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C H A P I T R E V I I .
I. Funérailles des Gaulois Jelon Cefiar. II. ‘Découverte d’un tombeau confiderable
d TSlois.
I. X’’~>*Esar dit peu de choies des funérailles des Gaulois ; mais ce qu’il en dit
V ^eft fort remarquable.» Les hommes ont puiflance de vie & de mort fur
»leurs femmes & leurs enfans. Quand un pere de famille.de qualité vient à
» mourir, fes parens s’alfemblent, & s’ils ont quelque fbupçon qu’on lui ait
» procuré la mort, ils mettent fa femme à la queftion comme on feroit une
» efclave ; 11 elle fe trouve coupable, ils la font périr par le feu & par les tour-
» mens les plus horribles. Les Gaulois font des funérailles magnifiques &
» fomptueufes. Ils jettent dans le feu tout ce qui avoit été cher au défunt
» pendant fa vie, fans en excepter les animaux. Il n’y a pas bien longtems
» qu’après les funérailles on bruloit ceux des ferviteurs &des domeftiques du
» défunt qu’il avoit le plus aimez.
P l. II. Cefar nous inftruit en peu de mots des funérailles des anciens Gaulois ;
c x x x v i . mais il ne dit rien fur la maniéré dont ils confervoient les oifemens & les cendres
des défunts. Un monument trouvé à Blois l’an 1710. nous apprend bien
des chofes là deffus. En fouillant la terre dans l’Abbayie de S. Lomer pour
jetter des fondemens , on découvrit à dix ou douze pieds de profondeur un
petit caveau , qui n’avoit en dedans que trois pieds de circonférence, haut
d’environ un pied & demi. Il étoit bâti de briques bien maçonnées avec de la
chaux &du ciment. Sa bafe étoit quarrée avec quelque petit ornement aux
quatre angles. Le corps du caveau étoit rond enduit par dehors de ciment bien
proprement, & par dedans d’un certain plâtre ; le haut étoit en voûte. A l’un
des cotez il y avoit une petite porte où l’on pouvoir aifement paffer la main.
Dans ce petit caveau étoient trois figures jettées en moule d’une matière fem-
blable à celle dont on fait les pipes a tabac. L’une des figures eft une femme
affife dans une chaifè à dos, tiffue de joncoud’ofier, qui environne les cotez &
le dos de la femmede doffier de lachaife monte jufqu’au cou de la femme, qui
eft coëfféejfa coëffure efl: d’un afTez bon gout:elle tient un petit enfant entre les
bras , qui paroit mort. Auprès de la femme étoient deux autres femmes nues à
C A P U T V I I .
I . F u n e ra G a llo rum e x J u lio Cæ fare. I I . fe f lu l-
crurn memorabile B le f i s d e tetium . I.
I. / '"A U & d a m Carfar de fùnere Gallorum feri-
bit, quæ obfetvatu certe digniflîma funr.
V ir i , inquit lib. 6. in uxores ficuti in liberos v it a
necifejue habent poteftatem : & cum paterfamilias
illuftriore loco natus decejfu, ejus propincjui conveniunt:
& de morte, f i res in fufpicionem v enit, de uxoribus in
féruilem modum ejuaftioncm habent i & , f i compertum
e f l, igni atc/ue omnibus tormentis excruciatas interfi-
ciunt. Funera funt pro cultu Gallorum magnifie a &
fumtuofa , omniaejue cjua v'ivis cordi fuiffe arbitrantur,
in ignem in ferunt, etiam aniimlia : ac paulo fttpra hanc
memoriam fe rv i & clientes , ejuos ab iis dileSlos cfie con-
ftabat , jufiis funtribus confettis , una crcmabantur.
II. Sic pauca Cæfar de funere Gallorum tradit,
nec docct quo padto mortuorum ofla cinerefque tu-
muIarentur.MonumentumBlefis repertumanno 1710.
multa docet circa Gallorum fepulturam. Cum in
Monafterio S. Laudomari, ad fundamenta quxdam
jacienda terram effoderefit 3 poftquam ad decern duo-
decimve pedes excavalTent, in fornicem perparvum
inciderunt, cujus circuitus intus erac pedum rrium,
alritudo fefquipedalis: iseratex latcribus concinne
po/itis ftrudtus, calce aementoque firmatus. Balls
quadrata erat & aliqua pneferebat exigua ornamenta
in angulis : camerula ilia rotunda erat in exteriori
fuperficie csemento optime obdudta, in interiore vero
gypfo quodam , eratque rotundo fornice. Ad unutn
latus parvum foramen erat, per quod manus commode
trajici poterat. In camerula ilia treserant figure , in
formam quampiam confect® ex materia ei fimili ex
qua tubi tabacini fieri folent. Figura una caeteris prat,
ftantior eft mulieris fedentisin fella, cujus dorfum to-
tam mulierem a tergo ambit, & antrorfum etiam fe
extendit,atq j ad ufque collum mulierispertingit.Cul-
tus capitis muliebris non ineloganseft : fedens autem
mulier infantem ulnis compledtitur, qui mortuuseife
videtur. Propter illam mulierem, dux alia: midieres
longue chevelure, qui portent leur main chacune à leurs cheveux : elles font
toutes deux faites fur le même moule.Quelques-uns les ont prifes pour des Venus
, ce qui efl hors de vraifemblance ; car fi c’étoient des Venus, pourquoi
deux enfemble ? U y a bien plus d’apparence que ce font deux pleureufes
qu’on appellent en latinprafica. Pour ce qui eft de la femme affife qui tient un
enfant mort fur fon giron, la penfée qui vient tout d’abord eft que c’eft le
fepulcre de cpielque femme de qualité morte en couche. La conjecture paroit
bien tiree 5 mais la decouverte de quelques monumens femblables en a
fait voir le faux. Dans le cabinet de M. Foucault il y a une figure de même
matière, tantfbit peu plus grande que celle ei, quiluiefttout-à-fait femblable
lans aucune diiïerence.Elle tient de même un petit enfant mort entre les bras.
