BOTANIQUE. 81
OBSERVATIONS.
Nous avons comparé avec un soin extrême les échantillons
du Pteris esculenta de Forster, dont M. de Labillardière
a publié une excellente figure, avec le Pteris cau-
data L . , qui croît en Amérique, et ces deux espèces nous
ont paru être identiquement les mêmes, et devoir être
réunies. En effet les frondes offrent la même forme générale
; les divisions sont alongées, linéaires, un peu obtuses
, les inférieures sont pinnatifides à leur base. Examinées
à la face inférieure, on voit leur marge recourbée
et comme crénelée. Vindusium naît du dessous de cette
marge, et il est lui-même légèrement ondulé et membraneux
; il résulte de cette disposition qu’il existe une sorte
de gouttière tout autour de chaque foliole au point d’origine
de Yindusium. Toute la face inférieure de la pinnule
de chaque côté de la nervure médiane est recouverte
d’une sorte de duvet, ou plutôt d’un réseau villeux, qui
existe également dans les échantillons de la Nouvelle-
Zélande, et ceux que j ’ai observés venant du Brésil, de
Cayenne, dePorto-Rico, et de plusieurs autres parties de
l’Amérique méridionale. Cependant dansies échantillons
australasiens on trouve assez souvent à la face inférieure
des folioles, principalement sur la côte ou nervure moyenne,
un duvet, une sorte de bourre fauve, qui est peu adhérente
, et que je n’ai jamais vue sur les individus américains.
Mais cette seule différence, si faible en réalité, et
dont on pourrait peut-être trouver la cause dans la rigueur
des saisons, dans les pays où croît le Pteris esculenta, ne
me semble pas, à beaucoup près, suffisante pour séparer
ces deux espèces.
Malgré la loi, d’ailleurs si respectable, de l ’antériorité,
j ’ai pensé qu’on pouvait préférer le nom de Pteris esculenta,
quoique plus récent, parce qu’il indique l ’usage que
les misérables habitans de la Nouvelle-Hollande, de la
Tasmanie et de la Nouvelle-Zélande, font de la racine ou
souche de cette fougère, qui est leur principale nourriture.
i 4o. " PTERIS AFFINIS, Nob.
P. frondibus tripinnatis ; foliolis linearibus integris
subobtusis, infimis basi pinnatifidis ; terminali cæteris
hand longiori ; margine integro, nec crenato, indusio
membranaceo margini continuo ; facie inferiori, intra
fructificationes glaberrimâ. Nob.
Crescit in Novâ-Zeelandiâ. (v. s. s.)
OBSERVATIONS.
Cette espèce a beaucoup d’affinité avec la précédente
[Pteris esculenta) ; mais cependant il est assez facile de l’en
distinguer. D’abord ses pinnules ne sont pas terminées
par une longue pointe entière et un peu obtuse, ainsi
qu’on le remarque dans l’autre espèce ; la division terminale
n ’est pas sensiblement plus longue que les autres. Le
bord de chaque division est simple et non ondulé et crénelé
, et ce bord se continue presque sans interruption
AyccY indusium, sans former ce sillon profond qu’on observe
à la face inférieure des folioles dans le vrai Pteris
esculenta. Enfin la face inférieure des folioles est parfaitement
glabre, entre les deux rangées de fructification , et
non toute couverte de ce réseau villeux qui existe constamment
dans l’autre espèce.
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