
un tiers de fa grandeur. (N ° . i . ) Partie fupérieure
de l'ép ée, de la grandeur de l'original. A , poignée......
B , filet's ou cannelures tracées fur la lame..... C , extrémité
de la foie...... D , D , échancrures pratiquées fur les
bords de la lame , peut-être pour recevoir des reflorts
qui arrêtoient la lame dans le fourreau. Le bronze”^ eft
formé de 1,2,5'$ d'étain & de 87^47 de cûivre.
Je donne fous le n°. 3 P/. L X IX , une des trois poignées
pareilles des trois épées de bronze, qui font con- .
lervées dans la collection nationale des antiques. Par le
moyen de ces trois numéros , on a le deflïn des quatre
épées antiques de bronze qui font connues en France.
Il ne nous eft point pa;venu de fourreaux antiques.
Le cuir ou le bois dont ils étoient faits, n'a pu probablement
rélifter à 1 humidité. Mais en fouillant dans les
mêmes atterrilfemens de la Somme, où l'on avoir découvert
l’épée romaine décrite, ci-defïus , on a trouvé en
l'an 11 , le bout du fourreau d'épée ,,defliné de. la grandeur
de l’original fous Je.«0. 7 , PL L X V l î l . Il eft de
bronze, & il eft plein dans toute l'extrémité A , B , C.
Bans les trois petits trous on plaçoitles clous quiliôient
le bout au fourreau. Les deux grands trous lêrvoient
peut-être à fixer l’épée'par là pointe, comme elle l 'étoit
vers la poignée par le baudrier.
De quel côté les Romains portèrent-ils l’épé e? ......
Des deux côtés alternativement, à-différentes époques,
& quelquefois à la même époque, fuivant les grades
militaires. Polybe, qui vivoit du tems de Scipion & de
Iæ liu s , place l’épée du côté droit. ( V I , z i . ) Jofëphe
dit ( 3 lib.) que les fantaflins de Titus portoient une épée
du côté gauche, & du côté droit un poignard d’environ
un pied (o mètre 32 c. ) de longueur. Les prétoriens
portoient toujours 1 épée du côté droit, pour les diftin-
guer des autres foldats, comme on l'apprend de Jean
d’ Antioche, cité par Saumaife. (Hift. Aug. tom. 1 ,
pag. 600. Lugd. 1671. )
Sur la colonne trajane , les épées des foldats, des
enfeignes & des fimples prétoriens font toujours du
côté droit. Celles-de l 'Empereur, des officiers-préto-
riens, des tribuns & des centurions font toujours du
côté gauche. Sur la colonne théodofienne, tous la portent
du côté droit; mais elle ne defcend plus des épaules :
elle eft fufpendue par deux chaînes à la ceinture. Auiïi
Euftathe dit-il, dans fes Commentaires fur Homère,
que de fon tems ( & probablement depuis les commen-
cemens du Bas-Empire ) oh ceignoit l'ep ée, & qu’on ne
la portoit plus fulpendue comme dans les tems héroïques.
L'épée des bas - reliefs de la même colonne eft
d’un tiers plus cou rte , a une plus greffe poignée & une
pointe plus aiguë que celles de la colonne trajane.
L ’épée des cavaliers,appelée par Apulée (Meta. lib. r,
pag. 8. In ufum) equeftns Jputka , étoit plus longue que le
gladius des fantaflins. On l'apprend auflï de Deny s d’Halyc.
( Lib. 8 , cap. 67. )
Il faut obferver que, fous Augufte, le droit de porter
l’épée fut reftreint aux militaires & à certains magiftrats.
( Dion. Cajf. lib. 53 , cap. 15. ) v .
On voit fous les «-os. 8, PI. L X X l ll , 6? 1 , PI. L X X ,
deux épées de foldats romains , prifes fur la colonne
trajane. ( Tab. 9 .)
L’épée d’ un porte-enfeigne des mêmes bas-reliefs eft
deflinée fous le n°. 2 , PI. LX X .
