ceptacle, ellipsoïde ou lanciforme, termine la fronde
ou ses divisions, dont il est tout à fait distinct. Ici nous
avons, au contraire, comme dans XHimanthalia, une
fronde presque entièrement convertie en réceptacle,
et pour achever de compléter, sinon la ressemblance,
du moins l’analogie, au lieu de l’espèce de cupule
fongiforme d’où s’élève ce réceptacle , nous trouvons
une fronde très-courte, dichotomè et remarquablement
distincte du réceptacle par ses divisions
flexueuses et tronquées net à leur sommet. Mais ce ne
sont pas là les seules différences auxquelles on ne
pourrait manquer de distinguer, soit des Fucus, soit
de XHimanthalia, le nouveau genre que je propose
ici ; il en est encore d’autres d’un ordre plus é lev é ,
d’une valeur plus incontestable, puisque nous les
remarquons dans la fructification. Ainsi, outre que
la fronde est convertie en réceptacle, c’est-à-dire
couverte de conceptacles dans la plus grande partie
de son étendue, ceux-ci présentent deux modifications
dans les organes qu’ils contiennent. Dans les
uns, en effet, les spores normales naissent régulièrement
de la paroi du conceptacle et sont accompagnées
de filaments cloisonnés simples, trè s-d é lié s,
sans renflement du d ernier endochrôme, en un mot,
de véritables paraphyses ; dans les a u tre s , nous trouvons
, au lieu de cela, des filaments articulés aussi,
mais très-ram eu x , quoique limités à la cavité du
conceptacle, et dans le dernier article desquels la
matière granuleuse et olivacée qui y est contenue, ou
rendochrome, s’organise en un corps oblong qui
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prend du développement, finit p a r se séparer du filament
, et tombe dans le centre de la loge à la manière
des vraies spores. Onle trouve alors enveloppé, comme
celles-ci, d’un périspore qui lui est fourni p a r le tùbe
membraneux du filament, et sa dimension arrive à
égaler le tiers de la spore normale. Ce genre offre
encore des analogies avec le Durvilloea, le Splachnidium
et même XHormosira.
Le nouveau genre Xiphophora, en me montrant
ses deux modes de reproduction tout à la fois distincts
et réu n is, me donna l’idée de soumettre à 1 a-
nalyse les autres genres de la même famille, afin de
rechercher si les faits viendraient donner quelque
solution plausible à cette question : Trouve-t-on dans
les Fucacées les deux modes de propagation qu’on
observe chez les Floridées? J’en fis 1 objet d un mémoire
qui a été inséré dans les Annales des sciences
naturelles (octobre 1842). Après y avoir consigné
toutes les observations que m’avaient fournies les
matériaux dont je pouvais disposer, je recommandais
le même sujet à l’attention des phycologistes
mieux placés que moi pour cette étude. L appel que
je leur faisais a déjà porté quelques fruits. M. Dickie,
professeur à l’Université d’Aberdeen, a confirmé,
p a r son observation propre % la plupart des faits
avancés dans mon mémoire, touchant les deux sortes
de fructifications basispermée et acrospermée. P a r
1 Voy. Ann. and Magas, of nat. Hist. Janv, 1844, p. 6 et suiv., et
Mai, p. 331.