
ici parce qu'on a cru les reconnoitre pour les fers de
lance des Barbares. Leur ufage n’eft pas encore bien
déterminé.
Le k°. 9 , PL LX X V 3 porté par le cavalier qui- monte
à cheval à l’aide de fa lance ( Monum. antic. n°. 202) ,
préfente le caractère diftinétif de l’épieu, les deux dents
ou pointes fixées vers la douille du fer de lance.
On retrouvé ce caractère mieux prononcé au n°. 2 ,
Pl. L X X V I . C ’ eft lé fer d’un épieu qui, avec une mâchoire
de quadrupède, fert de type aux.médailles des
Etoliens. Ces deux objets font relatifs à la fameufe
chafle du fanglier de Calydon en Ftolie. On ne peut
douter que ce caractère lie fût celui de l’épieu , quand
on voit fur un marbre du Capitole (tom. I V , ta b. y j ) ,
un çhafleur endormi qui. tient une arme femblable & la
laifîe de fon chien. Le bois de l’épieu avoit, félon Gratins
( Cynegeticon, verf. 147) , cinq pieds romains , I mèt.
47y mill. (4 pieds 6 pouces 5 lignes 8 ) . ‘
Javelots , dards.
Le dard (pilum des Romains ) & le javelot etoient
deftinés à être lancés : on ne s’en fervoit pour frapper ou
percer de près que dans des circonftances fort rares.
C ’étoit précifément le contraire pour la lance & l’épieu.
Le dard ou pilum étoit carré ; & fon fe r , qui avoit la
même forme & une longueur extraordinaire, ne coupoit
point. Il fe terminoit en pointe très-acérée 5 mais le refie
du fer étant mou, il fe rêcourboit du premier coup, &
mettbit l’ennemi dans l’impoflibilité d’ en faire ufage.
Le fer du javelot étoit tranchant. L’ufage de cette
arme de jet étoit général. Les héros du fiége de Troye
! en portoient ordinairement deux. Quelquefois on fixcit
vers lé milieu du javelot deux courroies , qui fervoient
à le balancer comme une fronde , afin de l’envoyer
plus loin. Ces-courroies étoient appelées amentum par
les Romains. Les foldats de cette nation écrivoient fur
leurs javelots le nom de leur chef. ( Plutarch. in Mario
Briani I I , pag. y 16. Y
N°. 3 , P l. L X X V I . Javelot garni de fa courroie. Il
efi tiré dès vàfes grecs de Tchisben. ( Ann. 1793.)
N 4 3 P l. L X X V I . On trouve fur les médailles
fGeff. ï l 3 tab. 7 , n9. i<j ) de la famille Calpurnia 3 l’ef-
pèce de javelot qui fervit depuis-aux Francs d’ arme nationale
: je veux parler de l’angon. Agathias. ( tiift.by^ant.
, 1660, pag. 40 ) dit que cette arme de jet refiembloit par
fa longueur aux javelots > mais il ajoute qu’ à la bafe du
fer étoient fixées deux lames tranchantes & recourbées
comme des hameçons. •
On petit dire avec beaucoup de vraifemblance, que
Y angon fut le type des fleurs de lis , adoptées par les
Rois de France pour leurs armoiries.
On peut encore rapporter ici les lances armées de crocs,
deflinees plus haut, il efi probable que le bois des javelots
avoit ordinairement la longueur indiquée à l’explication
du n°. 2 , Pl. LX X V I A fi l’ on en juge par ce vers
de Gratius :
ln quinos fublata ped.es hafiilia pleuâ
Cs.de manu.....
S E C T I O N I I I ,
Arcs _j flèches , carquois > frondes,
On trouve fur les monumens grecs, des arcs de deux
fortes i les uns. font très-courbés , & les autres prefque
'droits.
