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P la n t e ligneuse, de dix à douze pieds (4 mètres) de hauteur,
glabre sur toutes ses parties, et couverte d’une écorce presque
lisse.
Rameaux alternes, droits, cylindriques, marqués inférieurement
de petites cicatrices qui résultent de la chute des feuilles.
F e u i l l e s alternes, droites, longues de trois pouces ( 8 centimètres
) sur un pouce et quelques lignes de largeur ( 3 centimètres),
coriaces, très - entières, vertes en-dessus, glauques
en-dessous, aiguës à la base, obtuses au sommet et terminées
par une pointe molle, quelquefois légèrement échancrées et
très-rarement aiguës.
P étioles grêles, longs de huit à dix lignes ( 2 centimètres) ,
convexes en dehors, applatis. intérieurement.
Fleurs d’un rouge très-vif, formant une grappe alongée, et
solitaire à l ’extrémité des jeunes rameaux.
Calice : il n’y en a pas.
C o r o l l e longue d’un pouce et demi (3 centimètres), arquée,
fendue depuis la base jusqu’au sommet dans sa partie convexe,
renflée au sommet, et partagée à son limbe en quatre divisions
ovales, rapprochées par le sommet, concaves intérieurement.
E t a m i n e s : anthères au nombre de quatre, attachées au bas de la
partie concave des divisions de la corolle.
P i s t i l : ovaire linéaire, comprimé, longuement pédicellé; style
arqué; stigmate charnu, comme divisé en trois lobes.
Fruit : follicule longue de deux à trois pouces ( 8 centimètres ) ,
légèrement arquée, coriace, pédicellée, terminée par le style qui
persiste, s’ouvrant longitudinalement dans sa partie convexe;
uniloculaire et renfermant plusieurs graines.
G raines nombreuses, ovales, comprimées, terminées par une
aile très-longue, imbriquées sur deux rangs.
OBSERVATIONS.
Le genre Embothrium est établi depuis long - temps. Willdenow, dans son
Species, indique seulement huit espèces de ce genre qui sont originaires du Pérou
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ou de la Nouvelle-Hollande, mais ce nombre-est considérablement augmenté aujour-
d’hui par les espèces trouvées dans la Nouvelle-Hollande par Brown et Labillardière;
au Pérou, par Ruiz et Pavon, et dans toute l’Amérique méridionale, par Humboldt
et moi.
L ’Embothrium que nous venons de décrire et dont nous donnons la figure à la
planche C X X X IX , est véritablement le même que l’Embothrium grandiflorum décrit
parLamarck1, dans 1 Encyclopédie et que l’Embothrium emarginatum que Ruiz et
Pavon ont figuré à la planche X C V.d e leur Flore du Pérou. Cette espèce est très-
commune dans, toute l’Amérique. Nous l’avons constamment trouvée depuis Cuenca
jusqua Truxillo, toutes les fois que nous nous sommes élevés dans les régions froides.
Leshabitans emploient le bois de cet arbre comme bois de chauffage : nous serions très-
heureux en Europe, si nous pouvions cultiver cette plante pour la beauté de ses fleurs. -
E X P L IC A T IO N DE L A P L A N C H E C X X X IX .
m I une fleur entière.
Fig. 2, idem, détachée du pistil.
Fig. 5, idem, dont on a écarté les bords pour faire voir la manière dont le limbe est
divisé, et la disposition des étamines.
Fig, 4 ) pistil détaché de la 'corolle.
Fig. 5 3 une graine de grandeur naturelle , vue isolément et renversée.
Fig. 6, un fruit mur, de grandeur naturelle et à moitié ouvert.
' Tom. II, p. 352. Wild., Sp. pl., Tom. I , p. 538.
T om. i i .