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OBSERVATIONS
LES ALGUES DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE.
Les Algues ou Hydrophytes sont sans contredit de tous
les végétaux, même parmi les Cryptogames, ceux qui se
prêtent le plus difficilement à une classification géographique.
L ’uniformité de température du milieu dans lequel
elles vivent rend bien compte de cette dispersion
de la plupart de ces végétaux dans toutes les mers du
globe. Cependant il est certaines espèces ou même
des genres presque tout entiers qui semblent croître
dans des limites plus ou moins rigoureusement déterminées
; c ’est ainsi par exemple que le Laminaria huccinalis
n ’a jusqu’à présent été trouvé, à ma connaissance, que
dans les mers voisines du cap de Bonne-Espérance, et que
presque toutes les nombreuses Sargasses s’éloignent à
peine des mers tropicales, etc.
Vingt-neuf espèces de Fucacées bien déterminées ont
jusqu’à ce jour été recueillies sur les côtes de la Nouvelle-
Zélande. Parmi ces espèces cinq nous ont paru entièrement
nouvelles. Six autres déjà connues n ’ont jusqu’à ce
jour été observées dans aucune autre localité , même à la
Nouvelle-Hollande. Ainsi donc sur ces vingt-neuf espèces,
onze pourraient, dans l ’état actuel de nos connaissances ,
servir à caractériser la végétation marine des côtes de la
Nouvelle-Zélande. Au nombre des dix-huit autres espèces,
sept ont également été trouvées à la Nouvelle-Hollande,
particulièrement au cap Van-Diémen ; tels sont entre autres
les Macrocystis comosa, MoniliaBillardieri, Cystoseira
retroflexa, Chondria Forsteri, Sphærococcus chondrophyllus,
Thamnophora triangularis. Les rapports de végétation
entre la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Hollande se
trouvent, comme on le vo it, confirmés par les Hydrophytes
qui sont communes à ces deux îles.
Les Hydrophytes de la Nouvelle-Zélande ont aussi un
très-grand rapport avec celles qui croissent sur les côtes
du Chili. Ainsi, parmi les premières , six espèces ont également
été observées sur cette partie du continent américain.
Ce rapport entre la végétation marine de ces deux
pays est suffisamment justifié par le parallélisme qui existe
entre eux, malgré toute l’immensité de l’Océan austral
qui les sépare l’un de l’autre. Au nombre des espèces communes
à ces deux pays, nous citerons : 1" \e d’ Urvillea
ntilis de M. Bory, plante si remarquable non-seulement
par son organisation, mais encore par son utilité, et qui
jusqu’à présent n’avait été trouvée qu’aux environs des
iles Malouines et sur les côtes du Chili ; 2“ le Sphærococcus
corallinus; 3" le Plocamium confervaceum, etc.
Quelques autres espèces sont également communes à la
Nouvelle-Zélande et à d’autres points de l ’Amérique méridionale
, et surtout aux iles du golfe du Mexique ; tels
sont les Chondria papillosa, Thamnophora triangularis,
qui croissent également sur les côtes de la .lamaïque.
Peu d’espèces de Fucacées sont propres à l’Europy et à
la Nouvelle-Zélande. Cependant, sur le nombre de celles
qui appartiennent à cette île , quatre vivent dans les
mers de l’Europe. Un petit nombre aussi sont communes
aux Moluques, comme le Turbinaria, le Sargassum
granuliferum.