cette même naissance, vers la neuvième année de l’empire de Néron, l’an du
monde 4o63.
Cet auteur n’a presque rien écrit dans ce livre, que ce qu’il avoit vu lui-
même ; c’est pourquoi il n’a point suivi les voyages de Saint Barnabé , qu’il
avoit commencé à décrire, ainsi que plusieurs autres faits qu’il a laissés imparfaits
, comme n’ayant pas été témoin de la suite. Il semble qu’il n’ait commencé
à suivre exactement Saint Paul dans ses voyages, que lorsque cet Apôtre vint
à Troade, ville de la Macédoine ; car c’est la première fois qu’il parle au
pluriel en première personne. ( Voyez chap. 16 , v. 10 et suiv., dix-huit ans ou
environ après la mort de Jésus-Christ. )
Ce livre est écrit en g re c , d’un style aussi pur que celui de son Evangile ;
et les Exordes qu’il a mis à la tête de l’un et de l’autre de ces deux livres,
prouvent qu’il avoit appris, dans l’étude des Belles-Lettres , à écrire avec
ordre et selon les règles de l’art. ( Voye? ce que l’on a dit dans l’argument
qui est à la tête de son Evangile. )
LesEbionites rejetoient ce livre, comme contenant les actions et la doctrine
de Saint Paul, qu’ils regardoient comme l’ennemi de la Circoncision et des
cérémonies légales de la loi. Voyez JEusèbe, lib. 4 , histor. cap. 2 9 ; Saint
Rpiphane yhceres. 3o , n. 16. Les Marcionites le regardoient aussi comme un
ouvrage apocryphe, Voyez Tertul. lib. 5, adv. M a rc , cap. 2. Les Manichéens
de même ne le recevoient point, parce qu’il y étoit fait mention de la descente
du Saint-Esprit. Voyez Saint Aug. lib. de utilitate credendi, cap. 3. Saint Jean
Ghrysostôme se plaignoit, de son temps, dans son Homélie première sur ce
livre , que la plupart des fidèles ne s’attachoient qu’à la lecture des livres des
Evangiles , et des Epîtres des Apôtres , et négligeoient celle de leurs Actes,
quoiqu’elle ne fôt pas moins nécessaire à leur instruction, ni moins propre
à les fortifier dans la fo i, et à les encourager dans la pratique des vertus
chrétiennes.