d’ignominie ; ce qu'il dit être un mystère dont l'intelligence est au-dessus de
toutes les pensées des hommes, et dont ils rechercheront inutilement k raison.
Tout ceci est compris dans les onze premiers chapitres de cette Epitre ; car
dans les cinq derniers, l’apôtre y ajoute des préceptes pour bien vivre, et
remplir dignement la vocation au christianisme ; et sur-tout il recommande aux
•fidèles d’être soumis aux puissances , non par crainte, mais par religion, de
payer les tributs, et de s’attacher à accomplir exactement le précepte de
l'amour du prochain, ne rien faire , quoiqu’indifférent, qui le scandalise , à
s'abstenir des viandes immolées aux idoles, observer les jours marqués par la
loi, pour ne pas blesser k conscience des foibles.
Comme le sens de cette lettre, aussi bien que celui de toutes les autres de
■ cet apôtre , a paru dès son vivant même, difficile et obscur ; ensorte que
l’apôtre saint Pierre, a. Epist. cap. 3 , v . 16 , n’a pu se dispenser d’en avertir
■ les fidèles , en leur écrivant qu’il y avoitdans ces lettres quelques endroits
difficiles à entendre , que des hommes ignorans détournoient à de mauvais
sens ; on a cru qu’il étoit à propos d’avertir ici que quoique le style des lettres
de saint Paul soit vif, énergique, et propre à attirer l ’attention, il ne laisse pas
de présenter quelque sorte d’obscurité à l’esprit ; parce que cet apôtr e ayant
coutume de proposer d’abord sa pensée d’une manière sommaire, et sous des
expressions figurées et des termes peu usités, il n’est pas facile de le bien
entendre, si l’on ne le suit exactement; c’est pourquoi il est nécessaire de ne
se pas prévenir, et d’attendre qu’il s’explique lui-méme ; car il est certain qu’il
le fait toujours, qu’il n’y a pas même un seul mot obscur qu’il ne dévelope
dans la suite, et qu’il ne rende intelligible par l’enchaînement de ses principes,
et par d’autres termes plus expressifs. C’est pourquoi il est nécessaire de le lire
de suite avec attention, et de comparer les expressions les unes avec les autres*
afin de dissiper toute obscurité.
E P I T R E
DE S A I N T PAUL
AUX ROMAINS .
C H A P I T R E P R E M I E R .
1. Charité de saint P a u l envers les Romains. I l ne rougit point
de ! E va n g ile. L e ju ste v it de la foi»
i. P a u l , serviteur de Jésus-Christ, apôtre par la vocation divine y
choisi et destiné pour annoncer l’Evangile de Dieu,
2. Qu’il avoit promis auparavant par ses prophètes dans les
saintes Ecritures,
3. Touchant son Fils , qui lui est né, selon la chair, du sang et de
la race de David;
4. Qui a été prédestiné pour être Fils de Dieu dans une souveraine
puissance, selon l’esprit de sainteté, par sa résurrection d’entre
les morts; touchant dis-je ^ Jésus-Christ notre Seigneur;
h . Par qui nous avons reçu la grâce et l’apostolat, .pour faire
obéir à la foi toutes les nations, par la vertu de son nom ;
6. Au rang desquelles vous êtes aussi, comme ajant été appelés
<p.ar Jésus-Christ:
7. A vous qui êtes à Rome, qui êtes chéris de Dieu, et sainte
par votre vocation ; que Dieu notre Père, et .Jésus-Christ notre
.Seigneur vous donnent la grâce et la paix.
8. Premièrement, je rends grâces à mon Dieu pour vous tous
par Jésus-Christ , de ce qu’on parle de votre foi dans tout le
inonde.
ip. A a