droits. p ans les b a s -re lie fs, où Hercule combat les
bifeaux de Stymphale , il efi armé d’un arc très-courbé
fur les côtés , & foiblement dans le milieu. Je le fais
ionnoître ici , n°. J , PL L X X V I , d’après une pierre
gravée de la galerie de Florence. ( Muf. for. Gem. I ,
dab 38, «•. 1 .) Hercule , difoit-on, tenoit cet arc d'un
berger de Scythie, nommé Teutarus. C ’étoit en effet
11’arc des Scythes, auquel les anciens géographes com-
paroient le Pont-Euxin. Un p o ète, cité par Athénée,
introduit un berger q u i, ne lâchant pas écrire le nom
de Théfée, compare les. lettres de ce nom aux idées
‘qui lui étoient les plus familières, & dit que la troifîème
[lettre ou le figma avoit la forme d’un arc de Scythe. Le
Pont-Euxin ayant une inflexion dans le milieu de fa
[courbure , on voit qu’il ne s’agit pas ici du figma rond ,
fait en c latin-, mais qu’il efi: queftion du figma anguleux
, s .
| L’arc de la fécondé forme efi légèrement courbé fur
les côtés, & fi peu vers le milieu, qu’il efi prefque droit.
|Dn voit ordinairement cet arc dans les mains d’ Apollon.
! Je le donne ici au «°. 6 } Pl. L X X V I , d’après un autel
j rond dû Capitole, d’un travail grec du plus ancien ftyle.
iWinckelmann l’ a publié. ( Monum.'ant. n°. 38. )
K Une troifîème forme de l ’arc, très-remarquable , efi:
[celle qui fait partie du type de plufieurs médailles des
lArfacides. ( Gejfneri I , tab. 1. Arfac. n°. 8.) La courbure
de l’arc efi portée fur un feul côté. On le voit ici au
lp?. 1 , Pl. L X X V II.
L Les carquois des Anciens font de plufieurs fortes }
[mais il feroit difficile d’aflîgner à quelques-uns, exclufi-
vement aux autres, certain tems ou certaines contrées.
On peut donc, les employer indiftinélement. Il y a des
[carquois ronds & terminés en pointe ornée ; quelques-
! uns de ceux-ci ont,un couvercle qui recouvre lés flèches 5
Id’autres reflemblent à un obélifque drefie fur fa pointe 5
Id’autres enfin , qui renferment ordinairement l’arc avec
Bes flèches 3 font contournés comme lés confoles. Les
lEthiopiens, c’ eft-à-dire, les peuples qui habitoient les
ibords du N il, au deffus des cataractes, n’avoient point
Ide carquois} mais ils pafioient les flèches dans les plis
Id'un bandeau dont,ils ceignoient leur tête. ( Claudian.
W-dyL IV } verf. 23. ) Gens compofitis crinem vdilata fa-
|gittis. ,
E Les flech.es étoient ordinairement faites avec des ro-1
Ifeaux, & garnies de plumes à un b o u t , celui qui fe pla-
geoit fur la corde de l’arc. L ’autre bout, celui qui devoit
|blefîer, étoit armé , chez les Barbares , d’ os ou de
|çaillous aiguifés, d’ arêtes de poiflons, d’épines , &c.
[Les Parthes ( Dio Çajfius, Ub. 25, fragm. n°. y) armoient
■ leurs flèches de deux pointes réunies, dont l’une étoit
f c 01“ folide, afin qu’ elle fe rompît dans la plaie. Les
| fléchés des Grecs & des Romains étoient armées de
■ pointes de fer ou de bronze.
I Montfaucon dit qu’étant à Rome au commencement
: ,u dix-huitième fîècle , il vit déterrer dés fers de flèche
Ide bronze, en fi -grand nombre, que l’on en chargea
tpiulieurs bateaux. Béger en a publie deux dans fa def-
[ cnption du cabinet de l ’électeur de Brandebourg. On
lies voit ici fous les Aos. 2 & 3 , Pl. L X X V II. ( Mont-
tjaucon, tom. IV 3 Pl. X X V , n6. 1. )
^ \ une pierre gravée de Stofch (Monum. ant. n°. 119),
f ï ' -ki6 Par Winckelmann , Philotefte,. blefle , marche
^eni, en)?ntI a 1 aide d’un bâton qu’il tient de la main
[gauche. De la droite il porte l’ arc du n°. 4 3 Pl. LX X V I 13
: » du n ° ;Ss Pl. L X X V I I 3 dans lequel efi
pnterme un fécond arc avec les flèches. '
Sur un bas-relief du Capitole, qui fait partie d’un
farcophage antique, on voit un combat d'Amazones.
