Palaeomeryx emineus v. Meyer. Ensuite beaucoup d’os qui
attendent encore des recherches, afin de constater à quel
mammifère fossile ils ont du appartenir un jour. Les dents
de mammifères r o n ge u rs se voient ici sur mainte plaque,
et surtout notre attention se porte sur quelques individus,
no. 8470, 8478 et 8479, qui probablement se rapportent au
Lagomys oeningensis v. Meyer ou au Lagomys Meyeri Tschudi.
Cependant une étude ultérieure placera possiblement ces
animaux dans un tout autre genre de rongeurs.
Enfin nous observons ici quelques plaques qui nous présentent
des os creux à l’intérieur, et qui sans doute sont des os
d’oi seaux fossi les d’Oeningen. Les no. 8457 et 8458 font
admirer des pl umes d’oi seau et no. 8456 nous présente le
pied d’un oi seau très reconnaissable: de tels objets sont très
rares et ne manquent pas de frapper la curiosité du paléontologue.
ARMOIRE 11.
Les débr i s d ’os et les dent s exposées dans cette armoire
11 ont été trouvées dans les couches marneuses d’Oeningen.
Ce sont des restes d’un grand proboscidien fossile,
d’une espèce qui a été nommée Mastodon angustidens Cuv.
Le genre Mastodon a aujourd’hui complètement disparu de
la nature vivante. Ces animaux avaient la forme des éléphants,
leur crâne bombé et celluleux, leurs grandes défenses à la
mâchoire supérieure et leur démarche lourde. Ils avaient
aussi probablement une longue trompe ; car les os du nez
ressemblent à ceux de l’éléphant. Ils en différaient principalement
par leurs dents molaires, dont la couronne simple
était hérissée de mamelons coniques, réunis de manière à
former un certain nombre de collines transversales, qui ne
sont point réunis par du ciment. Les numéros 8491, 8487
etc. nous présentent de beaux échantillons de telles dents
du Mastodon d’Oeningen
Il paraît que le genre mastodon a eu des représentants en
Europe, en Asie et en Amérique: surtout on en a trouvé de
nombreux et beaux débris dans plusieurs localités de l’Amérique
septentrionale 5 quelques musées des Etats-Unis, ainsi
que le British Muséum en possèdent des squelettes complets.
Ces ossements fossiles avaient déjà frappe les habitants de
la Louisiane et du Canada, qui désignent cet animal sous le
nom de père aux boeufs, parce qu’on trouve souvent ses
Os enfouis avec ceux plus récents des buffles ou des bisons.
Les défenses du mastodon ressemblaient à celles de l’éléphant,
et ont été récourbées comme dans cet animal : dans
la grande vitrine au milieu de la grande salle on trouve
tout ce que l’on a pu rassembler des défenses du Mastodon
angustidens, qui vivait un jour aux environs d’Oeningen en
Suisse.
VITRINES 31, 32, 83, 34, 35, 36 et ARMOIRE 12.
Ces six vitrines et l’armoire 12 sont remplies d’une multitude
de p l a nt e s fossi les du terrain tertiaire d’Oeningen.
Il va sans dire qu’il est impossible de décrire ici tous ces
restes de végétaux. Disons seulepaent que ces plantes ont été
étudiées et décrites par feu le Prof. O. Heer, dans son magnifique
ouvrage intitulé Flora tertiaria■ Helvetiae. D’après ce
savant, ces plantes d’Oeningen nous prouvent qu’au temps de la
déposition des couches pliocènes lacustres, qui à présent sont connues
sous le nom de molasse d’eau douce, la Suisse a été ornée
d’une végétation, qui nous apprend que le climat de ces jours
a dû être subtropique, un climat plus chaud que celui qui
règne aujourd’hui dans ces contrées. Nous devons aller vers
le sud, à une distance d’environ 15 dégrés de latitude, pour
rencontrer un tel climat. Mais il n’est pas dans le Vieux Monde
que nous rencontrons ces végétaux subtropiques, nous devons
passer l’océan et aller à la Floride, à la Louisiane, à la
Nouvelle Oeorgie ou dans les environs de New-Orleans pour
trouver les formes analogues des plantes d’Oeningen. Ces
plantes d’Oeningen sont représentées ici par des feuilles, des
racines, des fleurs, des fruits de diverses espèces des genres
Smilax, Cornus, Celastrus, Rhus, Podocarpium, Caesalpinia,
Populus, Acer, Quercus, Ficus, Tilia, Salix et beaucoup d’autres,
surtout deux espèces de peupliers, le Populus ovalis Braun
et le Populus latior Braun prédominent. Ces plantes nous
prouvent que la terre aux environs d’Oeningen, dans la période
pliocène, a été recouverte de grands bois, de hautes futaies
composées de lauriers, de chênes, d’érables et de noisetiers,
avec des Liquidambars et des Planer es. Le taillis était composé
de saules, de groseillers, de Myrica, de Sumach ; les plaines
basses étaient recouvertes de graminées, de cypéracées etc.
et les rivages des marais étaient bordés de plusieurs espèces
de joncs, de roseaux et d’autres plantes riveraines ou aquatiques.
Nous prions le lecteur de bien vouloir examiner dans ces