N °. 3 , PL LXX. Epée d’un des deux Empereurs qui
fuivent à çheval la marche triomphale de la colonne
théodofienne ( PI. IX. )
L’épée du n°. 4 , PI, L X X j eft celle d’unfoldat delà
même marche. On voit la chaîne & la ceinture auxquelles
elle eft fulpendue. ( PI. 11. )
Dans le Recueil d’inferiptions, publié par Muratori,
on v o it, gravé fur un marbre, un Romain que l’ épitaphe
qualifie de légionnaire. Son épée eft deflinée ici fous le
n°. y , PL LX X .
Les nos. 6 & 7 , PL L X X j préfentent une épée romaine
& fon fourreau, tirés des antiquités d’Hirculanum.
Le même Recueil m’ a préfenté l’épée romaine du n°. 9,
PI. L X X lll. E lle eft à peine indiquée.
Dans les lampes antiques de Pafferi (tom. I l ) , on voit
l'épée romaine du n°. 10 , PL L X X l ll , qui a beaucoup
de rapport avec la précédente.
L'épée romaine du n°. 1 1 , PL L X X l l l , eft gravée
fur un camée dé là galèrie de Florence.
Epées des Barbares.
L'épée des Barbares étoit ordinairement recourbée ;
ce q u i, comme je l'ai d it , la diftinguoit de l’épée grecque
& de l'épée romaine. Cependant l'épée gauloife &
celle des Celtibériens étoient droites. On fait en effet
qu’ au tems d’Annibal, les Romains adoptèrent l'épée
des derniers. O r , l’ épée« romaine n’étoit pas recourbée.
Quant à l’épée gauloife, Polybe { lib. 2', cap. 33) nous
apprend qu'elle n'avoit pas de pointe ; que l’on ne pou-
voit s’en fervir que pour tailler; qu’au premier coup elle
fe fauflbit, & q u e , pour s’en fervir encore, on étoit
obligé de la redrefler en la preflànt contre la terre avec
les pieds. Ces détails prouvent qu’elle étoit droite. De
plus, Strabon l’appelle épéè longue (lib. 4 , pag. 196.
Parif. 1620 ) , Tans doute par oppofition à celle des
Romains, dont' la longueur moyenne étoit de o mètre
582 mill. (environ 21 pouces & demi).
Dans les mêmes atterriflemens de la Somme, où l’ on a
découvert l’ épée romaine de bronze, gladius, que j’ai
décrite plus haut, on a trouvé aufli ( à Long, village
diftant d'un myriamètre & demi d’Abbeville.) une épée
de fer , fpatha , que l’on ne peut méconnoître pour gauloife.
On la voit ici entière , & deflinée du quart de la
grandeur de l’original. (N . 1 , PL LX X 1. )
Les nos. 2 & 3 y Pl. L X X I , préfentent la poignée & la
pointe deflinées dans toute leur grandeur. La lame prolongée
forme la foie fur laquelle eft fixée la. traverfe de
Ja poignée par le moyen de deux clous rivés ; & la malle
imparfaitement arrondie qui la termine, eft traverfée &
maintenue par cette même foie. Longueur totale, o mèt.
91 c. (33 pouces 1 © lignes) ; lame feule, o mèt. 78 c.
(28 poutes 10 lignes ) ; largeur de la lame vers la poignée,
o mèt. 06 c. (2 pouces ; lignes). La lame eft
d’acier, mais d’un acier très-foible. La garde eft moins
aciérée que la lame. Lamaffelotte qui termine la poignée
l’ eft encore moins que la garde. Cette longue épée , ■
fpatha, étoit l’arme propre des auxiliaires dans les armées
romaines. Ils avoient aufli une lance ( Tacit. Ann. 1 2 ,
cap. 35 ) , tandis que les légionnaires portoient le pilurti
& le gladius.
Les n°*. 1 , 2 , 3 , Pl. L X X l l l , préfentent un baudrier
gaulois, de bronze. Chaque partie de ce baudrier eft de
la grandeur de l’original. Le troifième numéro préfente
le crochet qui formoit une extrémité ; le fécond, le revers
du premier; le premier enfin, la partie qui formoit l’autre
extrémité. La chaine a de longueur, 1 mètre 6 c. ( environ
y pieds ) . Vers 1780 on trouva cette antique gauloife
près de Saint-Florentin, non loin de Sens , paroiflè
d’Avrolle , en fouillant dans des tombeaux qui paroiffohrt
plus ànciens que les reftes des voies romaines
dont ils étoient voinns. Cette chaîne étoit pofée en
travers fuir un fquelette.
