
j \p Ce qu’on appelloit catafla etoit un cCii-HaUt ou 1 on montoit par des
degrez , & où l’on faifoit des exécutions : on la prend auffi pour des entraves
qu’on mettoit aux efclaves quand on les expofoit en vente 3 de peur qu ils ne
s’enfuiffent. La catafie étoit auffi un infiniment à tourmenter dont on ne fait
pas bien la forme. Il y avoir une forte de entante quon appelloit çyphon.
V. L’échelle appellée climax en grec fervoit félon Suidas d'infiniment à
tourmenter ; on y attachent le patient, on 1 y fufpendoit pour le fouetter,
ou lui tordre les membres, ou lui verfer du vinaigre dans les narines , ou pour
Je charger de briques. On mettoit auffi quelquefois le criminel dansunpref-
foir où on le preffoit comme on y preffe les raiflns & les olives. Il y avoir chez
les Carthaginois .un fupplice de cette forte : on attachoit le criminel a
une grande claie qu’on mettoit dans l’eau, & l’on jettoit des pierres fur la
claie jufqu’à ce qu elle coulât a fond avec le patient.
V I. La diajphendone/e éroit une efpece de fupplice des plus cruels; on plioit
à grande force deux arbres ,& on attachoit un des pieds du criminel à l’un
des arbres ainfî pliez , & l’autre pied à l’autre arbre ; puis on lâchoit tout d’un
coup ces arbres, & chacun emportoit une partie du corps. Aurelien punit
ainfî un foldat qui avoit commis un adultéré avec la femme de fon hôte.
Cafaubon croit que ce cruel fupplice étoit venu de Perfe.
VII. Le chevalet qu’on appelloit en latin equuleus , étoit une machine qui
fervoit à un fupplice fort ordinaire; on ne connoit guere fa forme , maison
croit qu’elle jeffembloit à un petit cheval, comme le nom femble l’indiquer.
C’était apparemment une efpece de grand banc ou 1 on attachoit le patient
pour le fuftiger Bc le tourmenter a coups de fouets Bc de feorpions. Ceux qui
ont cru que le chevalet étoit une lame ardente, ou des cordes , font pref-
que univerfèllement rejettez. On a fort difputé fur la forme du chevalet ,&
le plus grand nombre revient toujours au premier fentiment, qui efl que c’é-
toit une machine qui approchoit de la forme d un cheval. Comme on n en a
jamais vu dans aucun monument, c’eft ce me femble tems perdu que de
tant raifonner fur fa forme.
I V . Id quod catafta appellatatur , fnggeftus feu
tabulamm era t, in quod gradibus confcendebatut.
Ibi crucian di extendebantur : catafta interdum ctiam
fignificat compedes magnos quibus fervi detenti ve-
nales proftabant. Cataftz , qua: erat äd fupplicium
infeiendum conftru£ta machina, qua: fuerit forma
non fads intelligitur. Erat ctiam catafta genus, quod
vocabant
V . Scala gra:ce Kilpat, erat tefte Suida in voce
> inftrumentum ad cruciatum s ibi reus alliga-
bacur , fufpendebaturque , deinde flagris ezdebatur,
membra ejus diftorquebantut, acetum in nares in-
fundebatur, lateres imponebantur donee magnum
geftaret pondus. Aliquando eciam rei atque damnad
in torculari premebantur in morem vindemiz 5c oli-
varum. Erat apud Carthaginenlcs fupplicii genus tale
quidpiam: przgrandi crati reus alligabatur , quam
cratem in aquam deponebant j hinc lapides in cratem
conjiciebant, donee cum mifero vinculis conftridto
demergeretur.
V I. Diafphendonefis erat fupplicium immaniflimum
: arbotes duz violenter infle&ebantur , & ad
utramque pes alter alligabatur •, hinc miflis arboribus
corpus feindebatur , & utrique arbori pars hzrebat.
j 4urelianus , inquic Vopifcus c. 7. militem qui adult e-
rium cum hofpitisuxore commiferat , it a punt's i t , ut
duarum arbor um capita ivflefteret, & ad pedes militis
deligaret, eademque fubito dimitt er c t , ut feiffus illc
utrinque penderet. Hoc Perflcz crudelitatis fupplicium
eile dicit Cafaubonus.
V I I . Equuleus machina erat atque fupplicii genus
vulgari ffimum : ejus forma non admodum nota
eft : equo parvo fimilis fuifle putatur, ut ipfo nomine
innuitur. Erat, ut verifimile e ft, quail magnum
przalcumque fcamnum in quo alligabatur reus ant
lupplicio damnatus , ut ibi verberibus fcorpionibuf-
que czderetur. Ii qui pucarunt equuleum fuifle Iami-
nam ardentem , aut funes quofdam, ab omnibus pene
rejiciuntur. De equulei forma diu. difputatum eft >
pars magna contendentium co redit ,ut dicat equuleum
fuifle equo parvo fimilem : cum nullum equuleum
monumenta prz fe ferant, in cafliim tempus
teritur dc ejus forma difputando.
t iÏH H i H*- H i H i H iH iH i •&' H i H*. H i ff c
C H A P I T R E I II .
