La taille des ammonites présente de grandes différences :
quelques-unes ont atteint des dimensions telles qu’on les a
comparées à des roues de voiture, d’autres ont moins de
10 m.m. de diamètre.
Les premières ammonites ont apparu vers la fin de l’époque
triasique, les plus anciennes que l’on connaisse ont été trouvées
dans les terrains salifériens. Elles sont nombreuses et variées
dans tous les terrains jurassique et crétacé, et disparaissent
avant la formation des terrains tertiaires. Le nombre des
espèces connues dépasse cinq cents.
ARMOIRE 6.
Dans cette armoire 6 nous voyons les restes fossiles de trois
espèces de sauriens du genre Ichthyosaurus, p o i s s o n-1 é z a r d,
dont nous venons de parler en examinant Y Ichthyosaurus
communis exposé au mur de la petite salle au-dessus de la
vitrine IY. Il est certainement superflu de répéter nos paroles :
il suffira de dire que l’échantillon d'Ichthyosaurus communis
Conyb. que nous voyons placé dans le compartiment du milieu
de l’armoire 6, le no. 2727, est un des échantillons les plus
parfaits et les plus beaux que l’on connaisse: tous les os qui
composent le squelette s’observent sur cette dalle: surtout
on est frappé par l’état excellent de conservation des pattes-
nageoires, des dents, de toutes les vertèbres de la colonne
vertébrale, du cercle osseux dans l’orbite etc. Cette pétrification
magnifique est provenue du lias de Lyme Regis en
Angleterre.
A gauche de ce fossile nous remarquons la plus grande partie
du crâne avec les mâchoires garnies de quelques dents, d’une
autre espèce d’Ichthyosaurus, no. 2728, qui a reçu le nom
à' Ichthyosaurus tenuirostris, le p o i s s o n-1 ézard au museau
ét roi t , à cause de l’étroitesse de son museau: de même les
dents sont beaucoup plus grêles que celles des autres espèces
de ce genre. Cette pétrification provient du lias de Boll en
W urtembourg.
A droite nous observons la tête d’un exemplaire gigantesque
du poi sson- lézard à dents plates, Y Ichthyosaurus
platyodon Conyb. no. 2728 et au-dessus de Y Ichthyosaurus
communis une patte-nageoire du même animal, le no. ‘2724.
Remarquons l’orbite grande avec le cercle osseux, et les dents
qui se sont conservées admirablement. La couronne de ces dents
est comprimée et offre de chaque côté une arête tranchante. En
regardant la patte-nageoire colossale nous comprenons quel
reptile gigantesque cet ichthyosaure a dû être: la grandeur
de cette patte et de cette tête nous prouvent que l’animal
entier a dû avoir une longueur d’au moins 8 mètres, de la
pointe du museau jusqu’au bout de la queue. Dans le temps
j ’ai dessiné des figures de grandeur naturelle de cette tete et
de ce pied, et je les ai offertes comme cadeau à l’un des
savants les plus éminents du monde entier, à M. le prof. Yan
Beneden à Louvain, et celui-ci a exposé ces dessins dans la
vestibule de l’université de Louvain, où vraisemblablement
encore à présent tout le monde peut les contempler.
VITRINES 19, 20 et 21.
Le musée Teyler est très riche en poissons fossi les
du calcaire lithographique de Solenhofen et d’Eichstâtt en
Bavière. Les vitrines 19, 20 et 21 renferment un nombre considérable
de ces pétrifications remarquables. La conservation
de ces poissons est généralement très parfaite 5 tantôt, et
c’est un cas fréquent, le squelette est complet, et tous les
os, restés en place, permettent de reconstruire l’espèce avec
une grande sécurité. Souvent les écailles elles-memes sont
conservées, et dans certains cas on a leurs sériés complétés.
Il va sans dire que nous ne saurons décrire ici tous les
exemplaires de ces poissons, que nous voyons dans ces
vitrines. Observons seulement les suivants: le Coelacanthus
harlemensis Winkler, no. 13280, poisson remarquable, unique
de son espèce, qui se distingue par ce que ses os et notamment
les rayons des nageoires sont creux a 1 intérieur.
La nageoire caudale est formée sur un type tout spécial:
la colonne épinière se prolonge dans le milieu pour former
un appendice, et les rayons sont portés par des osselets in-
terapophysaires, ce qui n’a ordinairement lieu que pour
l’anale et la dorsale et non pour la caudale. Le Gyrodus
dichactinius Winkler, no. 6917 et 6916', poisson unique de
son espèce, qui est représenté ici par un squelette entier.
La mâchoire supérieure ne se prolonge pas en forme de
museau. La nageoire anale et la dorsale sont soutenues par
des rayons dichotomés, particularité qui distingue cette espèce
des autres de son genre. Lg Caturus ferox Winkler, no. 6901,
10277, 10279, 10274, poisson régulier, dont la forme rappelle
la clupe. Les écailles sont très minces, et les mâchoires ont
de grosses dents coniques très serrées. La dorsale est opposée