
1&4 L’A N T I Q U IT E' E X P LI QJUE'£, &c. Liv» î.
beauté à celles dont nous avons déjà parlé. On monte au haut de cette pyramide
par cent quarante-huit degrez de fort girofles pierres , tels que font
-ceux de la plus grande pyramide. La plâtre-forme qui eft audefîusneft pas
unie, les pierres y étant poiées fans aucun ordre; d ou il eft aile de juger qu elle
n’a jamais été achevée : cependant elle eft beaucoup plus ancienne que les autres
, comme il paroit par les pierres qui font toutes mangees, 8c qui s en vont
pour ainfî dire en poudre. Elle a de chaque côte fix cens quarante-trois pieds.
L’allée par où Ton y entre n’a qu’un chemin large de trois pieds 8c demi, 8c
haut de quatre : il va en defcendant la longueur de deux cens foixante-fept
pieds ; où il aboutit à une falle dont la voûte eft en dos d ane, qui a de long
vingt-cinq pieds, & onze de large. Au coin de cette falle on rencontre une
autre allée , dont le fond eft parallèle à l’horifon : elle a trois pieds en quarre^
8c neuf 8c demi de longueur : elle conduit à une autre chambre longue de
Vingt & un pieds, 8c large de onze : la voûte de cette falle eft aufli en dos d a-
ne, 8c extrêmement haute ; elle a du côté du couchant, qui eft celui de fa longueur,
une fenêtre quarrée à vingt-quatre pieds 8c huit pouces de la hauteur
du pavé *. par cette fenêtre on entre dans une allée large qui eft de la hauteur
d’un homme, 8c qui va de plain pied : cette allée a de longueur treize pieds 8c
deux pouces: au bout il y aune grande falle dont la voûte paroit aufli en dos
d’âne. La longueur de cette falle eft de vingt-fix pieds huit pouces , 8c la largeur
de vingt-quatre pieds fept pouces- Le fond ou pave en eft de roche vive$
qui avance de tous cotez inégalement , 8c laifle feulement un peu d efpace uni
dans le milieu entouré du rocher de tous cotez, 8c beaucoup plus bas que
n’eft l’entrée de la falle 8t le bas de la muraille»
fuifïet, jam memoratis pyramidibus nihil concederet.
In hanc pyramidcm confcenditur centum quadraginta
& o<5fco gradibüs, qui magnæ molis lapidibus confiant,
quales fcilicet- in magna pyramide vifuntur. Superficies
fuperna pÿramidis non omnino plana eft , lapides
inibi fine ordine jacent, ùnde eoliigatur nunquam
perfedtam pyramidem fui fie : attamen ea longe and-
quior eft præcedentibus ,quod ex ipfis lapidibus ar-
guitur admodum exefîs, qui in pulverem, uc ita di-
cara,abeunt» In fîngulis lateribusilla fexcentos quadnu
ginta très pedes habet. Aditus ad eam eft uno tneatu
tribus & Ternis pedibus lato , & quatuor pedibus alto
: in eo meatu Temper deTcenditur per Tpatium du-
centorum Texaginta Teptefn pediira , penteniturque' ad
conclave cujus fornix in acumen oblpnge définir.
Conclave eft longum viginti quînque pedibus, latum
undecim.In angulo conclavis meatus alius eft planus,
non dèclivis ut prior , eftque quadratus & circum-
quaque tripedalis, novemque pedibus longus : iftac
itisr ad aliam cellam iirio 5c viginti pedibus longafti
& latam undecim : ej us fornix præcedenti firnilis èft
quod ad formam , Ted admodum fublimis* Ea in lastere
orientali ex quo longitudo ducitur , feneftram
habet quadratam : a pavimento ad feneftram ufque
viginti qiiatuot pedes & odto pollicèsalritudihis Tunc-:
per hanc feneftram intratur in meatu n obloqgum ,
cujus latitudo ;eft, humani corporis, in quo meatu
plana via itur : hid meatus eft longitudine tredecim
pedum duorumque pollicum : in extremo meatu magna
cella i cujus fornix eadem qua præeedentes for-
nices eft forma. Cella eft longa vigihti Tex pedibus 5t
odto pollicibus , lata viginti quatuor pedibus feptem-
que pollicibus •, ftratum eft ipfa rupes , quæ undique
inæqualem Tuperficiem exhibet, & in medio tantum
per quoddam Tpatium planam habet Tuperficiem rupe
undique circumdatam , & longe demiffiorëm quani
fit aditus in cellam, 5c munis undique ipfam cellam
ambiens.
RATLLES DES TRO GL OE)ŸTE S , Scc.
C H A P I T R E V.
1. VmeniUes des Troglodytes. ILVesethioptensMacrobies.il/. Des NabatéenP
1V- Des A& ne™- v - Des 1?er/ès. VJ. q)es Derbices & des Cafpiens.
