
par là même, un plus grand besoin de découvrir
leurs ennemis. Aucune espèce connue
n’est pourvue de petits yeux lisses ; et si,
comme une comparaison suivie de 1 organe
de la vue dans tous les animaux articulés me
porte à le soupçonner, la présence de ces petits
yeux lisses décèle un affaiblissement optique,
ce caractère négatif confirmerait mon
sentiment à l’égard de la supériorité des Coléoptères
sur les autres insectes.
Un labre ou lèvre supérieure; un sous-labre
ou épipharynx, toujours caché et formant le
palais de la cavité buccale; deux premières
mâchoires ou mandibules, et ordinairement
de la consistance de l’écaille; deux autres mâchoires,
presque toujours molles ou simplement
coriaces vers leur extrémité supérieure
et portant chacune un ou deux palpes;.et une
lèvre inférieure opposée au labre, munie
aussi de palpes, mais dont le nombre est
constamment de deux ; telles sont les parties
qui constituent progressivement et de haut en
bas la bouche de ces insectes. La lèvre inférieure
ou simplement la lèvre se divise en
deux pièces, le menton et la languette ; ses
palpes, ainsi que ceux des mâchoires, à l’exception
des intérieurs, sont composés de
quatre articles. Le premier ou le radical de
ceux de la lèvre étant le plus souvent réuni
ou confondu avec la languette, et simplement
sous la forme d’un tubercule ou d’une légère
saillie servant de support à l’article suivant,
on est dans l’usage de ne pas en tenir compte.
L’extrémité supérieure des mâchoires est presque
toujours bifide ou partagée en deux lobes,
dont l’extérieur, plus grand et terminal, est distingué
de la tige de la mâchoire, près de l’origine
des palpes, par une petite articulation.
Dans les Coléoptères carnassiers et les orthoptères,
insectes éminemment rongeurs, le lobe
interne est devenu, à raison de sa consistance
solide, de sa forme et de son armure, une
sorte de mandibule, ou d’instrument propre
à déchirer le corps soumis à son action.
Le lobe extérieur n’est pas moins susceptible
de modifications I ainsi qu’on le voit dans
les Coléoptères lamellicornes, les Coléoptères
carnassiers, où il est transformé en un palpe
de deux articles, et dans les orthoptères, où il
forme la pièce que Fabricius nomme galea,
et qui recouvre l’extrémité du lobe interne.
Le pharynx est situé à la racine antérieure
de la lèvre. Selon nous, cette dernière partie
représente la seconde paire de pieds-mâchoires