
je reproduirai ici 1 extrait de toutes ces observations, que
j’ai donné dans la seconde édition du nouveau diction«
naire d Histoire Naturelle. «La larve de la cicindèle
hybride est longue, lorsqu’elle a pris tout son accroissement,
d’environ un pouce; son corps est linéaire,
mou, d un blanc sale, composé de douze anneaux,
dont le premier et la tête sont écailleux , d’un vert
métallique en dessus et bruns en dessous ; les pieds
sont de la même consistance, mais entièrement bruns.
La tête est beaucoup plus large que le corps, en forme
de trapèze,dont le coté postérieur est le plus long, et
rebordée en dessus sur les côtés et par derrière; son
dessous est renflé postérieurement, et divisé par un
sillon longitudinal en deux lobes. Elle présente deux
antennes très-courtes, composées de quatre articles
cylindriques; six petits yeux lisses, d’inégale grandeur,
analogues-à ceux de diverses arénaïdes, et dont quatre
plus gros, situés à la ‘ partie supérieure et postérieure
; une bouche, composée d’un labre petit et demi-
circulaire, de deux mandibules très-longues et très-
aiguës, de deux mâehoirés, d’une languette très-petite
et de six palpes fort courts, dont deux à l’extrémité
supérieure de cette dernière pièce , et les autres sur
les mâchoires. Le premier anneau du corps est plus
large que la tête, et a la forme d’un bouclier grec; il
sert d’attache à la première paire de pattes, les deux
suivants en portent chacune une autre. On remarque
de chaque côté des neuf derniers une tache lisse et
brunâtre, avec un stigmate au milieu. Le vaisseau
dorsal est très-apparent. Le huitième anneau est beaucoup
plus renflé que les autres, et remarquable en ce
qu’il offre sur le dos deux tubercules charnus, couverts
de poils roussâtres, très-serrés, et munis chacun
d’un petit crochet corné, dirigé en avant et légèrement
recourbé en dehors. Nous verrons plus bas
quel est l’usage de ces mamelons et de leurs crochets.
La saillie de cet anneau donne au corps la forme d’un
Z. Le dernier est très-petit et terminé par un faible
prolongement, donnant issue iau canal intestinal. Les
pattes sont courtes; le.tarse a deux articles, dont le
dernier est armé de deux petits onglets.-
« Ces larves- se creusent dans la terre un trou cylindrique,'
ayant jusqu’à dix-huit pouces de profondeur,
plus large que le diamètre de leur corps. Elles
employent à cet effet leurs mandibules et leurs pieds.
Pour le déblayer , elles chargent.le dessus de leur tete
des molécules de terre qu’elles ont detachees, se retournent
, grimpent peu à peu, se reposent par intervalles,
en se cramponnant aux parties intérieures de
leurs habitations à l’aide de deux mamelons de leur dos,
et arrivées à l’orifice du trou, elles rejettent leur fardeau.
Dans le moment qu’elles sont en embusca.de, la plaque
de leur tete ferme exactement, et au niveau du sol ,
1’entrée de leur cellule. Elles saisissent leur proie avec
leurs mandibules, s’élancent même sur elle et la précipitent
au fond du trou, en inclinant leur tête brusquement
et par un mouvement de bascule. Elles y
descendent aussi très-promptement au moindre danger.
Si elles se trouvent trop à l’étroit, ou que la nature
du terrain, par quelque changement qu’il a éprouvé
, ne leur soit point favorable, elles quittent leur
domicile et s’en construisent un nouveau. Leur voracité
s’étend jusqu’aux autres larves de leur propre espèce
qui se sont établies dans les mêmes lieux. M. Des