l’examen d’un grand nombre d’individus, il a en
particulier vérifié ce que je ne faisais encore que
soupçonner, savoir q u e , dans VHimanthalia, les
conceptacles qui renferment les acrospermes sont
toujours placés sur des individus différents de ceux
qui contiennent les basispermes, et qu’ainsi ce genre
e s t, pour ainsi p a rle r, dioïque, tandis que le Xiphophora,
que je lui ai comparé, est au contraire monoïque,
dicline. Il est à reg re tte r que ce même savant
n ’ait pu voir couronnées de succès les tentatives
qu’il a faites pour obtenir la germination des acrospermes,
ce qu’il attribue, d’un côté, à l’extrême délicatesse
de structure de ces organes, qui ne peut
s’accommoder des moindres variations de températu
r e , et de l’a u tre , à la difficulté de conserver l’eau
à une température constamment égale.
Pendant que M. Dickie se livrait à ces recherches,
MM. Crouan, de Brest, tentaient aussi de leu r côté
des expériences qui avaient pour but la solution de
la question proposée. Ils paraissent avoir trouvé ^ que,
chez le Fucus nodosus, la vraie sp o re , c’e st-à -d ire
la fructification basispermée, se divise à la maturité
en quatre autres, et crucialement, comme cela arrive
dans certains tétraspores des Floridées, chacune
desquelles peut ensuite germer et reproduire la
plante, si on la place dans des conditions favorables.
Ce fait trè s -im p o rta n t, analogue à ce que M. le
D" Hooker a vu dans le Durvilloea vivant, ne ré pond
encore rien à la signification recherchée des
acrospermes; mais, s’il se vérifie, il contribuera à
résoudre la question F
Nous avons dit ( Mém. c ité , pag. 206 ) vers quelle
opinion penchait M. J. Agardb sur le sujet qui nous
occupe; nous pouvons ajouter que celle que professe
M. Kützing {Phycol. gcncr. pag. 134, § 181-183)
s’en rapproche considérablement et vient corroborer
les présomptions que nous avions formées touchant
la présence de deux modes de reproduction chez
les Fucacées.
X iphophora Billardierh Montag.
Botanique, Cryptogamie, Pl. 7, fig. 1.
X. froTide brevi enervi receptaculoque elongato tuberculoso compressis
dichotomis, segmentis frondis flexuosis truncatis, recepta-
culi incurvis obtusis.
Syn. F u c u s gladiatus V a h iW . Pl. Nov. Holl. 11. p. m , t. 256.
— Turn. l. c, t. 240. — Xiphophora Billardierii Moniag. Prodr.
Phyc. antarct. p. 12. et Ann. Sc. nat. l. c .— Endl. l. c. p. 29.
1 Leur mémoire, intitulé : Observations sur les tétraspores des Algues.
porte la date du 14 mai 1844. C’est vers la fin du même mois que,
selon leur désir, je l’ai remis à MM. les rédacteurs des Annales des Sciences
naturelles. Ces observations viennent de paraître dans le cabier de décembre,
même année.
^ Depuis que ceci est éc rit, M. Dickie m’informe, par une lettre toute
récente (septembre 1844), qu’il a lui-même observé des spores divisibles
à la manière des tétraspores des Floridées, dans les Fucus serratus et
canaliculatus. Dans leur évolution cbez le premier, ces organes présentent
trois phases bien distinctes : 1“ on voit une cellule renfermant ait