Racine ligneuse, vivace, droite, très-épaisse, presque fusiforme,
couverte de petites fibres latérales.
F e u i l le s radicales, sessiles, en dessus couvertes d’un duvet court,
blanchâtre et dense; en dessous très-vertes, glabres, ridées,
pinnatifides, rétrécies vers la base, à découpures lancéolées,
presque linéaires et trifides. Les poils qui couvrent la surface
supérieure des feuilles sont disposés par faisceaux.
P é d o n cu le s en forme de hampes cylindriques, uniflores, couverts
d’une bourre blanchâtre. Leur longueur n’excède pas deux à
trois pouces (5 à 8 centimètres). Dans la partie inférieure de
chaque pédoncule, un peu au-dessous du milieu, se trouve une
feuille solitaire , sessile et pinnatifide , semblable aux feuilles
radicales.
Ca l ic e tomenteux, blanchâtre, monophylle, tubuleux, a cinq
divisions.
C o ro l le , à cinq pétales, de couleur violette; les pétales obovés,
un peu émoussés vers l ’extrémité.
É t a m i n e s réunies en cylindre. Anthères nombreuses, jaunes,
uniloculaires, attachées à la partie extérieure du cylindre.
P i s t i l : ovaire en forme d’oeuf, couvert de poils. Style droit, cylindrique;
stigmates au nombre de douze.
Fr u it , v u dans un état où il n’étoit pas entièrement développé:
douze capsules monospermes réunies ensemble.
O B S E R V A T I O N S .
Nous avons trouvé cette belle Malvac.ee sur le sommet du volcan de Pichincha,
à l’ouest de la ville de Quito, à 2356 toises (4593 mètres) d’élévation au-dessus
du niveau de l’Océan. Elle y forme un gazon très-serré, tant à cause du grand
nombre de feuilles radicales qui se couvrent les unes les autres que par l’entrelacement
des racines latérales.
L’Amérique méridionale renferme plusieurs espèces alpines du genre Sida, qui seront
décrites à mesure que les botanistes d’Europe pourront parcourir librement la haute
chaîne des Andes. L’abbé Cavanilles en a fait connoître trois: S. phyllanthus,
S. pinnata et S. acaulis : dans le royaume de Quito seul, nous en avons découvert
deux, le S. pichinchensis que nous venons de décrire, et le Sida saxífraga ¡ acaulis,
foliis tripartitis, obtusis, integerrimis, flore sessili. Cette dernière plante végète, à plus
de 2100 toises d’élévation absolue, sur le vaste plateau d’Antisana, près delà grande
métairie de ce nom.
Il est assez remarquable que le Sida pichinchensis offre dès feuilles dont la surface
inférieure est glabre,' tandis que la surface supérieure est couverte de poils. Comme
toutes les feuilles de cette Malvacée sont radicales et presque adhérentes à la surface
du sol, on conçoit que les organes de la respiration cutanée se sont développés de
préférence sur la partie des feuilles qui est libre, èt constamment frappée par les
rayons du soleil.
E X P L IC A T IO N DE L A P L A N CH E C X Y I .
Le Sida pichinchensis a été dessiné sur les lieux par M. de Humboldtj ce dessin a été terminé
par M. Poiteau d’après les échantillons que renferment nos lierbiers.
Fig. i } calice avec le pistil.
Fig. 2, ovaire} style et stigmate.
Fig. 3, fruit découpé horizontalement, avant la maturité.
Tom. n.