
des animaux suceurs. Celle des Coléoptères et
des orthoptères se compose de mâchoires, et
de diverses parties annonçant par leurs formes
qu elles sont destinées à la mastication. Il est
donc évident que, si au signalement des Coléoptères
exposé ci-dessus nous ajoutons simplement
ce mot, des mâchoires, tout sujet de
doute ou d’équivoque, relativement à l’admission
ou a l’exclusion des hémiptères, sera
écarté. Sans doute une comparaison exacte des
élytres et des ailes nous fournirait des caractères
dont 1 application nous conduirait au
meme résultat; mais celui que je viens d’énoncer
repose sur une fonction des plus importantes;
il est bien plus simple, et ne souffre
aucune exception. Des élytres plus molles ou
simplement coriaces et se croisant au bord
interne, des ailes plissées longitudinalement
en éventail, et quelques autres particularités,
éloignent les orthoptères des insectes à étui.
Une considération plus philosophique vient à
l’appui de cette distinction, e t , pour l’avoir
négligée, quelques naturalistes modernes ont
propagé l’erreur deLinnæus, relativement aux
perce-oreilles. Les changements graduels qu’éprouvent
les Coleopteres pour arriver à l’état
adulte, ou leurs métamorphoses, ne sont nullement
semblables à ceux qui sont propres,
dans les mêmes circonstances, aux orthoptères.
Ici tout se borne extérieurement à l’accroissement
du corps, et au développement progressif
des élytres et des ailes ; point d’ailleurs
d’altération essentielle dans les formes primitives,
l’activité et les habitudes;mais il n’en est
pas ainsi des Coléoptères, comme nous le verrons
plus bas.
Organes loco-moteurs aériens, organes de la
manducation, et transformations résultantes
des diffé rences d’âges : voilà, ainsi que je viens
de l’exposer, les bases solides sur lesquelles est
fondée la distinction de l’ordre des Coléoptères.
Peu de parties de l’Histoire Naturelle ont
autant exercé et les talents des artistes et la
patience des observateurs: plusieurs savants ou
amateurs lui consacrent même presque exclusivement
tous leurs soins. Si l’on considère que
le nombre des espèces de Coléoptères, soit
décrites, soit inédites, dont nous sommes en
possession, s’élève à près de douze mille; que
ces insectes frappent souvent nos regards par
bétonnante variété de leurs formes, la richesse
ou le mélange agréable de leurs couleurs ; que
les nombreuses modifications de leurs organes
extérieurs multiplient les secours de la mé