
THEOPH RASTE, furnommé le Divin, à caufe de la
douceur de fon éloquence attique. C e philofophe écrivit
fur toutes les parties de l'hiftoire naturelle. Fulvius Urfinus
avoit de {fine fon portrait d’après un hermès qui
étoit dans le palais des Maflimi- à Rome , & qui portoit
linfcription grecque astique: Théophrafie , fils de mêlante,
drErefe, On le voit ici. ( f l . X V I I 3 n°. 2. )
MENANDRE , célèbre poète comique d’ Athènes.
Fulvius U r fin us trouva fon bufte en marbre, au revers
du grand médaillon qui renfermoit le bufte ae Sophocle.
Tous deux, avoient leurs noms grecs anciennement
gravés. (P/ . X V I I 3 n°. 3. ) v
M. Vifconti penfe que le prétendu Marias a {fis , de la
villa'Montalte, depuis Négroni, confervé jadis dans le
muféum Pio-Clémentin, & aujourd’hui dans le mufée
français, eft un Ménandre.
POSÏDIPPE. On trouve dans Gronovius~( Thefaur.
Antiq. gr&carum, tom. I I 3pag. 100) le deflîn d’une ftatue
a(fife , fur la bafe de laquelle étoit gravé ce nom ,
HosEîAinnos. Je donne ici le portrait de ce poète comique,
qui occupa la fcène trois ans après la mort de
Ménandre Athénée & Suidas font fouvent mention de
fes comédies, qui ne nous font point parvenues. Cette
ftatue, qui a la même origine que la précédente , étoit
dans le muféum Pio-Clémentin, & orne à préfent le
mufée français. (PI. X V I I , n°. 4 .)
M OSCHION, poète comique grec , qui n’eft connu
que par des citations de Stobée & de Clément d’Alexandrie.
Fulvius Urfinus avoit vu chez Jérôme Garimberti
une ftatue, fur la bafe de laquelle étoit gravé ce nom :
M02X1S2N. ( PI. X V I I , n.°. y. ) ~
ALEXANDRE. La tête de ce héros, qui paroît ici
fous le n°. 6 , eft celle que l’on voit dans le muféum du
Capitole. Winckelmann l’a publiée. (Monum. dmichi inedi
d , nv. iy y . ) Elle eft aujourd’hui dans le muféum
français. Les trous percés dans la chevelure ont fervi à
fixer des rayons de métal, félon M. Vifconti 5 ce qui lui
fait reconnoitre ici le foleil ou Phoebus. (P I . X V I I .
n°. 6 .)
Celle du n°. 1 eft fur une pierre gravée de la galerie
de Florence. (Gem. tom. 1, tab. iy , n°. 2.) ( Pl. X V I I I
En 1779 on trouva, dans les fouilles que fit le chevalier
Azara dans la villa des Pi'ons à Frafcati, un hermès
de marbre cipolin (verd comme les poireaux), avec l’inf-
cription grecque : Alexandre, fils de Philippe, macé...:.
Mengs , peintre célèbre, ami de Winckelmann, reconnut
cétte tête pour l’ouvrage d’ un bon artifte, fait dans le
bon tems de l’a r t , & , avant d'avoir lu l’infcriptiôn,
il la . prit pour le portrait Ü Alexandre ou de fon ami
E’pheftion. Elle eft aujourd’hui dans le muféum français.
L e cit. Leblond , membre de l’Inftitut de France
(Mémoires de LTnfiiiut. Littérature, tome I , page 630 ) ,
n'y retrouve pas les traits qui cara&érifent le fils de
Philippe fur la médaille fuïvante. (P l. X V I I Ï 3 n°. 2. )
Le cit. Leblond ’(ibidem) a prouvé que s’il exiftoit un
véritable portrait d’Alexandre, il devôit, avec la plus
grande probabilité , fe trouver fur les médailles d’ une
ville qui fe glorifioit de l’avoir pour fondateur : telle
étoit Apollonie de Carie. Pellerin ( Médailles de Rois,
Pl. I I ) a publié un médaillon de bronze de cette v ille ,
fur lequel on voit une tête coiffée avec la peau d'un lion,
& la légende : Alexandre , fondateur des Apolloniates : au
revers les villes d’Apollonie & de Lyfias en Phrygie
(voifine de la Carie ) , debout, portant de leur main
gauche, l’une, le fimulacre d’Apollon, l’autre, celui de
la Fortune, & joignant leurs mains droites, avec cette
legende : Alliance des Apolloniates & des Lyfiadéens.
