272 VOYAGE AU POLE SUD.
Plagiochila rnagcìlanica Liiicleiibg. òpec. Hepat. p. 16 4 .—
N. ab E. L. el G. Syn. Hepat. p. 53.
Hab. inter cæspites Dicrani imponentis Nob. in freto Magellanico
ad Baie Saint-Nicolas a cl. Jacquinot lectos plura individua
hujusce Hepaticæ inveni. Etiam ili. d'Urville in eodem loco eara-
dem legit.
Ob s . Cette espèce est évidemment fort voisine du
Plagiochila circinalis L. et L., mais je l’en avais déjà
distinguée dans la collection, en lui imposant le nom
de P. Jacquinotii, que je suis forcé de rep o rte r su r la
suivante. Elle en diffère surtout p a r son mode de
végétation et par l’inflexion manifeste et constante du
bord dorsal de ses feuilles. Cette inflexion ne peut
paraître en effet douteuse que dans les jeunes
pousses ou vers la base des plus âgées, où les feuilles
sont aussi plus distantes et non étroitement imbriquées,
comme vers le sommet des tiges. Le bord
ventral est également muni de petites dentelures fort
évidentes, qui le sont moins à la vérité dans les re jeto
n s, mais qu’une bonne loupe y fait néanmoins
toujours découvrir. Au r e s te , dans la même touffe,
on trouve aussi des tiges à feuilles entières. Ce n ’est
donc point p a r ce caractère que notre plante se distingue
de celle à laquelle je la compare en ce moment.
Le mode de ramification du Plagiochila magellanica
est en effet fort remarquable et parait analogue à
celui du P. biserialis, si j ’en puis juger sur la simple
pbrase diagnostique de ce dernier que je trouve dans
le Synopsis Hepaticarum. Le faciès qu’il imprime à
cette Hépatique suffirait pour la faire facilement dislinguer
de toutes ses congénères de la même section.
D’abord simple, tous les rameaux que produit la tige
principale naissent de sa face v en tra le , et le plus
souvent près de son sommet enroulé en crosse, en
sorte que la succession de ces innovations sous-api-
cilaires forme une tige allongée d ro ite , et surtout
remarquable p a r des ressauts de distance en distance
, dus à la manière dont j’ai dit que se produisaient
les rameaux. Toutefois, on rencontre quelques
individus cbez lesquels ces rameaux proviennent directement
de la continuité du ventre de la tige e t non
pas seulement de son e x trémité , et dans ce c a s , lorsqu’ils
sont je u n e s , ils simulent parfaitement des stolons,
comme on en voit dans plusieurs espèces du
genre Jungermanne. Enfin, plusieurs autres individus
m’ont présenté des rameaux didymes, ce qui
donne à la plante une forme fasciculée, sans que
même alors on puisse la confondre avec le P. circinalis..
Je regrette de ne pouvoir faire connaître le
périantbe de cette espèce; il manque dans tous les
exemplaires qui ont été mis à ma disposition.
P lag io ch ila Jacquinotii Montag. ms.
P. caule repente, ramis ascendenti-erectis ramosis, ramulis axillaribus
fasciculatis apice reflexis nutantibus, foliis subverticalibus
imbricatis semiovatis defexis subheteromallis margine dorsali
refexis integris ventrali apiceque rotundato minuté denticulatis,
involucralibus toto ambitu oreque truncato perianthii elongato-
clavati dentato-ciliolatis.
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