Obs. Malgré les descriptions, qui ont été publiées
par Lamouroux, de son Nesea Penicillus, et par
M. Kûtzing, de l’organisation de son Coralliodendron,
qu’il a changé plus tard {Phyc. gen. p. 310) en Coral-
locephalus, ce genre est si ra re et encore si peu connu,
au moins de la généralité des botanistes, qu’il ne semblera
peut-être pas superflu de consigner ici les observations
que son étude m’a mis à même de faire.
Mon analyse a été rédigée presque à la même époque
que celle de M. Külzing; mais des circonstances indépendantes
de ma volonté en ont retardé la publication.
On y trouvera, je l’espère, quelques détails sur
des points négligés par mes devanciers ou sujets à
controverse.
Le stipe est formé par la réunion des mêmes fdaments
qui composent la plante tout entière. Ceux-ci
sont reliés en tre eu x , non p a s, comme le pensait
Lamouroux, par la présence d’une matière gélatineuse
q u i, en se desséchant, agglutinerait ensemble
les parties où elle prédomine, mais bien p a r des espèces
de crampons, lesquels, partant de tous les
points de la continuité de chaque fdament, s’épanouissent
sur les crampons voisins ou su r les filaments
eux-mêmes. Ces crampons, radiciformes, longs
d ’environ un demi-millimètre, sortent à angle droit
du filament, et se divisent en plusieurs filets courts,
ou se terminent par une sorte d’épatement en patte
d’oie. Leur distance les uns des autres est rarement
plus grande que leur propre longueur. Le fdament
d ’où ils tirent leur origine ne paraît pas articulé. Le
faisceau de ces filaments, qui constitue le stipe, n ’est
pas relié par une membrane, comme l’a encore avancé
Lamouroux; mais il m’a paru que les crampons ou
les rameaux latéraux dont nous venons de parler
s’épanouissaient en se perdant dans la couche crétacée
ou calcaire dont est enduit ce même stipe. Comprimé
entre les doigts, celui-ci cède facilement, et
ne reprend sa forme cylindrique que quand on le
replonge dans l’eau. Les filaments en question se
terminent inférieurement, o u , pour mieux d ir e , se
métamorphosent en racines transparentes, presque
aussi longues qu’eux, lesquelles poussent elles-mêmes,
de tous les points de leu r longueur, et même de leur
sommet obtus et en cu l-d e -sa c , une foule innombrable
de radicelles de la plus grande ténuité. Liles
descendent entre les grains arénacés du fond de la
mer, et servent à y fixer solidement la p la n te , en
multipliant ainsi à l’infini les points de contact et
l’adhérence qui en résulte. Lnfm, les filaments du
stipe deviennent libres à son sommet, et se divisent,
par dichotomies successives, en un épais faisceau de
ramules qui donnent à la plante la forme d’un gros
et court pinceau, ou l’aspect d’un petit arbuste. Chaque
ramule a moins de deux centimètres de long,
et dans cet espace il se bifurque six ou sept fois.
Son diamètre moyen, en y comprenant la couche
calcaire, est de | millimètre vers le b a s , et un peu
moindre vers le sommet. Les ramules sont articulés,
et le lieu de la cloison est marqué p a r un rétrécis