Les «GS. 1 , 2 , 3 , PL L X X l l , prelentent encore une
exception à la règle générale. C e font des épées de Barbares
H elles font droites. Les deux premières, qui ont
leurs baudriers &' leurs fourreaux très-ornes, font partie
des prétendus trophées de Marius , qui appartiennent à
Domitien, & qui font confervés au Capitole. On les
trouve à la fuite' de la colonne trajane de Bartoli, &
dans Montfauccn. La troifième épée eft celle d’ un Dace.
On la voit dans les bas-reliefs de Trajan, qui font partie
de l’ arc de Conftantin.
C ’eft probablement encore à un Dace qu’appartient
l’épée du nG. 4 , Pl. L X X ll. Elle'eft recourbée, & peut
fervir de modèle pour les épées des Barbares. Le nom
de fa ix , faulx ou lame recourbée , dont Claudien ( Pr.
Conf Siïlich. lib. r , v, 109 ) fe fert en parlant de l ’arme
des Gelons , défigne probablement une efpèce de cime-
tère, quils aiguifoient comme une faulx, avec'une
pierre, ainfi que Sidoine le dit des'Gètes. ( Carm. 7 ,
verf. 412. ) ' _ _ _ ^ f" f
Nous voyons dans Diodore de Sicile (lib. 1 , cap. 17 ) ,
que les foldats de Sémiramis, qui montoient des chameaux,
portoient des épées de quatre coudées de longueur.
Poignards.
Les héros du fiége de Troye avoient fouvent, comme
Agamemnon (lliad. I I I , verf. 2 7 2 ) , un poignard ou un
couteau lié au fourreau de l'épée. Xénophon ( de Àgcfi-
lao, cap. 2 , n°. 14 ) dit qu’après la victoire des Lacédémoniens
fur lès Thébains, on vôyoit les poignards
nus, Toit à terre, foit plongés dans les corps , foit dans'
les mains......Jofèphe (lib. z ) dit que les fantaflins de
i Titus portoient une épée du côté gauche , & du côté
droit un poignard d’environ o mètre'3 2 c. ( 1 pied français)
de longueur. Sur la colonne trajane* on voit un
poignard court & large à un foldat qui travaille aux
retranchemens. Les centurions & les tribuns militaires
portoient le poignard & l’épée. Centurio ftricto pugione
occurens, dit Tacite. ( Hift. 1 ,4 3 ,2 . ) Bélifaire (Prôcop.
Bell. goth. 2 , 8 ) voulant faire rendre des effets qu’ on
avoit enlevés , lé voleur tira un poignard qui étoit fuf-
pendu fur fa cüiffe, & l’enfonça dans le ventre de Béli-
faire. Les Perfes portoient un poignard fixé à la cuiflè
droite.
Soldat romain des' bas-reliefs de la colonne trajane ,
portant un poignàrd à la ceinture. ( Tab. 9. ) (N ° . y ,
^ Pl. LXXU. ) v ' J
Poignard des médailles de Brutus, l’aflafîin de Çéfar.
f( GeJfneri I I , tab. 1 7 , n°. 137. ) (N ° . 6 , PL L X X l l. )
. 4 y PL L X X l ll . Poignard de la collection d'an-
F tiques ci-devant de Sainte-Geneviève , aujourd'hui
nationale.
i N°. y , PL LX X I Î I . Poignard publié par Lachaufle
r dans fon Mufeum rotnanum. •
L X X lll. Poignard ou couteau publié par
Montfaucon. ( Antiq. expliq:tom. I I , pl. L X V l .)
r . ^ ‘ 7 »El. L X X lll. Poignard ou couteau publié par
L-aylUs. ( Rec. £ Antiq. )
N • 8 , PL LX X I Î I . Figures des bas-reliefs de Perfé-
Iä sq V n P°^8nar£^ pend de la cuiflè droite. ( Lenf.
y?‘ ) Nous voyons dans Agathias ( Hift. Jüftiniani-,
■ 2 ' 5 3 pagina 9 1 , 1660) que les Ü îlim n iu , nation
belliqueufe qui habitoit la Perfe,vers le T ig re , portoient
des epées fufpendues aux épaules , & des poignards
attachés aux bras gauches.