Cette figure a été tirée apparemment de quelque ancien tombeau Gaulois.
Le R. P. Spiridion religieux Piquepuce bon antiquaire, m’en a montré une
autre de la même forme que celles-ci, mais d’un goût un peu plus greffier :
la femme tient deux petits enfans, au lieu que la nôtre n’en a qu’un. Celle dit
P. Spiridion a au pied cette infeription en lettres latines,
I S
P O R O N,
Quoique Ces lettres foient latines, il pourrait bien fe faire que les mort foient
grecs n \ m fo,,ad tran fi mm , pour le p a f i âge ; ce qui Viendroit fort bien au
lujet, cela marquerait le paffage de lame aux enfers : carplufieurs nations
croioient ce paffage tout de même que les Grecs & les Romains. Il eft à re
marquer que les infcriptions greques prennent fouvent s< pour < , & que les
Grecs du moins en certain tems mettoient indifféremment l’un pour l’autre ,•
nous en avons vu ci-devant des exemples, comme meni pour y.i,u, Wêttifi,
pour »»»Jw. pour cela fe trouve fréquemment dans les quatre
premiers fiecles de l’empire, où l’on prononçoit auffi ai comme q nous avons
vu ci-devant «JW;;« pour *fWopW. La lettre n fe lifoit pourtant en ces tems
& meme dans des tems plus bas, p an , comme nous voions dans le dernier de
ces mots fi fouvent repetez fur tout dans les anciens verres, piete, zesete
qui expriment ces deux mots grecs +,■■£, C»W<, Beuveç^& vive^ nous en avons
vu des exemples, & nous en pourrions produire un grand nombre d’autres. Il y
a donc affez d apparence que ces deux mots fe doivent lire ™ , pour le pu f i
Cirant nudæ , oblongo capillitio, quai ainbæ capiîli-
tium manu contingunt. Erant qui credérent e(Tè Veneres
, quod a verofimili abhorret, narrl fi Veneresj
cur duæ fimul ? Longe probabilius eft efle præficas \
quæ conduâræ mercede piorabanc in funëribus. Quod
IpecStar autem ad illam muiierem fédentem , quæ infamem
in grcmio tenet, id primum mihi aliifque in
înentem venit ; elle nempe mulietém nobilem , quæ
mrantem enixamortua fit.Certe admodùm pirobabilis
conjectura elle videtur, verum ex fimilibus aliis rho-
numentis non ira pridem repel’tis, rem non ita fe habere
compertum eft. In Mufæo natnque illuftriffimi
D. Foucault, eft figura prorfus firoilis mulicri illi
iedenti, q u i tamen paulo major eft quamnoftra. Hæc
quippe fimili modo infantem in gremio tenet : quæ
item figura ex monumento qüopiam Gallico eduCta
ruit. R. P. Spiridion Francifcanüsex iis duos vocant
Picputios ,1 aliam oftendir liiihi fimilem figuram, fed
rudiore effidtam opéré. Muliet ilia fedens duos iri-
antestenet, cum noftra & Fucaltianä unum tantum
habeant. Quæ a P. Spiridione allata fu it, hanc habet
ad pedes mfcriptioncm literis latinis,
I S
PÖ R ON
Etfi liter® lad me fint, h x fortafiis g r z c x voces fuerintj
denotantque tranfirum anim® ad inferos ; *•?«■ nl&i ad
tranfitum , quod ad argumentum prsfens quädraret.
Mult® quippenationes eadem ipfa qu® Grici deinfe-
ris cogitabant tradebantque. Notandumautem eft in
Gr®cis inferiptionibusf®pe «pro/haberi,Gr®cofque
faltem cujufdam®vi « ut /p ron unci a fie. Hujufce rei
m £n i pro fikni, exempla fupra vidimus wofernis
pro wo/iTHf i fy.ax.pov pro (yu^'u : exempla frequenjiia
iunt quatuör prirhis imperii Romani faeculis j ubi
etiam eti ut e prönunciabatur: fupra vidimus ofoiinflie
pro oJlointpiaif. H ramen illis temporibus, imo etiam
pofterioribus f®culis per * legebatur, üt videmus in
hifee vocibus tam frequenter depidtis, maximequein
vafis vitreis antiquis, p i e t e z e s e t e , qui-
bus exprimuntur h® du® gr®c® voces ^»Vure ,
vivite & bibite. Exempla fimilia vidimus & fe^cenra
proferre poftemus. Verifimile igitur eft duäs hafee
voces fie legendas efle dwt&v ad tranfitum,fignificar