Ce portrait n’eft point idéal : la ligne faciale, ou le
profil au front & celui du nez ne forment point une ligné
droite : on y apperçoit très-diftin&ement un léger enfoncement
à la jonction de ces deux parties fupérieures de
la face. Du refte, cette tête reflemble parfaitement,
i° . à celle qui porte un cafque fur les médailles communes
des Macédoniens, tête que j’avois d it, en 1786
( Dicl. a Antiq. A le xandre ) , être le véritable portrait
a Alexandre j 20. à la tête de jeune homme coiffée de la
dépouille d’ ùn lio n , que l ’on voit fur les médailles &
médaillons d’ argent d’Alexandre j ^°. à la même tête
ceinte du diadème, de fes médailles de bronze, (• Pl.
X V I I I 3 n°. 3 .) .
ÉPICURE. On a trouvé dans les fouilles d’HercuIa-
num (tom. V, pag. 8 1 ) un bufte de bronze, qui porte
fur fon piédouche le nom grec de ce célèbre philofophe.
On en voit ici la tête. Elle-reflemble parfaitement à celle
du muféum du Capitole ( Muf. Capit. tom. I , pag. 1 2 ) ,
qui fut trouvée à Rome en 1742, lorfqu’ on bâtit le nouveau
portique de Sainte-Marie-Majeure. C ’étoit un
hermès à double tête ; l’une porte le nom d’Epicure, 8c
l’autre celui de fon difciple Métro dore. Il ne faut pas
être étonné de trouver plufieurs Epicures antiques car
Cicéron (de Finib. bon. lib. y , in principio ) dit que les
difciples de ce philofophe confervoient fon portrait , non-
feulement peint ou fculpté, mais encore gravé fur des
coupes & des anneaux. Pline l ’ancien (lib. 3y , cap. 2 )
dit encore que fes difciples & plufieurs autres perfonnes
plaçoient fon portrait dans leurs appartemens, & qu’ils
le portoient aufli fur eux. (P l . X V U I , n°. 4. )
MÉTRODORE , l’ami d’Epicure , a fa tête adoflee
au Capitole, à. celle de fon maître de fon ami. (Muf.
Capitol, tom. I , pag. i l . ) (.PL X V I I I , n°. y. )
HERMARCHUS. Le bufte de bronze de ce philofophe
a été trouvé à Herculanum ( tom. V, pag. 72 ) ,
& fon nom grec eft gravé fur le piédouche antique.
Hermachus 3 de M itylène, fut le chef de l’école d’ Fpicure
après la mort de ce philofophe. Celui-ci laifla par tefta-
ment, fon jardin, fa maifon & fes livres à Hermachus ,
qu’il défigna pour fon fuceefleur. (Diogen. Laert. lib. i o s
Epicur. Seg'm. 17. ) ( Pl. X IX , n°. 1..)
C A RN E AD E , philofophe grec,fondateur de la troi-r
fième Académie- On voyoit au palais Farnèfe un bufte
qui portoit fon nom. Vifconti3 éditeur du muféum Pio-
Clémentin ( tomo V I , -pag. 4 1 , hot. g ) , ne rèconnoît
que ce bufte pour appartenir à Carnéade 5 tous les autres
fon t , félon lu i, des Antifthènes. ( Pl. X I X , n°. 2. )
LYSIMAQUE. Le portrait de ce capitaine d’ Alexandre
, qui régna après lu i, eft pris d’une pierre gravée de
la galerie de Florence. ( Gem. I , tab. 2y. ) Il eft parfaitement
reflemblant aux beaux médaillons d’or de ce Roi.
