par Yan Breda, quoique les deux derniers fussent cependant pendant
un grand nombre d’années, de 1780 jusqu’ à 1864, mes
prédécesseurs dans la direction de notre collection paléonto-
logique.
La tortue de Yan den Ende consiste en quelques parties
de la carapace, savoir : la pièce nuchale, quelques pièces vertébrales
et costales et quelques bouts non élargis de côtes.
Il semble que ce bloc de pierre a été brisé en plusieurs
morceaux, et qu’une partie considérable de ces fragments a
été perdue: il y manquent de très grands morceaux.
Le no. 7542 est l’autre échantillon de Yan den Ende. Ce
fossile très mutilé nous présente la pièce nuchale ou plutôt la
moitié gauche de cette pièce et quatre pièces marginales.
Le no. 11277 est une des pièces de la collection Hencke-
lius. C’est une partie du bouclier dorsal d’une tortue. Ce
fossile présente la pièce nuchale, une pièce vertébrale et
quelques pièces costales. De ces dernières la troisième du côté
droit est brisée en une si grande multitude de petits fragments,
qu’il m’a été presque impossible de les réunir et d’en refaire
la pièce. Nous ne nous en occuperons plus longtemps.
Le no. 11360, aussi de la collection Henckelius, ne fait voir
que trois pièces vertébrales et deux pièces costales, tout le
reste est perdu.
No. 11359 est un fossile très intéressant: c’est une grande
partie de la bordure autour de la carapace, qui était formée
de pièces osseuses. Ces pièces marginales sont composées de
deux longues lames qui, unies par leur bord extérieur, s’écartent
et se dilatent de manière à former en dedans une espèce
de rainure longitudinale. La lame extérieure est de beaucoup
plus épaisse que l’intérieure, surtout dans les pièces antérieures.
Ce fossile remarquable est provenu de la collection Camper.
Outre cette bordure, le musée possède encore un grand
nombre de pièces marginales détachées et de fragments de ces
pièces. Nous ne nous en occuperons pas davantage, voyez les
no. 11335, 11286, 11266, 7455, 7434 et plusieurs autres.
Le nombre de restes de la tortue de Maestricht étalés dans
cette vitrine, est si considérable, qu’il ne nous est pas possible
de nous en occuper plus longtemps. Sauf les pièces décrites,
nous remarquons ici encore des pièces nuchales, vertébrales et
costales isolées, quelques fragments du plastron, des os de la
tête, quelques restes de mâchoires inférieures, des vertèbres
dorsales, des fragments du bassin, des os des extrémités, etc.
formant ensemble une collection composée d’au moins 150
échantillons.
À GAUCHE IJE LA PORTE D’ENTRÉE
DE LA GRANDE SALLE.
En entrant dans la grande salle du musée, nous voyons à
gauche une espèce de vitrine, dont le fond est un miroir. Sur
le verre sont plaoés cinq petits piliers de cuivre poli, et sur
ces piliers gît le crâne pétrifié d’un grand animal : au moyen
du miroir il est possible d’examiner, sans retourner l’objet,
la face inférieure, les os du palais, les bords de la mâchoire
supérieure avec des restes de dents etc. de cette remarquable
tête du Zeuglodon macrospondylus Müll.
Ce fossile magnifique provient du terrain tertiaire inférieur
(eocène) de Claiborne, Alabama, Amérique. Les zeuglodontes
sont des animaux mammifères, qui ont été rapprochés des
sirénoïdes (lamantins, dugongs, halithérium etc.) Les zeuglo-
dontes ont les formes aquatiques de ces derniers et des cétacés,
mais l’ensemble de leurs caractères les éloigne de tous les
deux 5 leur museau allongé et leurs dents tranchantes empechent
de les réunir aux sirénoïdes ; leurs dents de deux sortes, dont
les molaires à deux racines, ainsi que leurs ouvertures nasales
normales, les distinguent encore mieux des cétacés. D’apres
M. le prof. Yan Beneden, qui en 1864 a examiné l’exemplaire
de notre musée, le Zeuglodon doit être rapproche des phoques:
ce grand connaisseur des mammifères du crag d’Anvers, en
admirant notre crâne du Zeuglodon macrospondylus me dit, en
indiquant les narines de l’animal : „il est un phoque, Monsieur,
je vous assure, il ést un phoque.”
La première découverte de ce genre a ete faite par Harlan,
en 1835, qui en trouva des ossements dans le'terrain tertiaire
d’Arkansas en Amérique, et qui les décrit en les
rapportant aux reptiles, sous le nom de Basilosaurus. En
1839 il transporta ces ossements à Londres, où Owen démontra
par l’analyse microscopique des dents, que l’animal,
au contraire, devait être rapproché des lamantins.
En 1845, un certain monsieur Koch trouva dans l’Alabama
d’autres ossements de cet animal. Koch composait de ces
ossements un squelette fantastique, une tête avec une colonne
épinière composée d’au moins cent vingt vertebres, des
membres antérieurs et postérieurs. Il prétendit alors avoir
découvert des restes d’un grand s er pent de mer, auquel
il donna le nom de Hydrarchos. Il exposait ce squelette
monstrueux dans les villes principales de l’Amérique, et puis
à Yienne, à Dresde, à Berlin et autres villes de l’Europe.
Là, cet animal curieux fut étudié par plusieurs savants, par