les 40 premières années de la susdite société. A cette fête
de réjouissance j ’ai cru devoir contribuer un peu, en dédiant
la description de notre pachycormus nouveau à mon savant
et vénérable ami, et de donner à ce poisson fossile le nom
de Pachycormus Westermani Winkler.
ARMOIRE 16.
Dans cette armoire sont exposés quelques grands échantillons
d’ammoni tes , la plupart provenus du terrain jurassique.
Nous ne trouvons pas utile de parler ici de ces
animaux fossiles, après tout ce que nous avons dit des ammonites
étalés dans les armoires 5 et 7. Yoyez pag. 25 et 28.
Au-dessus des ammonites nous observons quelques exemplaires
de poissons fossi les l iasiques. Parmi le nombre
notre attention se fixe surtout sur les deux échantillons du
genre Tétragonolepis, no. 13221 et 13222. Les Tetragonolepis
sont des poissons courts, hauts et comprimés. Ils ont des
dents en massue, non échancrées et sur plusieurs rangées.
Leur dorsale est opposée à l’anale, et s’étend depuis le milieu
du dos jusqu’au rétrécissement de la queue, dont la nageoire
est coupée carrément; les pectorales et les ventrales sont
petites; les fulcres sont très développés. Chez la plupart
des espèces de ce genre les os du crâne sont recouverts d’une
granulation fine et de grosses granules, de saillies obtuses
déprimées qui ressemblent à des grains de sable, etc.
A côté des tétragonolepis on voit un exemplaire d’un
genre très voisin, le genre Dapedius, no. 2560. Ces poissons
ne diffèrent des tétragonolepis que par leurs dents, qui sont
échancrées. Pictet dit de ces poissons: „c’est à tort qu’on a
cherché dans leurs écailles et dans leurs nageoires des caractères
pour les distinguer : leur forme est tout-à-fait la même”.
Ce sont aussi des poissons du lias.
Enfin nous remarquons ici derechef quelques exemplaires
du genre Lepidotus ; nous reverrons ces poissons, surtout
quelques échantillons de l’espèce Lepidotus gigas Ag,, dans
l’armoire 18. Disons tout de suite que les lépidotes sont de
grands poissons, dont la forme générale rappelle celle des
cyprins. Ils sont oblongs, épais et corpulents ; leur tête est
large et médiocrement longue ; leur dos et leur ventre sont
bombés ; et le pédicelle de leur queue a au moins le tiers
de la largeur du tronc. La dorsale et l’anale sont médiocres
et opposées; elles ont de gros rayons à leur partie antérieure,
comme les carpes. Les mâchoires sont courtes et la bouche
est peu fendue. Les dents sont obtuses, étranglées à leur base.
VITRINES 49, 50 en 51.
Ces trois vitrines renferment un grand nombre de pétrifications
provenues de la montagne St. Pierre près Maestricht.
Cette montagne, célèbre chez tous les paléontologues du
monde entier, est composée de couches crétacés. C’est une
craie jaune qui contient quelquefois beaucoup de rognons de
quartz. Cette craie est composée presqu’ entièrement de restes
de coquilles, de mollusques, d’oursins, de péfrospongides, de
coraux, de bryozoaires, de polythalamies, de polypes etc. On
sait que l’on a trouvé dans ces couches crétacées, sauf quelques
restes de poissons, deux reptiles célèbres, le Mosasaurus
Camperi et la Chelonia Hoffmanni — nous parlerons plus
tard de ces animaux fossiles. Disons ici seulement que les
vitrines 49, 50 et 51 nous présentent entre autres: des
p ét ros pongi des , comme beaucoup d’espèces du genre
Amorphospongia, corps globuleux ou rameux d’un tissu poreux,
irrégulier. Des for ami n i f è res , comme le Nummulina
Faujasi Bronn, animaux qui ont une coquille enroulée sur
un plan, à ouverture unique contre le retour de la spire.
Des polypes du genre Cyclolites, qui sont des polypiers
simples, discoïdaux, dont la surface supérieure est recouverte
d’un très grand nombre de cloisons minces. Des a s t r é ï d e s,
par exemple des espèces différentes du genre Thamnastraea :
polypiers dendroïdes et rameuses à columelle styliforme. Des
a s t r a e a , polypiers massifs, sans formes arrêtées, composés
de polypiérites unis par les côtes, etc. Parmi les clypéas t ro-
ï d e s nous voyons ici quelques exemplaires du genre Catopygus,
qui ont une forme renflée, étroite en avant. La face inférieure
est plate, la bouche est entourée de gros bourrelets et d’une
rosette de pores buccaux très distincts. L’anus est au bord
supérieur de la face postérieure qui est tronquée. Parmi les
spat angoï des on observe ici quelques exemplaires de
l’espèce Hemipneustes radiatus Ag. dont le test est très épais,
ovale et fort élevé. Les b ryoz oai res du calcaire pisolithique
de Maestricht, que nous voyons exposés ici, sont représentés
par un si grand nombre d’espèces, qu’il est impossible de les
décrire ici, voyez mon Catalogue p. 207 et suivantes.
Des mol lusques acéphales nous observons ici quelques