Lyfimaque portoit des cornes de bélier liées à fon diadème
, non comme fils de Jupiter-Ammon, mais comme
un fymbole de la force & de la puiflance. C ’eft ainfi que
les portèrent les Rois d’ A f ie , Antigonus, Démétrius, ôc
Sapor, Roi des Parthes. ( Amrnian. Marcelli, lib. 19 ,
cap. .1. J C FA X IX , n°. 3. )
POSSIDONIUS. On voyoit encore en 17 70 ,.au palais
Farnèfe, le bufte, avec l’ infcription antique iioxtaonios,
gravée fur fa draperie , qui a été publié par Fulvius Urfinus.
Il y a eu deux célèbres philofophes ftoïciëns qui
ont porté ce nom j l’un étoit d’ Alexandrie, & l'autre
fut furnommé le Rhodien ■ parce qu’il enfeigna long-tems
dans l'île de Rhodes. Auquel des deiix appartient le
bufte ? ( Pl. X IX , n°. 4. )
ASCLËPIADFr. Dans le muféum du Capitole (tom. 7 ,
tab. 3 ) eft confervé un bufte dépourvu de barbe, & qui'
porte fur la poitrine l’infcription antique : AcKAHOl a ah c .
Eft-ce le portrait èl Afclepiade, philofophe célèbre &
difciple de Stilpon , ou celui d ’ A fc! épia de, médecin fi
vanté par Pline & par Celfe ? L’abfence -de la barbe a
fait conjecturer à Eottari-, éditeur du muféum du Capitole,
que ce n’étoit pas la tête du philofophe. ( PL X IX , wÊSm
EPAPHRODITE. On voit dans les Reciieils fle Roif-
fard .& dans Fulyius Urfinus.la ftatue d’un homme aflîs ,
tenant un rouleau. Sur la plinthe on lit cette infcription
antique : M. METTIUS EPAPHRODITUS GRAM-
MATICUS GRAECUS M. METTIUS GERMANÜS
FE C. sCe grammairien florifloit à Rome fous les règnes
de Néron & de- Nerva. Cette ftatue , moitié grande
comme nature , eft placée aujourd’hui dans la cour du
palais Altieri. ( Pl. X IX , n°. 6. )
ARISTIDE, fophifte g re c , célèbre à Rome dans le.
fiècle des Antonins, & dont les ouvrages font parvenus
jüfqu’ à nous. Pie IV fie placer, dans la bibliothèque du
Vatican, une ftatue trouvée dans des fouilles faites dans
l’enceinte de Rome. On lit fur la bafe cette infcription ,
qui pafle pour être antique : a pict iah c cmijpneoc.
Ariftide é to it, à la vérité, d’Adrianopolis en Myfie j
mais ayant obtenu de Marc-Aurèle le rétabliflêment de
Smyrne qu’ un tremblement de terre avoit prefque d é - ,
truite, il reçut probablement le furnom de Smyrnéen. \
( Muf. Capit. tom. 1 , pag. 18. ) ( Pl. X X , n°. 1. )
des antiques de la République françaife, on voit un
bufte de marbre qui eft antique, ainfi que le piédouche
l St.les inferiptions gravées fur ce.piédouche & fur la
poitrine. Caylus (Recueil d'antiquités', tome V I ,pl. X L I I )
qui l’ a publié , dit qu’il avoit été apporté de Smyrne en
France. C’eft le portrait d’un médecin, ch ef de l’école
Méthodique. La forme des caractères des inferiptions
fait conjeCturer qu'il a vécu dans le premier fiècle d;e
1 Empire romain. Voici Linfcription qui eft gravée fur le
piedouche: m moaioc a z ia t ik o c ia t po c ME0 OAIKOC.
Marcus Modius Afiaticus Mcdicus Methodicus. On lit fur
la poitrine : ihthp meqoaoy a s ia t ik e ü po e t a t a
KA1PE ITOAAA MEN EX0 AA nA0 i2N «tPESI IIOAAA AE
AÏITA.