L T H l I ■ Dlodore B Sicile I Strabon, enfeveliffenc J—j ainfi leurs morts : ris lient avec des liens d’épine blanche le cou du
mort avec fes jâmbes s ils le portent enfuite fur une colline j où ils le iet-
ten aterre; apres quoi ils le lapident en faifant des éclats de rire & pouffant
des cris de MS jufqua ce que le corps eft tout couvert de pierres -
alors ils mettent fur ce monceau une corne de chevre, & fe retirent Voilà
d étranges funérailles Diodore dit qu’entre les Troglodytes ce font les Me!
gabaieens qui enfevehffent leurs morts avec cfctte ceremonie barbare
II. Les Ethiopiens qu on appelloit Macrobies, parce qu’ils vivoient fo -
vingtans, on dit qu ils ne vivent pas moins encore aujourd’hui; ces Ethiopiens,
dis-je fecomportoient a l’e'gairdde leurs morts à peu près comme les
Egyptiens : ils faifoient deffecher les cadavres, & les enduifoient d’un certain
p atre pour les peindre enfuite de la même forme qu’ils etoient pendant leur
Vie ; puis ils les mctroient dans une cfpccc de grande colonne de verre creux
par dedans : le verre eft.che, eux en grande abondance, & eft facileT m e S e
en oeuvre. Cemort fe voioit toujours au travers du verre, & n’exhaloit jamais
aucune mauvaife odeur. Il reffembloit parfaitement.à l’homme qu’il repreTem
toit tel qu il etoit pendant fa vie. Les plus proches parens du mort le gaMoienc mm 5113 mm 1 IH WÈm 1« H B dc Ë?
tes choies , & luifaiforent des facnfices. Quand l’année étoit expirée, ils met
raient ces corps alitour de la ville. 1 ’ mc ■
III. Ceux-ci faifoient grand honneur à leurs morts, au lieu que les Naba-
eens, nation Arabique , n’en faifoient pas plus de cas que du fumier • ils les
enterraient effectivement auprès des fumiers-, & leurs Rois comme les autres-
en effet Heraclite dit que les morts font la pire de toutes les ordures & celle
qu il faut le plutôt écarter. 3
IV. Les Affyriens mettoient les corps des défunts dans du miel pour les
C A P U T Vi
I . P a n e ra tr o g lo d y ta rum . 1 1. Æ th io pm n M a -
crobiorum. 1 J I . U ab âtoe o rum . 7 V . s t jjy r io -
r u m .V . P er [a rum . V 7 -. D c r b i c ùm 'é - C a f l
Riorum. -'--L T ■
A bis aDiodoro Siculo lib. 3. p. Î65. & a Strabo
ne 1.4. defcribuncur. Ii mortui cadaver, aiunr, paliui
virmmbus ita conftringunc, ut collum cruribüsannc
iftatur. Turn in collem quemdam cdnje&um lapidibu
inagnis impetunt cum ri{u & cachinnis, donee conge,
itu Japidum cadaver obruatur & opferiatur : deniqm
càpræ cornU impofito , nulla commiferarione affedt
djfccdum. Ulud veto de iis folis trod ody iis qu
Megabarel Ÿocahantur j dicit Diodorus Siculus.
I.Æthiopes illi qui Macrobii vocabantur ,quoc
centum , , g,ntianni, utflurimum viverent, dicun-
turque hod-te non minore temporis Tpatio vivere j i l l i ,
mquam, Æthiopes , inquic Herodotus 1. 3, eôdeix
pene modo qüo Ægyptii defundrdrum corpora cura-
bant, cadavera exficcata , qüodam veluti gypfo obli-
hebant, pöfteaque depingebant eodem modo atquë
colore quo dum viverent fuerant. Poftea in quadanl
: ceu columna vitrea intus vacua deponebant, nam vi-
trum apud illös copiofe habêtur, facilfeque in opus
admoveri poteft. Morrüus autem per vitrum Temper
viTebatuf, nec tetrum unquam odorem emittebac.
Mortuus vivum hominem Temper referebar. CognatI
fie mortuum per annum domi fervabant , ipfi primi-
tias omnium rerum offerebanr , eumque facrificiis
honorâbant. Tranfaifto anno circa urbem corpora lo-
cabant. ;
I I I. Hi magnum defündiis præftabant honorem
-cum contra Nabaræi Arabica gens mortuorum Corpora
inftar fimi & ilercoris haberent • & reipfa pro-
pe fimum corpora fepeliebant, regum perinde arque
populariurrt. Ênimvero ait Hèraclitus mortuos elle
ftercorum deterrimum, quod qùamprihmm eliminan-
dum fit.
I Y . Aflyrii corpora defundlorum in Welle pone*;