On voit par les chiffres de ce tableau que le
nombre des Fougères est très-grand dans la
Nouvelle-Zélande, puisqu’il forme à peu près
le septième de la totalité des végétaux de ce pays.
Ce résultat vient appuyer l’assertion émise par
M. d’Urville dans ses Considérations sur la
Végétation des Iles de la mer du Sud, publiées
au retour de l’expédition de la Coquille, «que
les Fougères dominent d’une manière remarquable
dans ces îles. » Sons ce rapport, la
Nouvelle-Zélande présente un trait de ressemblance
de plus avec les différentes îles de
l’Océan-Pacifique. Parmi les Monocotylé-
dones, ce sont les Graminées et les Cypéracées
qui prédominent. Ceci n’a rien qui nous surprenne,
non plus que le chiffre des Synanthé-
rées parmi les Dicotylédones, qui, dans la Flore
de la Nouvelle-Zélande, est à peu près le même
que celui des autres Flores. Mais on remarquera
sans doute avec étonnement que les familles
des Légumineuses, des Malvacées, des Borraginées,
des Bubiacées, si nombreuses en espèces
dans les divers climats du globe, n’aient qu’un
si petit nombre de représentans à la Nouvelle-
Zélande. Par contre, nous appellerons l’attention
sur les familles des Fpacridées et des Myrtacées,
dont les espèces connues étaient, comme
nous l’avons dit, reléguées dans la Nouvelle-
Hollande ; elles se composent ici d’un nombre
assez considérable d’espèces. On sera en outre
frappé de la prédominance des Ombellifères,
Crucifères et (Enothérées sur les autres familles ;
et ce qui est digne de remarque, c’est que les
genres auxquels ces plantes appartiennent sont
pour la plupart européens.
La Nouvelle-Zélande ne fournit qu’un petit
nombre de plantes alimentaires. Aussi les misérables
habitans de cet archipel, pour la plupart
ichthyophages, sont réduits à se nourrir des
racines de Pteris esculenta et de quelques
autres Fougères, quand ils manquent de poisson.
Cette disette se fait davantage sentir dans
File Sud, où il n’y a pas encore de cochons.
Aucun arbre ne produit de gros fruits ;
et sous ce rapport les Nouveaux - Zélandais
'sont bien moins favorisés que les insulaires
de la mer du Sud. Dans les baies de Tas-
man, Houa-Houa, de l’Abondance, Bream,
et dans toutes les relâches de VAstrolabe,
nos navigateurs trouvèrent le Céleri sauvage
{Apium graveolens). Ils virent les habitans
manger la racine du Caladium, connue dans
les îles de la mer du Sud sous le nom de Taro,
ainsi que la Patate douce {Convolpulus bata