
sous les dénominations à'étuis, à'élytres, se
joignant par une ligne droite le long du milieu
du dos, et recouvrant cette portion de la surface
supérieure du corps, dérobaient ces organes
a nos regards. Si nous examinons maintenant
d’autres insectes, mais d’une forme
différente, comme, par exemple, des papillons,
des libellules, des abeilles, etc., nous
trouverons que les étuis ont disparu, et sont
remplaces par deux ailes de même consistance
que les deux autres, chargées pareillement
de nervures, et que les unes et les autres
sont étendues ou sans plis. Comparant
donc ces derniers animaux avec les précé^-
dents, il nous sera facile de reconnaîtra ceux-
ci aux caractères suivants : Deux ailes membraneuses,
pliees transversalement sous deux
élytres crustacées. Nous leur associerons tous
les autres insectes dont les organes du mouvement
aérien offriront une conformation et
une disposition semblables. La distinction de
cet ordre d’insectes, et le signalement qui le
caractérise, se présentent si naturellement,
que nous avons ete devancés à cet égard par
les plus anciens naturalistes. La dénomination
de Coléoptères(étui, aile) nous vient du grec,
et répond parfaitément a celle de vaginipennes
(vaginipennes), dont les auteurs latins ont fait
usage.
Cependant, à mesure que la méthode s’est
perfectionnée, et qu’on a senti le besoin de fixer
plus rigoureusement les limites des coupes,
on s’est vu forcé d’employer d’autres considérations.
On s’exposait sans cela à confondre
les sauterelles, les grillons, les punaises, les
cigales, et d’autres insectes analogues, avec les
Coléoptères. Le danger de l’erreur est même
tel, que Linnæus ne s’en est point garanti. Consultez
les premières éditions de son Systema
Naturoe, vous verrez qu’il y réunit aux Coléoptères
les sauterelles, les grillons, et généralement
tous les insectes qui composent aujourd’hui
l’ordre des orthoptères. Recourez
maintenant aux dernières, elles vous montreront
les forficules, ou perce-oreilles , genre
de ce dernier ordre, restant encore avec les
Coléoptères, tandis que tous les autres orthoptères
sont réunis aux punaises, aux cigales;
et, dans un autre ordre, celui des hémiptères,
que ce naturaliste avait d’abord bien signalé
et bien circonscrit. La bouche de ces derniers
insectes a la-forme d’un bec tubulaire,
articulé, courbé en dessous, tantôt droit et
tantôt arqué : elle ne saurait convenir qu’à