VITRINE 59.
Nous ne voyons dans cette vitrine que des restes de cri-
noïdes. En parcourant les armoires 17 et 19, nous avons
déjà donne quelques renseignements eu égard ces animaux,
voyez p. 60. Disons ici quelques mots sur les exemplaires
remarquables, qui portent les no. 9944, 9462 et autres.
Le no. 9944 nous présente un grand nombre de cal ices
de VEugeniacrinus caryophyllatus Goldf. du terrain jurassique
de Randenberg, Suisse. Ces calices ressemblent plus ou moins
à des clous de girofle, les fruits du giroflier, Caryophyllus
aromaticus, d’où leur nom. Les eugeniacriniens sont de petits
crinoïdes, portés sur une tige courte; leur calice est composé
de cinq (ou quatre) pièces: il est souvent placé obliquement
sur un renflement de la tige.
Le no. 9943 présente des calices d’une autre espèce d’euge-
niacrinus, VE. nutans Goldf.
Les no. 9462 et 5167 sont des calices de YApiocrinus
Parkinsoni d!Orb., le premier du bradford-clay d’Angleterre,
et le second du terrain jurassique de Wurtembourg. Les
apiocrines ont un calice pyriforme, porté sur une très longue
tige, composée d’anneaux nombreux.
Le no. 3498 est le calice d’une autre espèce d’Apiocrinus,
VA. Goldfussi d’Orb. du calcaire corallien de Besançon.
Le no. 3499 nous présente le calice du Millericrinus mes-
piliformis d’Orb., du terrain jurassique de Heidenbeim, Allemagne,
qui d’après Pictet doit être rapproché des Haplocrinus
de Steininger. Ce calice est composé de trois pièces basales et
cinq pièces radiales principales; la voûte est formée par cinq
pièces triangulaires convergeant au centre.
VITRINE 60.
Parmi les fossiles exposés dans cette vitrine, nous remarquons
deux exemplaires d’un polype de la famille des poritides,
qui ont été nommés Pleurodictyum problematicum Goldf., no.
901 et 902. Ce polypier se trouve dans le terrain dévonien
d’Allemagne, de France, d’Angleterre, d’Espagne et d’Amérique.
On n’en connaît que cette espèce. On ne l’a trouvé
qu’à l’état de moule, et par conséquent on conçoit que toutes
les parties solides du moule correspondent à des cavités et
les cavités à des parties solides. On reconnaît ainsi que ce
polypier a dû être composé de calices polygonaux sur un
plateau commun.
Une grande place dans cette vitrine est occupée par une
collection très intéressante d’as tér ide s et de cr ino ïd es
du schiste argileux dévonien de Bundenbach près Birkenfold.
Il paraît que la plupart de ces fossiles paléozoïques ont été
trouvés, vers 1860 ou 1861, par un certain M. Tischbein;
que quelques-uns ont été la propriété du prof. Dunker à
Marburg ; que le dr. Krantz à Bonn a envoyé ces fossiles au
prof. Ferd. Roemer pour en faire la description, et que plus
tard le prof. Van Breda a acheté cette collection pour notre
musée. La description de ces fossiles par le prof. F. Roemer
se trouve dans la Palaeontographica, T. IX, p. 143. J ’y renvoie
le lecteur.
ARMOIRE 20.
Les grandes plaques de calcaire liasique, étalées dans cette
armoire, nous présentent des impressions et des restes de la
coquille enroulée de plusieurs ammoni tes. Nous avons vu
dans les armoires 5, 7 et 16 et dans les vitrines 53 et 54
autant d’ammonites, qu’il n’est pas nécessaire de répéter tout
ce que nous en avons dit: voyez plutôt p. 25, 28, 58, 63, 64.
VITRINE II.
En entrant dans la grande salle du musée, le premier
objet qui se trouve devant nous, est une vitrine quadrilatérale,
qui porte le no. II et qui nous présente une des pièces
les plus célèbres de notre musée, savoir les mâchoires du
Mosasaurus Camperi Meyer, no. 7424. C’est dans la craie
de la montagne St. Pierre près Maestricht qu’on a trouvé ce
beau fossile. En 1784 cette pièce illustre a été achetée du major
Drouin par le prof. Van Marum pour le musée Teyler, avec
un grand nombre d’ossements divers de ce reptile, que nous
rencontrerons dans les vitrines VII, VIII et IX. L’objet se
compose de trois portions des mâchoires, garnies de plusieurs
dents, et qui montrent des dents de rechange très belles.
Conybeare a donné le nom de Mosasaurus à ce reptile,
parce qu’il a été trouvé pour la première fois sur les bords
de la Meuse près de Maestricht. Les ossements de cet animal
furent considérés dans l’origine comme ayant appartenu à
un cétacé, puis à un crocodile. Adrianus Camper et après lui
Cuvier, montrèrent par les caractères de la dentition et du