S E C T I O N II.
Lances , dards , javelots , épieux.
Il eft difficile d’établir une diftinétion précife entre la
lance, le dard , le javelot & l’épieu , car on lançoit
toutes ces armes contre l’ennemi. On peut dire cependant
que la lance & l’épieu fervoient à combattre de
près plus fouvent qu’ ils n’étoient lancés. Ce fera le
caractère diftinCtif que je leur aflïgnerai ; mais je n’ai
garde de le rendre exclufif. Je dirai enfuite que le dard
& le javelot étoient lancés ordinairement ; dans le befoin
cependant on s’en fervoit pour combattre de près; ( Strab.
lia. 10 , pag. 448 , 1620. )
Lances épieux.
La lance étoit compofée ordinairement, i°. d’une
hampe de bois de frêne ou de cornouiller; 20. d’un
fer aigu de différentes formes; $°. d'un talon. Les hampes
étoient unies & rondes ; cependant on en voit qui
font travaillées fous différentes formes. Toutes les lances
n’avoient' pas de talon. Le talon étoit de métal, ordinairement
pointu, puifqu'on^cAoïr les lances dans la terre.
On voit dans l’ Iliade ( î y , veif. 278) les héros porter
des lances aiguës des deux extrémités, combattre
avec l’une & avec l ’ autre. Philopémen ( Polyb. X I , 16)
ayant brifé fa lance Contre les armes du tyran de Lacédémone
, lui porta de fi rudes coups avec le talon de
cette arme, qu’il le tua.
Sur les monumens , les lances s’ élèvent de peu au
deflus de la tête des guerriers. Elles paroiflent n’ avoir
que 1 mèt. 95 c . ou 2 mèt. 11 c. ( 6 pieds ou 6 pieds
& demi ) . Cependant la fariffe ou lance macédonienne
avoit quatorze coudées de longueur, 6 mèt. 82 c. ( environ
21 pieds). Pour défendre les navires, on fe fet-
voit de lances plus longues que les autres ,. appelées
quelquefois contus pour les diftinguer. Les Grecs en
firent ufage devant T roye. Marcellus en arma ( Platarch.
Briani 11 , pag. 25y-') les Romains pour combattre les
foldats d'Annibal, qui n’ avoient que des lances courtes.
Les Cataphraôtes du Bas-Empire , cavaliers couverts de
fe r , en portoient de femblàbles.
On enférmoit les lances dans des étuis ou fourreaux
lorfqu'on n’en faifoit point ufage. 11 eft fait mention de
ces etuis dansTUiade, & Ariftophane en a parlé. (.Acharn.
act. 4 , feen-. 7 . ) Souvent on orndit les lances de banderolles
flottantes ( Frontini, Strat. I , cap. 12 , n°. y ) } de
diverfes couleurs, comme on le voit fur les vafes grecs,
dans les bacchanales , ou des thyrfes pendent de fem- '
blables- örnemèns.' Dans.-les funérailles on portoit les
lances renverfées , verfis armis, dit Stace ( Thebaid. 6 ,
verf. 2 14) ; & fur le beau vafe Médicis, où eft repré-
fenté le facrifice d’Iphigénie, un des héros grecs a le fer
de fa lance appuyé fur la terre. A Athènes on portoit
une lance aux funérailles de ceux qui avoient été affaf-
finés.. ( Demofik. in Everg. pag. 688. JXolfii. ) Préfenter
la lance en la tenant par le milieu de la hampe annon-
çoit que l’ on dëmandoit une fufpenfion.de combat. Ainfi
agit deux fois Heétor dans l’ Iliade, ( Lib. 3 3 vcrf 7 7 .
& 7 ) verf. 54. )
INpieu refièmbloit ( ainfi que je l’ ai dit ) à la lance ,