p è re , il est évident que la plante dont il est ici question
ne peut naturellement y en tre r. Aussi avais-je
d’abord eu l’intention de faire de cette Algue le type
d ’un nouveau genre que j ’aurais nommé Heteromitus,
en raison de la structure différente dc la fronde et
des ramules verticillés. Toutefois, l’absence de la
fructification m’imposait une réserve à laquelle j ’ai
cru devoir obéir. En attendant que le mode de reproduction
de cette hydrophyte intéressante soit
connu, j ’ai donc pensé qu’il suffisait de l’inscrire
dans le genre Polysiphoniâ dont elle se rapproche
le plus par la structure et où elle trouve quelques
espèces analogues *.
EXPLICATION DES FIGURES.
P l. i 3 , f . 4 . a, Polysiphoniâ? Cladostcphus vu. de g ra n d eu r
naturelle, h, portion rampante de la tige grossie aS fuis; elle est
munie d ’épatements r, c, au moy en desquels elle se fi.xe aux corps
1 Depuis la pablicalion de fatlas cryptogamique du Voxjage au pôle
Sud, M. Harvey a décrit [London Journ. of Bot. August. 1844, p. 436),
sous le nom de Polysiphoniâ hyssoclados, une espèce analogue, à laquelle
il donne pour synonyme le Griffithsia australis Ag. J ’avoue qu’au
premier abord j’avais eu aussi l’idée de rapporter mon Algue à cette espèce,
mais j’en ai été dissuadé par les différences que j’ai cru apercevoir
entre les descriptions et ce que m’offrait la nature. Or, dans la crainte de
confondre des choses qui, en l’absence d’exemplaires authentiques, me
paraissaient suffisamment distinctes, j’ai préféré donner ma plante cqmme
nouvelle. Toutefois, pour prévenir toute confusion future, j’ai pris le soin
d’en donner une figure analytique. Ce qui me porte à penser que cette
Polysiphonie est effectivement différente de celle de M. Harvey, c’est que
ce savant ne donne point mon nom spécifique comme synonyme du
sien
qui la supportent, d, un de ces épatements évasé en forme de ventouse,
grossi 80 fois, e, portion du fdament principal grossi a5
fois et montrant en f , ou une fructification commençante , ou le
rudiment d’nn jamule. g, portion d’un rameau un peu plus
grossi (environ 3a fois), qui fait voir en h, un des ramules dicho-
tomes multifides analogues à ceux du TVrangelia ma’lifida. i,
quatre des siphons ou endochrômes qui sont nichés dans les cellules
de la périphérie de la fronde, vus à un grossissement de 5o
fois leur diamètre. /, coupe transversale du bas de la fronde pour
montrer le nombre des siphons de la périphérie.
P o lys iph o niâ compla n a ta Spreng.
P. filis maximis deorsùm compressis crassis nigrescentibus
continuis t'amosissimis, ramis virgatis polysiphoniis articidatis,
articulis diametro subæqualibus, geniculis subconsttdctis ; conceptaculis
subsphæricis breviter pedunculatis lateri exteriori ramulorum
seriatis, tetrasporis in articulis ramulorum dichotomo-
fastigia torum uniser ia tis.
Syn. Hutchinsia compì ana la kg. Syst. Alg. p. 107 . — Polysi-
phonia complanata Spreng. Syst. Fcget. IV. p. 35o. — P. fuliginosa
B-udolp. in Linnoeà i8 3 i , p. 1 7 7 . excl. P. virgalâ k g .— P.
complanataMonUg. Bonite, C r y p t . cß. t. i44- analytica.
H a b . In Oceano atlantico vagantem p r o p e promontorium Bonæ
Spei legerunt d’Urville et cl. Hombron.
Ob s . Dans la Cryptogamie du Voyage de la Bonite,
j ’ai fait connaître les deux modes de reproduction de
cette Algue, et j’en ai donné une ligure que réclamait
la science depuis longtemps.