L’arc du n°. y , Pl. L X X V I I , & le carquois du n°. 6 ,
PL L X X V I I 3 font partie de leur armure. ( Lens y Pl.
X X I I I 3 n°. 70 .)
Le n°. 7 , Pl. L X X V I I3 préfente un carquois tiré des
peintures d’Herculanum.
Le carquois du n°. 1 , Pl. L X X V I I I , qui renferme
l’arc & les flèches, fert de type aux médailles d’argent
d’Antoine, appelées ciftopkores3 8c frappées en Afie.
( Gejfneri I I , tab. 10 , n0:. 37. )
Le carquois du n°. 2 , Pl. L X X V I I I 3 fait partie du
revers d’ une médaille d’argent de Commode , fur laquelle
on voit la tête de cet Empereur , couverte de la
peau du lion de Némée. ( Gejfneri I I , tab. 120, n°. 46. )
On trouve fur les médailles du même Empereur le
carquois du n°. 3 , Pl. LX X V I I I .
Le n°. 4 , Pl. L X X V ! I I 3 préfente un carquois de
Barbare. Il efi arménien , du moins fe voit-il avec un
carquois rond fimple, un fécond carquois rond renfermant
un arc 3 & la légende A RM EN IA .C A P T A , fur
une médaille d’argent d’Augufte. ( Gejfueri 77, tab. 14 ,
n°- -7 - ) , | . '
Les trophées que l’ on attribue fauflement à Marius ,
& qui appartiennent plutôt à Domitien, m’ ont préfenté
l’are & les carquois des 7ios. y , 6 , Pl. LX X V I I I .
Ce font les dépouilles des peuples de la Germanie. On
les voit au Capitole, & l’on en trouve le deflin à la fuite
de la colonne trajane de Bartoli.'
Les archers portoient, du tems de Végèce (lib. 1 }
cap. 20) , dans le quatrième fîèc le, des manches ou des
braflarts qui couvroient leur bras & peut-être leur main
gauche. On en voit de pareils au bras droit d’ un cavalier,
armé de bouclier & de lance, rapporté par Duchoul.
(Cajlr amétation des Romains. Lyon , 1 y , in-40. pag. y4.)
Mais on ne fait quel fondement faire fur un monument
dont'il n’indique ni l’ âge ni le pays. Quant à lu i, il le
croit un Romain pefamment armé 5 ce qui efi hors de
toute vraifemblance.
Les frondes étoient rares au fiége de Troye & dans les
armées grecques. Hélénus ayant été blefle par- Ménelas
(Iliad. X I 1L3 verf. y99), Agenor enveloppe fa main dans
une fronde de laine que lui portoit un ferviteur. Les
Acarnaniens étoient célèbres nar leur habileté à s’en
fervir ( Pollue. 1 3fegm. 149 j , ainfi que les Etoliens, à
quiStrabon (lib. 83pag. 3y y , 1620) attribue l'invention
.de la fronde. Cet écrivain parle aufli du fac rempli de
pierres que portoient les frondeurs. En général' les frondeurs
étoient placés, dans l’Opinion, au dernier rang des'
armées. Les Romains penfoient de même, & lorfqu’on
vouloit punir un cavalier ou un fantaflin légionnaire, on
le-plaçoit parmi les frondeurs. Sur les colonnes trajane
& prétendue an to n in e o n voit plufieurs frondeurs romains
& barbares. On en trouve même qui lancent
. les pierres fans fronde. Aucun d’eux n’ a de- fac pour
‘ porter les pierres.'Ils les tiennent dans leur fagum, entre
‘ le bras gauche & la poitrine. On verra dans la partie des
figures hiftoriques un frondeur tiré de la colonne trajane. I Les frondes des Anciens étoient formées, comme les
nôtres , de deux cordes ou de lanières de cuir liées à
1 une efpèce de poche qui s’ elargifloit vers le milieu.
J On peut le conjeélurer, i° . de ce que le nom de fronde
! a été donné par les Grecs & les Romains à une pierre
J montée en bague 5 20. du même nom donné par les
I Grecs au diadème qui s’élève fur le milieu du front 3 tel
{ que Junon le porte ordinairement.
E