
L’A N T IQ U I T E ' E X P L I Q U E E , &c. Liv. I.
«la-boue, & pendant foixante - douze jours tous ne font revêtus que d’un
«drap attache au deffous des mammelles : deux ou trois cens perfonnes de
«lun & de 1 autre fexe vont deux fois le jour par la ville pour renouveller
«le deuil & les lamentations ; ils chantent les vertus du Roi défunt, qu’ils
«rappellent, pour ainfi dire, des enfers : ils s’abftiennent pendant ce tems-là
«de viandes-cuites, de vin & de ragoûts :ilsn’ufent ni de bains, ni d’ on-
«guens,; ils couchent fur la dure, & n’approchent pas de leurs femmes. En
«unmotilspailèntces jours dans le deuil & dans la trifteffe, comme il cha-
«cun avoit .perdu fon fils bien-aimé. Pendant ce tems-là ils préparent auffi la
«pompe des funérailles. Au dernier jour ils mettent le corps du Roi dans une
«biere, 8c lifent un écrit qui contient en abrégé les aélions du feu Roi. Il
«eft alors permis a chacun de publier tout haut les défauts : le peuple ouap-
«plaudit a fes louanges, ou le récrie fur fes vices. Il eft arrivé fouvent que
«des Rois dEgypte ont été jugez indignes d’une fepulturemagnifique.
confperfis y findone infra mamma s fuccinEli, v in parit
er ac femina ad ducentos attt trecentos circumibant ,
bifjue in die lugubri carminé de f un Eli laudes concinne
modulantes s virtutem ejus quafi ab inferis revocabant»
Interim neque carnibus necjuc frumentis vefci 0 “ a vino
emniqiie lautitie abfiivere fuient : nec balneis aut unguen-
tis, aut leElorum firagulis uti, nec ad res vtncrcasfe con-
fe r r e , q u if que vel vellet vel auderet. Sed ut defùnElo
filio cariffimo , ferla q u if que moerore correptus , dies illos
luElui impendit. Interea necejfariis ad funus magnifiée
pr¶tis , & dierum ultimo cadaveris area in vefii-
bulo fepulcri expofita , ex legis praferipto in honorem
defunSH concio habetur, faEla accufandi potefiate : laudes
de fu n Eli profequebantur facerdotes ejus gefia predicant
es, E t multa hominum milita ad funeris deduElio-
nem congregat a , f i v it am bene peregijfet , laudibus
laudes addebant, fin vero fecus , obftrepebant. Aîultt
itaque reges , reclamante plebe , confpicua & folemni
funeris pompa caruere.
saBBaB»BSBBBBBBnBBaBBBBBBBBBnBaaBaBBBaBBaBB8«BBBBBBBaBaBBaBuaBaaaBBi*
C H A P I T R E III.
/. Defcription des ‘Pyramides d Egypte. I I. Allées & chambres intérieures de la
grande Pyramide. III. Mefares des pyramides.
L g ''Es Rois avoient des fepultures magnifiques qui s’élevoient fur terre.
X. j Les plus remarquables étoient les Pyramides de grandeur énorme,
qui relient encore aujourd’hui. C’eft la feule des fept merveilles du monde
qui s’eft confervée jufqu’à nos jours. Ce fut , dit Hérodote, Cheopis fuccef-
leur de Rhampfinitus qui entreprit cet ouvrage. Ce Prince adonné à toute
forte de vices fit fermer tous les temples, défendit aux Egyptiens de facrifier
aux dieux, & les obligea de travailler a lès ouvrages. Les uns étoient deftinez
a tailler les pierres aux carrières du mont appelle d Arabie, 8c à traîner ces
pierres jufqu au N il, ou ils les chargeoient lur des bateaux , les pafloient de
1 autre cote de la rivière, & les remettoient à d’autres qui les conduiloient de
C A P U T ( H
I . TSefcriptio pyramidum yEgyptiacamm.
I I . Meatus & camera majoris pyramidis,
I I I . Menfura pyramidum.
I . /FT1 G y p t r i Rcges magnifies tumulaban
1 I 2 j tur fepulcris , iifque admodum conlpicuis-
Inter h x c xdificia longe prxftabant pyramides illx
immanis magnitudinis, quae ad hanc ufque diem permanent.
Ex feptem orbis fpe&aculis hoc unum .ad
noftra ufque tempora perftitit. Hoc opus fufeepit,
Herodoto narrante, Cheopis Rharopfiniti fucccflor,
qui nullis non addiéhis vitiis, templa omnia occludi
juffit, & n e diis facrificia offerrentur veruit, Ægyp-
tiofque ædificiis quæ ipfe fufeeperat conftruendis ad*
dixit. Alii in Latomiis Arabii montis lapides cæde-
bant, & ad Nilufn ufque comportabant, ubi in fca-
phas attrahebant ,u t ad oppofitamNili ripam tranf-
ferrent, traderentque aliis , qui codera modo ufque