
l8é L’ A N T IQ U I T E ' E X P L IQ U E 'E , Set. L iV . I.
conferver fans corruption. Les Romains, comme nous avons dit, fe fervoient
auffi de miel comme d un prefervatif contre les vers &c la pourriture. Les A Syriens
étoient conformes aux Egyptiens touchant le rit des funérailles. Ils en-
terroient leurs Rois dans des marêts. Si ce qu Hérodote rapporte de Nitocris
eft véritable, cetufage n’étoit pas confiant. Cette Reine des Aflyriens de Ba-
bylone fe fit faire, dit-il, un fepulcre fur la porte la plus fréquentée de la ville ,
expofé à la vue de tous les pafTans, & y fit graver cette infcription : » Si quelqu
'un des Rois de Babylone mes fucceffeurs fe trouve en neceflité d’argent,
«> qu’il ouvre mon fepulcre, & qu il en tire tout 1 argent qu il voudra; mais
»qu’tl fe garde bien de le faire a moins que la neceflite ne ly oblige ; autre-
«ment mal lui en prendra. » Aucun des Rois fès fucceffeurs n y toucha jufqu a
Darius qui ne pafioit jamais fous, cette porte , eftimant indigne de lui de paf-
fer fous un cadavre. Mais enfin ennuie de fe voir privé de l'ufage de cette porte
de l’argent qu’il croioit cache dans le tombeau , il le fit o u v r ir ,& n y
trouva autre choie que cette infcription : Si vous n etïeo^pus mu d une cupidité
in/àtiable d’argent, vous ri auriez^ pus owvert les tombeaux des morts,
V. Quand les Perfes menoient quelque grand deuil, félon Hérodote , ils
fe tondoient les cheveux, êc tondoient auffi le crin de leurs chevaux & de leurs
bêtes de fomme. C’eft ainfi qu ils firent peu de jours avant la bataille de Platées,
lorfque Mafiftius le fécond dans l’armée après Mardonius fut tué. Le même
auteur nous apprend lamaniere d enfevelir des Perfes & des Mages, quoiqu’il
dife au même endroit qu il nen eft pas auffi certainement infiruit que
des autres chofes qui regardent la même nation. » On n enterre point un Perfe,
» dit-il, que fon cadavre n’ait été tiré & déchiré par des oifeaux de proie & par
»les chiens. Je ne fuis pourtant pas auffi certain que cette coutume foit établie
»parmi les Perfes, que je fuis affuré quelle s’obfervc chez les Mages, parce
»que ceux-ci font cette ceremonie publiquement, ail lieu que les Perfes la
»font en fècret ; & après avoir oint le corps de cire , ils le mettent fous terre.
On dit que les Farfi qui font des refies des anciens Perfes, qui vivent encore
fous 1’ empire du Sophi, confervent la coutume de faire tramer & déchirer les
corps de leurs défunts par les chiens & par les. oifeaux voraces.-Strabon n attribue
qu’aux Mages la coutume de biffer les cadavres en proie aux oifeaux. &
dit que les Perfes enterrent leurs morts après les avoir enduits de cire. Les Parbant,
quemadmodum & Romani, qui melle utebau-
tur, qiiod illo putacenc corpus a vcrmibus & a pü-
tredinc defendi:de cæcero Aflyrii Ægypciorum ciica
fünera morem fervabant, inquic Herodotus, regef-
quc fuos in paludibus iepeliebant : qui tamen mos
* n.__ L-non conftans f u•i-t , afi _v_e_r a fint e_a_q_u__æ_dIe_ Nmi:t.o_c__r:i refert
Herodotus in Clio c. 147. Hæc: A fly riorum re:gina
fupra portas urbis frequentiori populo tritas , loco
edito atque confpicuo , fepulcruim fibi exftruxi t , atque
his literis infcripfit : S i cui regum Babylon.iS polt
me futurorum fuerit pecunia penuria, apert o ftepulcro
funiat quant umcumqtte voluerit pecunia , ne tamen
aperiat nifi indiguerit :non enïm in rem ejusfuerit. Se-
pulcrum autem intaóhim petmanfir, donee regnum
pervenit ad Darium qui per hanc portam nunquam
tranfibat, quod rem indignam judicaret fub cadave-
re pertrannre. Demam cum & porws u fu ,& pccu-
niis in farcophago, ut putabat, contentis fe privari
aegre ferret, ilium aperiri juffie , & hanc, ibi folum
inferiptionem reperit: N t f i auri infatiabili cupiditate
tetiereris , de fun El o rum fepulcra non aperuijfés.
