PORT DOREI.
(U o u c fU f - ( § u in à .)
Du 2.5 aoi\t au 6 septembre 1827,
Peu de contrées offrent une végétation dont l’aspect
soit plus imposant que celle de la Nouvelle-
Guinée. Ce n’est plus le genre de beauté qu’on remarque
à la Nouvelle-Hollande et à la Nouvelle-Zélande.
S’il n’y a pas la même variété dans les formes
et dans les teintes, on observe plus de magnificence
dans les masses, et tous les végétaux s’y montrent
avec des proportions plus colossales. C’est du moins
l’aspect des lieux voisins de la m e r, car l’intérieur
des terres est tout-à-fait inconnu. Les plantes herbacées
sont ra re s , et la Nouvelle-Guinée s’éloigne sous
ce rapport de la Nouvelle-Galles du Sud , si intéressante
pour le botaniste. Ici, dès qu’on s’éloigne des
bords de la mer, on ne trouve que des forêts impénétrables
, composées de Palmiers au feuillage élégant,
de Tecks [Tectona grandis), àe Barringtonia,
d’arbres à pain, au-dessus desquels dominent de
gigantesques espèces de Mimeuses et de Pterocarpus
qui forment en quelque sorte une seconde voûte au-
dessus des autres.
La végétation de Doreï est réellement gigantesque.
Llle se rapproche beaucoup de celle de la Nouvelle-
Irlande, mais elle est beaucoup plus variée, comme
on l’observe en général sur les terres plus étendues.
Ainsi on y trouve toutes les plantes de la Nouvelle-
Irlande, et de plus un grand nombre qui lui sont
propres.
A la Nouvelle-Irlande, nous avons fait remarquer
l’absence totale de Cypéracées , et nous avons ici au
contraire deux espèces de cette famille qui sont fort
communes dans les lieux sablonneux voisins de la
mer, savoir le Kyllingia monocephala, plante cosmopolite
, el le Cyperus longifolius de Po iret, qu’on
ne connaissait encore qu’à Madagascar. Une seule
Graminée, le Thuarea involucrata, a été rapportée
par M. Lesson du havre Carteret, et sept espèces de
la même famille ont été observées au port Doreï.
Parmi ces sept espèces ne se trouve pas celle de la
Nouvelle-Irlande.
Parmi les plantes qui nous paraissent particulières
à cette grande île, nous citerons spécialement les
suivantes qui jusqu’à présent n’ont encore été observées
nulle part ailleurs.
1 F o r r e s t i a h i s p i d a , que nous avons fait figurer
planche première du S e r t u m A s t r o l a b i a n u m . C’est une
grande plante herbacée vivace qui croît dans les lieux
humides et que nous rapportons à la famille des Asparaginées.
2°. Æ g i c e r a s n i g r i c a n s Nob. Sert. t. 21. Petit arbuste
qui croît sur les bords de la mer.
b o t a n iq u e . I I , ¿