et convexe. Toutes les pattes sont vigoureuses et paraissent
avoir été pourvues de fortes épines.”
Enfin le no. 6476 nous fait voir l’unique échantillon
d’une pince fossile de Solenhofen: c’est le Chelifer fossilis
Weyenb. décrit par feu ce savant dans le Periodico zoolojico
argentina, T. II.
ARMOIRE 13.
Dans cette armoire sont exposées deux plaques pierreuses
correspondantes, les numéros 6918 et 6919, qui présentent
des écailles et des dents d’un grand poisson fossile, auquel
j ’ai donné le nom de Gyrodus giganteus Winkler, à cause
de sa grandeur exceptionnelle. En le voyant pour la première
fois, je ne croyais pas que des empreintes d’ëcailles aussi
grandes pussent appartenir à un poisson du genre Gyrodus.
Ces écailles sont ornées de rides longues et courbées en tous
sens et séparées par des rainures peu profondes, qui s’entrecroisent
dans toutes les directions et sans la moindre régularité.
Les deux dents isolées de notre Gyrodus giganteus
sont de la grosseur de petits pois, et leur couronne présente
le sillon annulaire caractéristique des gyrodus, avec un double
cercle de petits monticules : au milieu du cercle intérieur on
remarque deux monticules isolés. A quelque distance de ces
deux dents on voit trois rangées de dents, dont les plus
grandes ont à peu près la grosseur des deux premières.
Ces rangées de dents étaient tout-à-fait cachées dans la roche,
et ce n’est qu’avec beaucoup de peine et de patience, que
j ’ai pu ôter la couche pierreuse qui les cachait.
Au milieu de l’armoire 13 se trouve un bel exemplaire
d’un Gyrodus à peu près complet, le no. 13106. Les nageoires
anale et dorsale de ce poisson sont soutenus par des rayons
longs en avant et diminuant rapidement ; la caudale est
profondément échancrée. J ’espère étudier ce poisson, afin
de constater s’il est le représentant d’une espèce nouvelle
ou s’il doit être rapporté au Gyrodus circularis Wagn.
Le no. 14838 nous présente une espèce de raie fossile,
le Spathobotis bugesiacus Thiollière, provenue des schistes
lithographiques de Cirin, Ain. Ce poisson se caractérise par
l’existence d’une nageoire en crête basse, qui s’étend sur le
dos, entre les deux os en ceinture. Le museau est simple et
la queue n’est pas armée d’aiguillons. Il ne serait pas impossible
que le Thaumas alifer Münst., que nous avons examine
dans l’armoire 8 et indiqué comme un squatinide, n’appartînt
à ce même genre et peut-être à la même espèce. Rappelons
encore qu’un autre poisson de cette espèce se trouve exposé
dans la vitrine YI.
Le no. 14836 est le Caturus velifer Thiollière, poisson de
Cirin, comme le précédent. Ce poisson présente les caractères
des Caturus: les écailles petites et minces, les grosses dents
coniques, la dorsale opposée aux ventrales, etc.
Le no. 10344 est le Squatina acanthoderma Fraas. Ce
poisson plagiostome provient du calcaire lithographique de
Bavière, il est l’échantillon original de la description de Fraas,
dans le Zeitschrift d. deutsch. geol. Gesells. 1854. Les squatinides
ont la bouche fendue au bout du museau et non en dessous,
les yeux situés à la face dorsale, et de grandes nageoires
pectorales. La tête est ronde, le corps est large et aplati.
VITRINE 40.
Dans cette vitrine nous remarquons un grand nombre
d’osselets internes de cé pha lopod es a c é t abu l i f e r e s
du calcaire lithographique de Bavière. Rappelons ici que les
céphalopodes acétabulifères sont des animaux qui ont une
tête bien distincte, munie d’yeux saillants, et de huit ou
dix bras armés de ventouses, qui leur servent à se fixer
ou à saisir leur proie. Ils ont un osselet interne composé
d’une matière solide calcaire, formé de cellules nombreuses
et irrégulières. Cet osselet de la sèche actuelle est connu de
tout le monde sous le nom d’os de sèche; il est large,
ovale, bombé en dessus et en dessous, et terminé postérieurement
par une pointe plus dure. Dans le corps des céphalopodes
acétabulifères se trouve une poche à encre, un
réservoir qui contient un liquide noir, que l’animal peut
répandre en abondance autour de lui, pour teindre l’eau et
échapper ainsi à ses ennemis. Toutes ces particularités s’observent
ici aux fossiles dont nous traitons à présent. La
plupart appartiennent au genre a c a n t h o t e u t h i s Wagner.
Quelques individus ont laissé l’empreinte de leurs corps et
de leurs bras, voyez no. 10269, 10270, 5969 Leurs bras,
au nombre de dix, sont peu inégaux et tous munis de
c r och et s sur deux lignes, particularité qui s’observe facilement
en examinant une plaque pierreuse de cette vitrine.
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