1. Lu roue. I I . Le fupplice des auges chec^les Perfès. III. Criminels pendus.
IV. étrangle^. V. décapités$
I. TT A roue étoit un très ancien fupplice, puifque le Scholiafte d’Arifto-
J y phane en parle: on y attachoit le criminel, & on tournoie la roue,
qui lui dilatoit Bc lui déchiroit les membres : ainfî fut tourmenté l’un des Mac-
cabées félon Jofeph. Je necomprens pas comment on attachoit le patienta
cette roue, ni le mouvement qu’on lui faifoit faire : cette roue ne tournoit pas
toujours , 6c il y avoit plufîeurs maniérés d’y appliquer les patiens. Le faint
Maccabée qui étoit attaché à la roue, dit Jofeph, avoit les membres extrêmement
tendus; & les flammes venant à lui brûler les flancs, les côtes furent découvertes.
On lioit félon Suidas les efclaves à une roue , & puis on les fouettoit
deflus. La roue fur laquelle étoit attaché Ixion, tournoit toujours félon la
fable.
I I. Le fupplice des auges chez les Perfes étoit des plus cruels qu’on puiffe
imaginer. Ils prenoient deux auges les plus juftes qui fe pouvoient au corps de
l’homme qu’ils y vouloienc enfermer. Le patient s’y trouvoit ferré de tous
cotez, en forte qu’il n’y avoit que la tête, les mains & les pieds qui fuflent
dehors. Ils lui donnoient à manger, & s’il ne vouloit rien prendre, ils l’o-
bligeoient à manger bongré malgré: ils lui donnoient à boire du miel & du
lait, & lui en répandoient fur le vifage. Ils le mettoient enfuite au grand fo-
leil les yeuxtournez vers cet aftre : ce miel & ce lait attiroient une quantité
effroiable de mouches : comme il étoit obligé de lâchée toutes fes ordures
dans cette auge , la pourriture & les vers s’y mettoient, Bc ce malheureux vi-
voit dans les tourmens jufqu’à ce que cette pourriture eut gagné les parties
nobles. Un autre fupplice chez eux non moins cruel, quoique plus court, étoit
d’écorcher un homme tout v if, de l’étendre tout écorché fur trois croix, & dc
mettre le peau fur un pieu fiché en terre.
III. Onpendoit auffi les hommes comme aujourd’hui ; on fe fervoit d’arbres
au lieu de potence, on voiloit la tête du patient ; apres cela l’arbre étoit
C A P U T I I I .
I. Rota. 1 1. Supplicium feapharum apud Per-
fas. I I I . Sttfpcndium. / V . Stranÿilatio.
V~. Capitis abfcijjîo.
I. XJ O t a antiquiffimum fupplicium erat, quan-
XX^doquidem id commemoratAriftophanis Scho-
liaftes in Pluto. Ad eam vinciebantur rei damnative,
rotaque volvcbacur , atque membra dilatabac & diia-
niabat. Eo fupplicii genere cruciarus fuir ex Maccha-
bzis unus , inquit Jofephus : non capio tamen quo
riruvir in rota cruciandus alligaretur , nec qui motus
inderetur rotæ. Rota veto non Temper volveba-
tur , plurimifque modishoc fupplicium exercebatur.
Macchabzus ille fandtus , qui ad rotam vinftus fuit,
inquit Jofephus , membra admodum excenfa habuir,
flammifque ilia adurentibus, coftæ decudatz aper-
tæque fuerunc. Servi , inquic Suidas, ad rotam alli-
gabantur , ibique exci^icbantur verberibus. Rota in
qua vintStus Ixion crat, femper volvebatur fecundum
■ Mychologos.
I I. Scàpharüm fupplicium apud Perfas inter im-
maniflima computandum. Duas illi feaphas parabanr,
quz corpusunaique conftringerent. Is qui in feaphis
incIudeSatur undique claufus erat, fd lis capite , ma-
nibus atque pedibus extra pofltis : cibum ipfi atque
potum fuppeditabant ; ac fi cibum is fumere nollet,
oculos fodicando ad comedendum adig ebant : lac illi
atque mel in potum offerèbant & :in vultum in-
fundebant : ad folem poftea exponebanc oculos ver-
fus ipfum folem obvertentes, mel & lac infufum
mufearum examen ingens alliciebat : cum autem in
feaphis ille femper alvum exoneraret, ihinc putredo
5c vermes oriebantur , miferque in huj.ufmodi ' tor-
mento verfabatur, donee putredo verrue!que ipfa
przeordia invahffent. Aliua fupplicium uon minus
acerbum apud illos erat, eefi non tam diucurnum ,
quo hominem vivum pelle tota denudaba.nl, hinc
excoriatum in tribus extendebanc rôtis : pellem ftipiti
in ter ram defixo imponebant. Plutarc. in Art axerxe.
I I I . Sufpendium quoque fecundum hodiernum
ritum in ufu apud Veteres erat, arborefquc pa tibuli
vice affumebantur : rei damnadye caput velaba tur »