
des crustacés, combinés avec les pièces que
M. Savigny désigne, à legard de ceux-ci, sous le
nom de secondes mâchoires (la seconde paire).
Dans notre opinion encore, les premières des
mêmes animaux, réunies avec leurs deux
pieds-mâchoires supérieurs, composeraient les
mâchoires des insectes et leurs palpes ; les
deux articles inférieurs des seconds pieds-
machoires, réunis par leur côté interne, auraient
formé le menton et son support ; enfin
le segment, portant les mêmes pieds-mâchoires,
ou la lèvre des insectes, réduit ici à
de plus petites dimensions ou simplement rudimentaire
, serait confondu avec leur tête.
Telle serait l’explication de la différence que
nous avons remarquée dans le nombre des
segments du corps des animaux de ces deux
classes. Continuant de suivre cette analogie,
les deux pieds antérieurs (p r o p e d e s) des insectes
répondraient aux troisièmes pieds-mâchoires
des crustacés, de manière que le
segment dont ils sont les annexes, désigné
improprement par la plupart des naturalistes
sous le nom de th o ra x et par d’autres sous
celui de p r o th o r a x et de co llie r (c o lla r e ) n’est
reeliement point, comparativement aux crustacés,
a ceux surtout dont le tronc est entièrement
articulé, le premier segment du corps
après la tête, mais le second. On pourrait le
considérer comme formant avec le premier
une espèce de. col ; et le tronc proprement dit
ou le thorax commencerait au segment que
l’on appelle, dans les insectes, m é so th o ra x ,
celui qui porte les élytres ou les premières
ailes. (Voyez mes divers mémoires sur les a n im
a u x a r ticu lé s , et notamment celui que j’ai
inséré dans le tome huitième des M ém oires d u
M u séum d ’H isto ir e N a tu r e lle , pag. 169 e ts u iv )
Quoi qu’il en soit, le prothorax (1), ou le segment
portant la première paire de pieds, est
beaucoup plus long que les deux autres du thorax
ou les deux suivants ; ceux-ci sont étroitement
unis à l’abdomen. Le mesothorax est
fort court, du moins du côté du dos, où on
ne le distingue guère que par la présence de
l’écusson; il se rétrécit en devant, pour former
un court pédicule qui s’emboîte dans la cavité
intérieure du prothorax et lui sert de pivot dans
ses mouvements; il donne naissance aux ély-
(1) Lorsqu’il est sensiblement plus grand que les suivants,
comme dans les .coléoptères, les orthoptères et la plupart des
hémiptères, je l’appelle corselet ( hemithorcix); plus court ou
de la meme grandeur, il devient le collier (collare).