
lAXONOMIE M
IQB TEYLEa
I'Aitrs. — IMPRIMERIE DK L. MARTINET, RUE JACOB, 3O.
TAXONOMBE. BOX. — I/étymologie de
ce mot ( TaÇt;, ordre, arrangement; vo-
¡j.oç , loi ) indique sa signification ; il a été
proposé par DeCandolle qui le définit : tiiéorie
des classifications, et qui lui a consacré
la première partie de sa théorie élémentaire
de la botanique, c'est-à-dire ce qu'il a écrit
de plus original et de plus remarquable peutêtre.
Dans cet article, nous nous proposons
moins l'exposition dogmatique des lois qui
doivent présider à la classification des plantes,
que Texamen historique des principaux
essais dont elle a été l'objet. En les suivant
dans leur ordre chronologique, en voyant
ainsi se former progressivement la science
j u s q u ' a u point où elle se trouve amenée
a u j o u r d ' h u i , nous aurons l'occasion de passer
en revue ces lois telles que les ont établies
ou modifiées les auteurs les plus estimés.
Rappelons en commençant que la nature
nous présente les végétaux comme autant
(rindividus. Ce nom même indique un tout
indivis^ des parties liées les unes aux autres
sans discontinuité. 11 peut arriver que plusieurs
fragments de ce tout, séparés les uns
des autres, continuent à vivre et à croître ,
comme cela s'observe pour les boutures; ou
bien que certaines parties d'un végétal ,
après s'en êtredétachées, comme les bulbilles
et surtout les graines, aient la propriété de
se développer en autant d'individus. Ces
nouveaux individus ressembleront plus ou
moins parfaitement à celui dont ils ont primitivement
fait partie. C'est la ressemblance
que présentent tous les pieds de Blé d'un
champ, tous les ceps d'une Vigne, tous les
Peupliers d'une avenue. Cette collection de
tous les individus qui se ressemblent ainsi
e n t r e eux, qu'on peut tous supposer issus
originairement d'un même, a reçu en histoire
naturelle le nom d'espèce. Mais nous
pourrons éprouver quelquefois de l'embarras
pour prononcer que des individus appartiennent
à la même espèce , s'ils ont crû placés
dans des conditions différentes qui ont dû
déterminer des inégalités plus ou moins
notables dans leur développement, et, par
suite, des dissemblances plus ou moins marquées
, surtout si ces conditions continuent
leur action, non pas seulement sur un individu
pendant son existence, mais sur d'autres
issus de lui, et pendant plusieurs générations.
De là des variations, qui sont désignées
sous ce nom si elles n'agissent que
temporairement et sur un individu donné;
qui s'appellent mne'ies si elles agissent plus
profondéinent , avec un certain degré de
fixité, sur une suite d'individus; races ^ si
elles se transmettent de l'un à l'autre par
voie de génération.
Le croisement d'espèces différentes entre
elles, Vliybridiiéj peut apporter aux espèces
primitives des changements plus profonds
encore. Si les individus hybrides étaient
constamment stériles, ces changements temporaires
n'auraient qu'une faible influence.
Mais iis ne le sont pas toujours, et l'on conçoit
ainsi la possibilité d'espèces nouvelles,
interniédiaircs enlre celles qui leur ont