
i 5S ' L 'A N T IQ U IT E ' E X P L I Q U E E , &c. Li v . III.
pofoit : d'autres mettent audeffous des pieds une avance de bois pour les fou-
tenir.1 nous voions encore aujourd hui des crucifix en cette derniere maniéré.
On mettoit quelquefois un titre qui marquoit la raifon pourquoi le criminel
ou prétendu tel avoitété condamné ; ce titre étoit fur la croix de Notre
Seigneur. On attachoit aufïi ces titres fur les criminels mêmes, comme nous
Voions dans la vie de Caligula par Suetone : » Etant à Rome dans un feftin pu-
.. blic un efclave qui avoit détaché d'unlit une lame d'argent fut par ion ordre
» livré au boureau , qui lui coupa les mains ,& les pendit à Ion cou i i l lent
». enfuke marcher en cet état devant l'affemblée des convives précédé dun
» titre ou d’un écriteau qui marquoit la caufe de fon fupplice. » Il s en trouve
encore d’autres exemples. ..
Les corps demeuraient attachez à la croix jufqu’a la mort & on les faiiûit
quelquefois garder apre's leur mort de peur qu'on ne les enlevât pour les en-
levelir, comme nous voions dans 1 hiltoire de la matrone d Ephele. Il arrivoit
que les chiens & les oifeaux voraces les venoient déchirer. Dans dautresoc-
cafîons on lâchoit les lions & les ours fur ces patiens ainfi attachez. Un fait
femblable de Néron eft rapporte par Suetone & Dion Caffius. |
On trouve des exemples de gens qui ont ete mis en croix la te te en bas,
comme le fut S. Pierre-.Seneque parle d'un pareil fupplice. Quelquefois on
allumoit un feu au pied de la croix ou de la potence pour brûler le patienta
petit feu.
erat confidere poflet j alii vero fab pedibus hujufmo-
di lignum fuiffe dicunt, crucefque non paucas ho-
die videmus hujufmodi fuppedaneis inftruftas.
Aliquando ticuli alligabantur aut defigebantur,
queis fignificaretur qua de caufa is qui fupplicio affi-
ciebatur damnatus fuiflet. Ipfi tituli aliquando reum
comitabantur. Legimus apud Suetonium in Caligula
c. 3 2. Roma publico epulo fervum , ob detrattam leSlis
argent earn laminam, camifici confeftim tradidit, ut
mambas abfcijjis , atque ante pettus e collo propenden-
tibas , precedents titulo, qu't caufam poena indicaret,
per coetus epulantium circumduceretur. Alia quardam
nu jufmodi exempla occurrant.
Corpora ad mortem ufque affixa relinquebantur,
eciamque poft mortem aliquando in cruce relinque-
bantur pofita cuftodia , ne a cognatis auferrentur, ut
videmus in hiftoria matrons Ephefiæ, Aliquando
a canibus & avibus difeerpebantur : imo etiam
nondum ex Hindis iis , qui in cruce pendebant, emit-
tebantur leones & urfî qui ipfos laniarent. Rem hu-
jufmodi de Nerone referunt Suetonius & Dio Caffius
in Nerone.
Non défunt exempla hominum qui inverfo capite
cruci adfixi fuere ; cujufmodi fuit S. Petrus Apofto-
lus. Tale fupplicium commémorât Seneca de Confo-
latione. Aliquando etiam ad crucis pedem ignis fuc-
cendebatur, ut qui damnatus fuerat fenfim & lento
igne cruciaretur.
L E S S U P P L I C E S . 23*
c h a p i t r e 11.
I. Les Tfjmains em-pdotent quelquefois les criminels. 1 I. La fourche, quelle forte
deJupplice. III. Lu catapulte , IV. La, catafte. V. L'échelle.
V I. La, Diafphendonêfè. F I L Le chevalet.