y . Quando Pcrfsc Iuófcu publico aliquem' in dignitate
conftitutnm cohoneftabant, capillos fuos fimiliter.
que crines equorum detondëbant, necnon etiam ju-
mentouum omnium. Sic ; telle Herodoto 1. 9. fe gef-
ferunt paucis ante acceptam ad Platæas cladem , cuin
Mafiftius 3 poft Mardonium in exercitu primus, oc-
cifus eft. Funera Perfarum arque Magorum deferi*
bit idem ipfe Herodotus , etfi eodern loco dicat in
Clio c. 140. fe ea qtfæ ad funus fpe&ant , non tarn
accurate callere , quam cætera ad eafdcm nationes
pertinentia. Nullus Perfa fepelitur , inquit, anteqium
cadaver ejus ah avibus rapacibus & a canibus traStum
. raptatumejue fuerit ; ncque tamen it a certus [urn earn
confuetudinem apud P e rf as vigere, ut explorât urn mi hi
eft apud Adagos obfervari , quoniam hi publice rem
peragunt ; cum contra Perfa clam huncriturn exfequan-
tur ; poftquam autem corpus cera unxerunt t fub terrain
Narratur quofdam qui a veteribus Perfis ori-
ginem ducunt, vocanturque F a r f t , Sc fub imperio
Sophi Perfarum vivunt , earn confuetudinem hodie-
que fervare , ut corpora mortuorum avibus canibuf-
que laceranda tradant. Strabo fobs Magis earn con-
fuctudincm adferibit, Pcrfafquc dicic mortuos fuos
thes
I U IV D A 1 b L £. O
thes, dit Juftin,faifoient auffi déchirer leurs morts par les oifeaux & par les
chiens. r
Les Barbares habitons du mont Caucafe, dit Strabop, faifoient un grand
demi a a naiffance des enfans, parce qu’ils alloient entrer dans une carrière
m m de malheurs & de difgraces I au lieu que ceux qm mouraient étoient
délivrez félon leurs idees de toutes fortes de maux. Voila pourquoi ils cele
broient leurs funérailles avec beaucoup de joie. n
VI. Les Derbices tiraient tous ceux qui palfoient l’âge de foixante-dix ans
& les plus proches parensmangeoient leur chair: cela ne regardoit que U
hommes f eulement ; car pour les vieilles femmes ils les étrangloient & les en
feveliffoienr. Ils ne mangeoienr jamais ceux- qui mouraient avant l’âge de'
loixante-dixans. Les Cafpiens encore plus cruels laifToienc mourir de faim
ceux qm pafToienr l’âge de foixanre-dix ans, & les portoienc enfmte dans le
defert, & regardoienr de loin ce qui arriverait à ces cadavres : fi les oifeaux
venoiencles déchirer & les ciroient hors de leurs lits,ils les regardoient comme
bienheureux : h c etoienc des chiens ou des bêtes fauves qui les de'chirafl
lent, ils croioient que leur bonheur n’étoir pas fi grand : s’ils n’étoient déchirez
ni des chiens ni des oifeaux, ils les regardoient comme malheureux. *VI.
cera oblitos fepelire. Juftinus 4t. 3, de Parthis dicit:
Sep nit ura vulga aut avium aut canum luni at us eft.
Barbari, qui in Caucafo habitabant, inquit Strabo
1. i ï . nafeentibus infantibus magnum edebant lu-
«Stum, quoniam curfum vitæ illi fufeipiebant in-
forcuniis miferiifque plenum j contra vero cum quidam
moriebantur, quoniam, ut putabaot, crantmalis
crepti j eorum funus magno cum gaùdio celebrabant.
V I . Derbices eos omnes interficiebant qui fep.
tuagefimum æratis annum fuperarent , cognatique
propinquiores carnem eorum comedebant, viinamores
rame
• 4U* lepruaoenmum.
annum emenfi elîent r pofteaque in dcfçcmm de-
portabant, ,& procul confpiciebant. quid cadavéri
'venues. , Si aves accédèrent & laniatn illud ex
loculo extraherent ,-uc felices habebaBt eos ouibuf
cum fie ageretur -, fi a canibus vel a feris laceraretuf
minus tortunatos arbitrabantur i fi nec a canibus nec
ab.àyibüstaptaretur, ut infelices habebant.