Ben'e tibi f it, Medice afiatice, methodics. feéle. dux. Qui
t mutta quidem faufia, multa verà.funefia, mente Uquabili)
pajfus es C e bufte, avec fon piédouche , a de hauteur
f S r J S - ore \ ou m Pied flx Pouces \ f l . X X , rt . 2. i quatre lignes.
S E C T I O N II.
Têtes: hifioriques romaines.
. N UM A . La tête de. Numa Pompilius eft gravée fur
les médailles d’argent de la, famille Pomponia, & le nom
Numa eft écrit fur le 'diadème*, ou le bandeau qui orne
cette tête. On fajtque les,triumvirs monétaires prenoient
pour types des monnaies qu’ ils-faifoient frapper, ou des
traits hiftoriques qui ho no r o ién t Je urs familles , ou les
têtes des héros dont ils prétendoient defcëndre. Là
famille Pomponia fe croyoit ifliie d’ un 'fils du foi Numa.
Oh trouve dans le Muféum Cortor.cnfe, tab. 7 2 , fur une
pierre gravée., la tête de ce -Roi que l’on voit ici.
( PL X X I 3 n°. 1 .)
BRUTUS l ’ancien. '^-.Lucius Junius.) On croit trouver
fon portrait dans un bufte en bronze du muféum français
, qui étoit placé dans le palais des Ç o ’nfervateurs
au Capitole. Le bufte eft d’un ftyle poftériéur aux premiers
Céfars. La tête reflemble à quelqu’une de celles
que L’on voit fur les médailles de la famille Serviliâ.
Mais comme ces têtes different les unes des autres, je
n’ai pas cru devoir donner ici un portrait aufli douteux.
SCIPION L’AFRICAIN. La tête de ce numéro eft
celle d ’une pierre gravée de la collection du prince
Piombino, à Rome. Winckelmann l’ a publiée dans fes
Monumenti antichi ( n° . 176 ). File reflemble par les traits
du vifage, par l’ abfence des cheveux & par la cicatrice
en forme de croix fur le roté droit du crâne, à la célèbre
tête de bafalte du palais Rofpigliofi , qui a été trouvée
Liternum, où Scipion avoit une villa. Elle porte par
tradition le nom de Scipion l ’Africain l’ancien y ce qui l’a
fait donner à trois têtes en marbre du Capitole, à une
du palais Barberini, à une tête de bronze du muféum
français,, à une pierre gravée du cabinet national de
France ( Mariette) , qui porte l’infcription , peut-être
moderne, P. SCIP1. A F ......Mais auquel des deux Africains
appartiennent ces têtes., qui ont une cicatrice? La
tradition les donne, fur des fonaemens légers, à l’ancien
Africain y & Winckelmann croit plutôt y reconnoître
F Africain-le-Jeune. Voyez le Diclionn. d‘ Antiquités, au
mot Scipio n . Au refte , M. Carlo Féa afîure , dans fes
notes fur Winckelmann ( Hifi. de F Art, liv. 6, ch. y , §. 9),
que c’ eft l’ancien Africain, d’après une peinture d’Her-
culanum , non encore publiée, qui repréfente Scipion-
l ’Africain-l’Ancien avec Mafîinifla & Sophonisbe. ( PL
X X I , n°. 2 .)
TERÈNCE. Je donne ici le portrait du célèbre poète
comique , du Ménandre de Rome, d’après la peinture
qui forme le frontifpice du Térence du Vatican. C e précieux
manuferit eft du fiècle de Conftantin. 11 a été
publié, avec les gravures de deflin qui en font l’ornement,
à Urbin en 1736 , in folio. 11 eft- très - probable
que le portrait, tracé fix fiècles après la mort de Térence,
eft une produ&ion de l’imagination du peintre. Aufli je
ne le donne ici que pour fuivre Fulvius Urfinus & fes
imitateurs. ( P l .X X L , n°. 3.)
MARIUS. On n’ a point de portrait véritable du vainqueur
des Cimbres & des Teutons. Celui que l'on voit
fous-ce numéro eft tiré du Recueil de Fulvius Urfinus,
qui l'àvoit defliné fur une pierre gravée, dépourvue d inf-
B