I. T L fe trouve dans l’antiquité des exemples de gens empalez , comme font
les Turcs aujourd’hui. Je vois des croix, dit Seneque, de differentes«
fortes; les uns font pendus renverfez ; les autres ont des pieux fichez dans le «
fondement » Et plus clairement dans un autre endroit : Penfez à la prifon, <«
a differentes fortes de croix, & à un homme percé par le milieu du corps «
d’un piq^qui lui fort par la bouche. »
II. La fourche étoit une efpece de fupplice ou de peine affliétive, qui
s’entendoit en deux maniérés , on la prenoit ou pour un châtiment & une correction
paffagere, ou pour le dernier fupplice. On mettoit quelquefois la
fourche au cou des efclaves qu’on vouloir châtier, & on les promenoir ainfi
pour leur faire honte, êdes expofer a la rifée & aux infultes du peuple; de
la venoit le nom defkrcifer, qui veut dire un pendart. La fourche étoit auffi un
fupplice ; on inférait la tête du criminel dans la fourche , en forte que les
mains étant liées il ne pouvoir plus branler ;& on le fouettoit jüfqu a ce qu’il
mourait fbusles coups. Je crois qu’on peut entendre en ce fèns le paffitge
de Suetone où il eft parlé de la condamnation de Néron par le Sénat. Ilsfouet-
toient auffi des efclaves, & quelquefois des hommes libres fous la fourche, en
forte que la mort ne s’en enfuivoit pas. Lipfe croit qu’on fouettoit fous la
fourche , mais qu’on n’y pendoit jamais perfonne: On difpute beaucoup fur
la forme de cette fourche, & differens paffages des auteurs femblent porter
a lui donner diverfes formes ï celle dont il eft parlé dans la vie de Néron
parait avoir été une fourche à deux branches.
1 11. La catapulte, quiéroit une machine de guerre comme nous
avons vu au quatrième tome , étoit auffi une efpece de fupplice félon Suidas
où l’on tourmentoit les coupables : il ne dit pas en quoi confiftoit ce tourment
; mais il y a apparence que c’étoit une efpece de chevalet appelle en
latin equuleus.
C A P U T I I .
/ . R om a n i fa d e s quandoq ue r eisper p odicem in -
fig e b a n t. 1 /. F u r c a q u o d genus fa p p lic ii.
I I I . C a ta p u lt a , I V . C a ta jla . V . S c a ld •
V /. D ia fp h cn d o n ejts. VlU E q u u leu s»
A? Uppetunt etiam exempla fupplicii illius hor-
rendt, quod apud T ureas hodieque viget :
infixionis videlicet, qua per podicem ftipes adige*
batur , fic Seneca de Confolat. Fideo iftic cruces nec
unius generis , fed aliter ab aliis fabric at as. -Alii capite
converfo in terramfufpendere 3 alii per obfecena flip it cm
tgerunt. Et clarius epift. 14. Cogita hoc loco carce-
rem & cruces, & adattum per medium hominem qui
per os emergat flip item.
I I. Furca etiam fupplicii fpecies erat, qua? duplici
accipiebatur modo: vel enim ad caftigationem emen-
dationemque inferebatur, vel extremum erat fupplicii
genus. Furca nonnunquam fervorum collo appen-
debatur ignominia: magis quam fupplicii caufa, in.
quit Ifidorus Originum lib. 10. fic furcam circa ur-
bem ferre fervus cogebatur , pradicans peccatum fuum
& monens cat eras ne quid fimile peccarent : hinc vero
furciferi nomen. Furca etiam fupplicium extremum
erat : rei caput furcae inferebatur, ita ut ligatis ma-
nibus, ultra fefe demittere aut movere non poflet ;
hinc flagris ad necem ufque cædebatur : hoc fenfu
puto intelligi pofle locum Suetonii in Nerone c. 49.
cum damnatum a fenatu Neronem enarrat. Sub furca
etiam fervos, & aliquando liberos flagris cædebant,
fed non ad ufque interitum. Putat Julius Lipfius fub
furca exfos reos fuifle , fed nunquam furcæ appenfos.
De forma furcæ admodum difputatur: fed variæ apud
auóloresdefcriptiones forma inter fe diverfas furcas
fuiffe fuadere videntur. Furca de qua Suetonius in
Nerone, duos ramos five duo cornua habuifle vide-
I I I . Catapulta græce KamirlK7»t, bellica machina
erat, ut diximus tomo quarto j fed etiam fupplicii
genus erat, ut referc Suidas in voce w-nomr»? ; nec
dicit ille quod genus eflet cruciatus ; fed verifimilc
omnino eft fuiflc quem'piam ceu equuleum.
■ RK»