9414, 1440, 9413, 1441. Sans aucun doute ces espèces d’alges
fossiles sont des restes organiques très remarquables de
l’époque de la formation des couches liasiques inférieures.
VITRINES 14, 15, 16, 17 et 18.
Dans ces cinq vitrines nous observons un grand nombre de
coqu i l les de mol lus que s fossiles, provenues pour la
plupart des terrains tertiaires. Il ne conviendrait pas de donner
ici une description détaillée de toutes ces coquilles: dans mon
Catalogue de la collection paléontologique du musée Teyler
j ’ai énuméré avec accuratesse de tous ces objets le nom, les
synonymes, les auteurs qui en ont traité, les lieux de provenance
etc. Si mon lecteur désire étudier ces coquilles fossiles,
il pourra consulter mon Catalogue. Disons ici en peu de mots,
que ce sont des coquilles de mollusques acéphales, et que
ces animaux se distinguent par l’absence d’une tête et par
conséquent par le développement très imparfait des organes
de la vision, de l’audition et de la préhension. Leur corps,
qui renferme les viscères, est placé entre les deux lames du
manteau, comme un livre dans sa couverture. Les branchies
sont composées de quatre feuillets régulièrement striés et
placés aussi en dedans du manteau. La bouche est à une
extrémité; l’anus s’ouvre à l’autre, placé souvent au bout d’un
tube extensible qui sort de la coquille. Entre les deux, mais
plus près' de la bouche, est un pied plus ou moins développé,
formé d’une masse charnue et qui se meut comme la langue
des mammifères.
Ces mollusques sont toujours protégés par une coquille
bivalve, composée de deux parties plus ou moins égales, articulées
par une charnière. Cette coquille est maintenue ouverte
par un ligament élastique, elle est susceptible d’être fermée
par un, deux ou plusieurs muscles, attachés d’une valve à
l’autre. Les muscles qui ferment la coquille forment en dedans
des valves des impressions musculaires. Quelquefois il n’y en
a qu’une seule médiane ; dans les coquilles équivalves on en
distingue ordinairement deux très écartées l’une de l’autre,
dont l’une se nomme buccale et l’autre anale. Ces impressions
musculaires sont réunies par une ligne qui est formée
par l’impression du bord du manteau, et qui en général est
parallèle au bord de la coquille.
Pour d’autres particularités je dois renvoyer le lecteur aux
ouvrages qui traitent spécialement de la conchologic et surtout
aux ouvrages conchologiques énumérés dans mon Catalogue
cité ci-dessus.
Nous remarquons ici des espèces diverses des genres Ostrea,
Pecten, Mytilus, Area, Cardium, Venus, Solen et une_ multitude
d’autres. La plupart de ces coquilles fossiles proviennent
de Castell’ arquato, du bassin de Yienne, de Yerona, d Alzey
de Mayence, de Grund, de Klein Spauwen, de Gainfahren etc
ARMOIRE 5.
Les coquilles enroulées qui se trouvent exposées dans cette
armoire 5 sont des coquilles d’animau x c é ph al opod es
de l’ordre des Tentaculifères. Ces coquilles sont enroulées en
spirale régulière dans un plan, leurs tours étant en contact
ou se recouvrant les uns les autres. Les ammoni te s,
comme l’on nomme ces coquilles, forment un genre très nombreux,
remarquable par la variété et l’élégance de ses formes.
On les a primitivement nommées cornes d’Ammon, du
nom de Jupiter-Ammon. Il paraît qu’on avait coutume de
représenter ce dieu avec des cornes enroulées et qu’on le
révérait en Libye sous la figure d’un bélier. D’autres auteurs
pensent que l’origine du mot de cornes d’Ammon vient de
ce que les premières ammonites connues ont été trouvées dans
le voisinage du temple de Jupiter-Ammon.
Les premiers observateurs qui les ont étudiées, y ont facilement
reconnu des coquilles. En 1553, Belon les comparait
déjà aux coquilles cloisonnées des nautiles. Le nombre considérable
des espèces d’ammonites, répandues dans les terrains
de l’époque secondaire, ont en tous temps attiré l’attention
des géologues et des zoologistes.
Les ammonites ne vivent plus aujourd’hui, de sorte qu’on
ne connaît pas l’animal lui-même. On a découvert des ammo-
nites complètes, qui montrent clairement que la dernière loge
des coquilles est très grande et qu’elle a dû servir de
demeure au mollusque. Ces coquilles sont cloisonnées et en
général minces, et par conséquent légères: il est très probable
que les ammonites naviguaient sur la surface des mers,
comme le font aujourd’hui les nautiles et les argonautes,
habitant principalement la haute mer, et plus rare les rivages,
où elles risquaient de se briser contre les rochers.