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pag. 292, tab. 7 ->fig' 2 ) , que nous devons les premières
observations relatives à la propriété singulière,
qu’ont les brachines et les aptines, de faire sortir par
l’anus, une matière vaporisable et détonnante.
Le bracliine pétard ( carabus crépit a n s, Lin.) espèce
très-commune, du moins en Suède et dans nos
climats, lui présenta ce singulier phénomène. On a
reconnu depuis que toutes les espèces de ce genre, tel
que l’avait d’abord établi M. Weber, c’est-à - dire soit
ailées, soit aptères, avaient la même habitude. L ’animal
peut répéter la détonnation, coup sur coup, jusqu’à
sept ou huit fois de suite, ou jusqu’à ce que la
liqueur fulminante soit épuisée. Si on l’a tenu entre
les doigts, dans le temps de ces explosions, on s’apercevra
que l’épiderme, à la place où les détonna-
tions ont eu lieu, est noirci ou brûlé. Le bracliine
bimaculé produit une explosion très-forte, et l’action
de la vapeur, qui paraît être de la nature de l’acide
phosphorique, occasionne sur la portion de là peau
en contact avec e lle , une douleur très - vive et qui
dure long - temps. L ’aptine baliste de cet ouvrage,
espèce assez grande et commune dans quelques contrées
de l’Espagne, a fixé particulièrement l’attention
de l’un de nos meilleurs naturalistes vivants, M. Léon
Dufour \A n n a l. du mus. d ’hist. nat. , tom. 18, pag.
70 ; bullet. des sciences de la soc. philom at. , ju ille t
1812). Il a donné une description détaillée tant des
organes sécrétant cette substance que de ceux de la
génération. Nous avons présenté un extrait de ces observations,
à l’article bracliine, de la seconde édition
du nouveau Dictionnaire d’histoire naturelle. Illiger
avait anciennement désigné cette espece sous le nom
CARABJQUES. 9 9
de balista. M. Dufour n’en ayant pas connaissance,
l’avait appelée displosor, tirailleur. Nous regrettons
de ne pouvoir insérer ici un pareil extrait. Les détails
anatomiques qu’il nous a donnés sur ce Coléoptère ,
ne peuvent être bien compris sans le secours de
figures, dont le plan de notre ouvrage nous interdit
l’admission. Nous avons appris que cet habile observateur
est revenu sur ses premières recherches , qu’il
les a étendues et rectifiées, et que leur résultat sera
bientôt connu par la publication qui en sera faite
dans l’excellent journal intitulé: A n nales des sciences
naturelles. Nous nous bornerons à l’exposition des
habitudes singulières de ce Coléoptère, telle que nous
l’avons présentée dans le nouveau Dictionnaire d’histoire
naturelle, ce qui nous dispensera de revenir sur
le même sujet à l’article brachine.
On le trouve sous les pierres et des tas de plantes
pourries, dans les terrains secs et élevés de la Navarre
, de l’Arragon et de la Catalogne. Découvert
dans sa retraite, il lance par l’anus et avec explosion,
une fumée blanchâtre, d’une odeur forte et piquante,
très-analogue à celle qu’exhale l’acide nitrique. Cette
fumée est une vapeur caustique, produisant sur la
peau la sensation d’une brûlure, y formant sur-le-
champ des taches rouges, qui passent promptement au
brun, et qui durent plusieurs jours, malgré qu’on se
lave. Elle rougit le papier bleu. Pressé ou inquiété,
cet aptine peut fournir dix ou douze décharges; mais
lorsqu’il est fatigué, l’explosion se fait sans bruit, et
au lieu de fumée, on ne voit plus qu’une liqueur jaune,
quelquefois brunâtre, se figeant à l’instant, et sous la
(orme d’une légère croûte. Observée immédiatement