
SE CONDE PARTI E
COSTUMES DES P E U P L E S A N C I E N S ,
J U S Q U ’A U M O Y E N AGE.
O B s e R VA T i o N générale sur les costumes.
I l faudra confulter la troifîème partie de ce Recueil
(celle qui repréfente les figures antiques) , pour con-
noître les figures qui correfpondent a chaque livre des
coftumes.
Les' figures forment le complément de ces livres,
parce qu'elles préfentent en entier & mis en aâion , les
détails auxquels feuls efl coftfacrée la partie des cofi-
tûmes.
N. R. La partie des coftumes, relative aux Egyptiens ,*
ne fera donnée qu'après la publication du travail de la
commiffion des favans français qui ont fuivi en Egypte
notre illuftre Empereur.
L I V R E ' P R EMI E R .
G U E R R E .
CHAPITRE PREMIER.
A R M E S D Ê F E N S I V E S E T H A B 1 L L E M E N S.
S E C T I O N P R EM I È R E .
D e s casques en général*
L es cafques préfentent, fur les monumens , un nombre
infini de variétés > mais on ne peut établir aucune dif-
tin&ion relative aux différens peuples de l'antiquité. Un
exemple fuffira pour faire fentir le danger de ces règles
exclufives. On croit affez généralement que les cajques
dépourvus de vifîère appartiennent aux Romains ; auffi
les appelle-t-on cafques romains. Cependant la tête de
Rome fur les médailles confulaires porte fouvent un
cafque muni de vifîère , c'eft - à - dire 3 celui que l'on
appelle grec. f N os. 2,, 3 & 4 de la planche X X X V il:
D'ailleurs, la belle Minerve, gravée fur des camées par
Afpafus, & prife dans les deux derniers fiècles pour celle
d'Afpafîe, eft coiffée d'un cafque fans vifîère. On la voit
ici au 7z®. 2 de la planche LL Minerve eft coiffée de même
fur les médailles d'Athènes. On ne peut donc établir
aucune différence Certaine entre les cafques grecs &
romains. Je dirai la même chofe des cafques deffinés fur
> les vafes & les monumens etrufques. D'abord on fait que
les vafes ainfi nommés ont été trouvés la plupart, non
dans l'Etrurie , mais dans la Campanie & dans les îles
grecques. Ils font donc l'ouvrage des artiftes grecs, &
non des Etrufques. De plus, il eft aujourd'hui généralement
reconnu que les fujets deffinés fur ces vafes &
Tvcn.eS- fur les marbres appelés etrufques, font tirés de
* hiitoire grecque mythologique. On peut en conclure
avec probabilité, que les cafques & les autres parties du
coftume que l'on y voit tracés font grecs.
Voilà une fécondé diftin&ion établie jufqu'ici entre
les armes grecques & étrufques , qu'il faut oublier.
Seuls, les cajques troyens ou phrygiens préfentent ordinairement
une forme qui tient dercelle au bonnet phrygien,
& qui peut les faire claffer féparément.
. L ’ ordre que j’obferverai dans l'explication des cafques 3
dont je préfente une grande variété, fera celui-ci : i° . Les
cafques troyens ou phrygiens 5 2°. les cafques des autres
Barbares ; 30. cafques des Grecs & des Romains, distribués
félon leurs degrés de.fimplicité, ou félon le nombre
des pièces dont ils font compofés ; 40. enfin les cafques
qui préfentent quelques particularités relatives à des
traits d'hiftoire ou d'érudition.
I . Cafques des Troyens.
PI. X X X V I I , n°. 1. Cafque d'Enée. Peintures du
manufcrit de V irg ile, qui étoit dans la bibliothèque du.
Vatican. On croit qu'il a été écrit & peint fous le règne
de Théod ofe, vers la fin du quatrième fiècle.
Pi. X X X V I I , n°. 1. Cafque de la tête de la déefîe
Rome3 fur les médailles de la famille Cornelia. On s'accorde