reçut d’e u x , plus ta r d , de jeunes échantillons des
deux espèces qu’il avait publiées E Mais les réceptacles
y étant encore à l’état ru d im e n ta ire , notre savant
confrère ne trouva pas qu’ils présentassent des
différences assez tranchées pour pouvoir être facilement
distingués de ceux de la plupart des autres
Sargasses. Dès lo r s , négligeant le mode de végétation,
dont, au reste, il en faut convenir, on s’occupait
peu à l’époque de sa publication, et su rto u t, ce qui
nous semble très-important ic i, la disposition en séries
marginales des vésicules et des réc eptacles, il
c ru t s’être trompé, revint sur ce qu’il avait fait, et
non-seulement restitua au genre Sargasse les deux
espèces primitives du genre Marginaria, mais il y
rattacha encore une autre espèce que n o u s , qui l’avons
vue aussi bien que l’une des deux a u tr e s , le
M. Urvilliana, chargée de fruits bien m û rs, nous ne
nous faisons aucun scrupule de restituer à l’excellent
genre de M. A. Richard. Nos échantillons^ recevant de
leur fructification en bon état un faciès tout particulier,
nous permettent, en e ffe t, de le fonder aujourd’hui
sur des bases beaucoup plus solides. Avant d’avoir vu
les Marginaires de la collection de M. A. Rich a rd , j ’avais
déjà eu l’idée d’établir un nouveau genre que,
d’après la disposition unilatérale des réceptacles, j ’avais
provisoirement nommé ifeiero/oÔrâm,' car l’in spection
des planches du premier voyage de VAstrolabe
m’avait laissé dans le doute si mon Heterolobium
V. Voyage de VAstrol. Bot. tom. I, p. 9 et 10.
»
Urvillianum était la même Algue que la Marginaire
homonyme de mon savant ami. Î1 en fut tout autrement
quand j ’arrivai aux vérifications ; je reconnus
alors ma plante dans celle que M. Richard voulut bien
me permettre d’examiner et de comparer à mon
exemplaire. La seule différence tenait à l’âge du
fruit.
Le genre Marginaria, même avec les idées qui
régnaient dans la Phycologie il y a vingt-cinq ou
trente an s, n ’aurait guère pu en tre r ni dans les Sargasses,
n id an s les Cystosires, sans qu’on ne modifiât
beaucoup les caractères assignés à ces deux genres.
Il e s t, en effet, au premier de ces genres ce que mon
Capea est aux autres Laminaires ; il en diffère donc
principalement et par son mode de végétation et par
la disposition en séries marginales, sur les lanières
de la fronde, des vésicules et des réceptacles. Comparé
à d’autres genres nouveaux résultant du démembrement
des Cystosira, outre le mode de division
des fro n d es, nous trouvons qu’il s’éloigne encore du
genre Seylothaha, tel que je l’ai limité, parce que les
réceptacles, indistinctement axillaires ou marginaux
dans celui-ci, ne sont jamais axillaires dans celui-là.
P a r la forme de ces mêmes organes, il a quelque analogie
avec VHalidrys, mais cette analogie est fort
éloignée, puisque la végétation et la structure des
vésicules natatoires sont essentiellement différentes.
Le genre Marginaria offre enfin une particularité
remarquable dans le mode de division de ses lanières
ou pînniiles, et qui tient p robablement à la disposition